Miss Kittin and The Hacker - Two (Nobody’s Bizzness - 2009)
mars 21, 2009 · Print This Article
Miss Kittin (jadis ou naguère Plastikgirl) est une DJ reconnue sur scène internationale Techno. Originaire de Grenoble, à approximativement 35 ans, elle fait déjà figure de mère nourricière du genre qu’elle illustre depuis le début des années 90. Dès cette époque elle collabore avec The Hacker (Michel Amato, isérois lui aussi) co-fondateur du label Goodlife avec qui elle rempile aujourd’hui.
Le duo signa chez DJ Hell entre autre leur Champagne. Mais c’est avec First Album (2001) que Miss Kittin est véritablement reconnue en imposant son propre style aussi froid que charpenté. Sa musique réitérative volontairement aliénante (afin de mieux épanouir le beat dance) crée une présence irrésistible. Chaque morceau ouvre un angle particulier toujours en douceur attaquante avant que surgissent des pans sonores qui construisent un édifice de contractions. Celui-ci submerge ceux qui s’abandonnent à son mouvement « éternel » comparable à celui d’une spirale qui ne semble pas pouvoir s’épuiser.
La linéarité de temps et du tempo est donc forgée selon une figuration sonore faite de fusion. Roulant sur elle-même, la musique fonctionne par enveloppement sous le charme duquel tout plie et s’arrondit, auquel la voix haut perchée de la grenobloise donne un contrepoint acidulé. Surgit un monde diaphane. Il décrit le cercle immense propre à cet électroclash et disco-trash made in France. Les parties lyriques sont elles aussi glaciales, faussement naïves et aussi désabusées que cyniques parfois.
De retour avec The Hacker après 10 ans de carrière solo, elle retrouve avec Two une musique plus codée et moins populaire. Son écriture minimale mime parfois l’effroi, le dissèque comme on le ferait d’une proie offerte mais elle le colporte vers des zones moins dures dans un état d’esprit qui n’a pour but que d’inventer un nouveau cadastre musical. En émerge du nerf et une forme d’ascendance par rapport à tous les sons qui nous entourent. Cet album devient une nouvelle consécration d’une artiste attachante, aussi directe que complexe et qui avec le temps n’a cesse d’affiner son approche qu’on peut qualifier, sinon de visionnaire, du moins d’anticipatrice en direction de quoi notre solitude d’écouteur se ruine et se dissout dans ce qui devient des indices de désirs.
Tracklist :
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- The Womb
- 1000 Dreams
- Pppo
- Party In My Head
- Indulgence
- Emotional Interlude
- Suspicious Minds
- Electronic City
- Inutile Éternité
- Ray Ban
- 1000 Dreams (Reprise)
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