U2 - No Line on the Horizon (2009) : ennui à l’Horizon
mars 1, 2009 · Print This Article
SUITE AU GRAND SOMMEIL DES SCHTROUMPFS PRECHEURS
Non seulement et comme toujours les U2 réussissent à nous fourguer le même album, mais celui-ci cultive et transcende le semblable en pire. Il y a certes belle lurette qu’on ne se fait plus d’illusions sur ce groupe. Après War et Joshua Tree tout était bel et bien plié. Il y a longtemps aussi (au moins depuis Gide) qu’on sait qu’on ne fait pas plus de bonne musique que de bonne littérature avec de bons sentiments. Mais Bono et sa bande s’en tapent. Le jet-setteur écolo affirme sa morgue populiste au goût de miel avec plein d’amis. Il offre même en druide gaélique son guidage prétentieux, mondialisant et moralisateur.
Qu’un tel humanisme blâfard et racoleur, qu’une telle musique sans imagination transcendent les foules laissent dubitatif. Actuellement des centaines de groupes valent mieux que ces gratouillis de lead-guitar mâtinée modèle guitare rythmique. Il est vrai que ça coule et roucoule à souhait dans une musique sous-marine qui n’en finit pas de descendre dans les plus profondes fosses océaniques d’abysses d’ennui et de clichés sonores et lexicaux. “Every breaking Wave” ou “Breathe” restent dans cet album sans saveur le modèle de l’académisme des Irlandais et de sa survie nostalgique (pour certains : comment expliquer sans cela un tel suivisme et un tel succès ?).
On peut même se demander si cela vaut la peine de chroniquer un tel album. Certainement pas sinon pour dénoncer une entreprise de décervelage musical qui va s’accompagner d’une énième tournée mondiale. Celle-ci deviendra l’occasion, comme ce fut et c’est encore le cas pour les Rolling Stones - mais eux au moins ne se targuent pas de lutter contre un chaos dont de tels groupes sont les épiphénomènes - d’une messe pour stars has-been. Elles viennent assister à de telles cérémonies funéraires (car il s’agira d’un nouvel enterrement de première) dans l’espoir de trouver grâce devant les objectifs des paparazzi afin de soigner leur déficit d’image. Pour leur part les amateurs de rock auront, on le souhaite, déserté les parages après avoir ignoré la mascarade musicale de Stchtroumpfs aussi fatigués qu’imbus de leur rôle messianique envers une humanité qui les vénère au nom d’un passé “engagé”. Encore faudrait-il s’entendre sur l’engagement modèle U2 : celui-ci ne fit que jouer sur le pathos donc en surfant sur un subterfuge aussi ambigu, naïf qu’efficace…
No Line on the Horizon, en caressant les temps de crise et de doute dans le sens du poil et sous prétexte que “la stupeur nous éveillera” (…), est d’un exhibitionnisme nombriliste sans la moindre originalité. Le machine U2 y dort à plein régime en ne changeant rien à son sempiternel ronflement. Ses pistons ne se lézardent pas. Mais un tel CD navre. N’y croissent et perdurent que des réminiscences de révolte ou de révolution. Ces dernières tentent tant bien que mal à la fois d’endiguer la couperose de Bono et d’épouser l’époque. Que le charismatique (enfin presque) barde retourne à ses œuvres de charité et ses nocturnes embardées people. On préfèrera écouter des œuvres plus précaires, plus éphémères peut-être mais qui ne se veulent ni bienveillantes ni de surfaces. Cette parodie de musique soit disant hantée de bonté fait sous elle. On souhaiterait que ce CD devienne celui de la désagrégation et de l’affaissement de l’édifice U2. Mais c’est un rêve illusoire : depuis plus de 15 ans avec les Irlandais l’histoire bégaie. Cela ne les gêne pas. Au contraire. Bono et les siens auraient tort de s’en priver car même si sur les ondes sonores du prêchi-prêcha des taches de vieillesse ne cessent de proliférer, l’esbroufe fonctionne à plein.
Très bonne analyse. C’est vraiment incroyable que personne ne remette en cause la domination de ce groupe.
En revanche faîtes attention, j’ai osé dire du mal du NLONT et ça m’a valu un bon déluge d’insultes.
A+
Ben
http://www.playlistsociety.fr/2009/02/u2-no-line-on-horizon-210.html
Ouf, j’ai sauvé ton message de ma liste de spam, tu as eu de la chance !
Pour te répondre, je pense, pour tout dire, qu’on n’a pas trop eu de commentaires insultants parce que les personnes capables de sortir des âneries n’ont pas compris la chronique ; Jean-Paul utilise effectivement un langage soutenu, ce qui, je crois, rebute les fans bornés au QI d’huître qui pululent dans tous les genres. Ca écrème !
Mais je suis étonnée quand même du peu de réactions sur cette chronique, je pense que des gens intelligents ont aimé NLOTH et je trouve étrange qu’ils ne se soient pas manifestés. Peut-être mon anti-spam a-t-il été trop répressif ?
M’enfin, je ne suis pas non plus triste que ce billet ne fasse pas trop réagir ; après tout, ce disque, de ce que j’ai lu, ne mérite pas qu’on cause de lui.
A bientôt Ben, merci de ton avis !
Slt.
le u2 faisant dans le spontané, dans l’expérimantal n’existe plus.
je m’attendais à du nouveau dans leur compositions.
ce que me disais un ex camarade de classe de bono” au lycée c’étais des artifices, de la poudre aux yeux, beaucoup de bruit pour pas grand chose”.. même si dans leur carrière certaines chansons ont été des pti chef d’oeuvre (one , with or without you, sunday bloody sunday) faut le reconnaitre ils sont partis de rien en autodidacte et ont réussi afaire de la musique de façon aboutie.
u2 plus grand groupe de rock au monde.. les médias fais de u2 tout un fromage, tout plein d’éloges et ça deviens gavant.. ils existent effectivement des groupes bien plus énorme.
NLOTH = on croirait que le groupe est laché un album imposé de force ( style merde on a signé pour combien encor là?) résultat un album frustré, formaté, guidé par les aspect commerciaux.. la recherche de bonne mélodie est là mais après c’est tout. 4 ans pour cà.. ouille
dommage.
cet album se vend pourquoi ( hormis le grossissement médiatique) :
chaques chansons paraissent faites pour cibler tout le monde (peut être l’une des raisons à laquelle l’album se vend):
le passage rock ohyeah (no line, breathe, stand up, get on) , le passage pop choupinou sunchine (crazy tonigth), le passage pseudo expérimental ( fez, moment of surrender), le passage souvenez vous olala ( u.caller) etc etc.
Les sons = une majorité de réchauffés, rien que u.caller en intro , vive le son guitare de “i still haven’t”
on penserais même qu’ils aient pris des petits bout de tout leurs albums , pour éviter de décevoir le puriste époque 87, 90 etc.
Moment of surrender , une guitare ratée , on se demande ce qu’elle fait là.
conclusion : soit ils ont voulu en faire trop, soit on croiraient que ça les emmerdais de faire un album.
malgré ils ont du talent, mais sur cet opus c’est du gachis.
zéro spontanéité, c’est pourtant l’une des base de la création.. faire un album pour être sûr qu’il se vende .. ça , ça me casse les ..
je serais dans la possibilité de sortir un album?, je renonçerais direct si il fallait dirigé une oeuvre dans le formatage ” du morceau qui va cartonner” ou est l’intêret lorsqu’on aime la musique.
pour terminer NLOTH ce n’est pas u2 qui l’a composé , c’est Mr formatage commercial..
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