Septicflesh – Communion (Season of Mist, 2008)
mai 2, 2008 · Print This Article
Le groupe Septicflesh est de retour. Les métalleux grecs (anciennement Septic Flesh) nous avaient en effet laissés en 2003 sur le grandiose Sumerian Daemons et il y avait toutes les raisons de croire que cet album serait le dernier.
Le groupe Septicflesh est de retour. Les métalleux grecs (anciennement Septic Flesh) nous avaient en effet laissés en 2003 sur le grandiose Sumerian Daemons et il y avait toutes les raisons de croire que cet album serait le dernier. Il faut dire que Septic Flesh, c’est avant tout le groupe de Christos Antoniou, guitariste / chef d’orchestre génial issu du Conservatoire, homme très occupé par son projet néo-classique Chaostar dont le dernier majestueux opus a vu le jour l’an dernier. Et puis il y a bien eu quelques embrouilles au sein du groupe, et une supposée rupture. Mais passons.
Finalement, après de nombreuses tergiversations, le groupe s’est à nouveau réuni pour enregistrer Communion, disponible en deux éditions : une édition cristal classique et un digipack noir orné de gravures mystiques or et argent, les deux comportant les mêmes morceaux dans le même ordre.
Bien qu’étant d’habitude très peu réceptive aux hurleurs de fond de caveaux, le micro entre les amygdales, il est des exceptions où les typiques ‘grunt, grunt’ me parlent. Comme ici, par exemple. L’album plutôt hyper violent dans ses thèmes (le premier morceau s’appelle “Lovecraft’s Death”, c’est dire) et dans ses riffs vengeurs demeure dans la veine classique de ce qui a fait le succès de Septic Flesh (en deux mots, donc) par le passé. À savoir un Death Metal mâtiné d’instrumentations épiques néo-classiques aux accents antiques. Après tout, nous sommes en Grèce. Là-dessus se greffent deux voix, l’une qui ‘grunt, grunt’ (le frangin Spiros Antoniou), l’autre qui chante des textes toujours sombres : “Persepolis / Now a pile of dust / A blackened carcass / A land of ash” - “Persepolis” (Persépolis / À présent tas de poussière / Charogne noircie / Pays de cendres). L’interaction avec Chaostar est indéniable, Chris Antoniou maniant de main de maître les créations classiques ou sumériennes avec de grandes envolées orchestrales et des chœurs grandioses pour donner une intensité mortuaire à l’ensemble des morceaux de Communion, la mort révoltée ou révoltante, donnée ou attendue. Cette théâtralisation de l’album est encore renforcée par le concept même de communion présent au fil des textes, d’où le titre, communion philosophique entre la vie et la mort, communion avec les Dieux, et peut-être, en extrapolant, communion de l’orchestral et du métal de manière si naturelle qu’on finit par avoir du mal à croire qu’ils furent un jour tellement distincts.
Si aujourd’hui nombre de reformations de groupes et grands retours musicaux s’avèrent plombés par le marketing ou le pathétique, cet opus est une réussite dans la continuité des albums précédents tout en évitant les redites ou le “son d’avant hier”.
Cet album marque donc le retour d’un groupe qui a donné une empreinte nouvelle au Death Metal en l’ornant d’une aura de tragédie grecque, sans toutefois lui ôter son âme de violence saccadée et de guitares vengeresses.
À noter que pas mal de concerts sont prévus cet été, notamment dans de nombreux festivals en France et en Europe. Une bonne occasion de voir le groupe en vrai.
[…] ces pages. Non pas que ce soit un choix délibéré, mais force est de reconnaître qu’hormis Septicflesh et Arkan, ce genre de musique n’a que rarement été mis à l’honneur ici. La sortie du […]