Metallica Rock en France - Arras - 14/08/2008
août 22, 2008 · Print This Article
Tout d’abord un gros coup de gueule!
Pas envers Metallica bien sûr, les Four Horsemen se sont toujours distingués par le grand respect qu’ils vouent à leurs fans, non, ce coup de gueule est dirigé vers les organisateurs du festival ! Je n’ai jamais vu une pagaille pareille ! Bien qu’arrivés devant les grilles plus d’une heure avant l’heure prévue pour le premier concert (Gojira) il nous aura fallu plus de deux heures pour enfin poser le pied sur le pavé de la place d’Arras, la faute à une organisation d’un autre monde. Plus d’une heure et demi nous aura été nécessaire pour passer une première barrière, où l’on aura vérifié nos tickets, où l’on aura été fouillés et surtout où ceux qui avaient eu la mauvaise idée d’apporter une bouteille (en verre, en plastique, en carton, d’alcool, de bière ,de soda, de jus de fruit ou même de malheureuse eau du robinet) se la sont vue confisquer et vider sous leurs yeux dans le caniveau ! Mais ce n’était là que la première partie d’un véritable parcours du combattant ; en effet, 20 mètres plus loin une deuxième barrière nous arrêtait encore pour un bon quart d’heure (elle ne servait à rien, juste à nous arrêter) et enfin une dernière barrière juste avant l’entrée sur la place où l’on fut de nouveau contrôlés et fouillés (des fois qu’on aurait pu passer sans ticket au premier contrôle ou qu’on aurait sorti une boutanche d’un chapeau entre temps).
La raison de ce cirque ne tarda pas à nous sauter aux yeux une fois dans la place (ou sur la place, c’est selon): contrairement aux amateurs de musique plus conventionnelle, il semble que le fan de heavy metal soit bourré de thunes, car tout avait été mis en œuvre pour lui soutirer un max de brouzoufs : si on veut manger il faut acheter sur place, si on veut boire il faut acheter sur place (et uniquement de la Heineken !) et si on a envie de pisser il faut encore débourser (et accessoirement faire la queue pendant trois bons quarts d’heure), si bien que juste avant le Main Event, tout le monde pissait n’importe où.
Avec toutes ces conneries nous n’avons donc pas pu assister au concert de Gojira, groupe que je ne connaissais pas mais dont on m’avait dit le plus grand bien.
Alors que quelques gouttes de pluie nous obligeaient à sortir le parapluie (depuis le début de l’”été” on est habitués) les hollandais de Within Temptation montaient sur scène pour une prestation honnête (surtout la chanteuse), mais guère originale, leurs schémas musicaux se révélant répétitifs et prévisibles de morceau en morceau (intro bourrine, premier couplet plus doux, passage au piano obligé), ce qui est dommage car les musiciens assurent vraiment et la chanteuse est charmante, le son était très bon … la chanteuse très jolie… Je vous ai dit que la chanteuse était mignonne?
Voir la vidéo de Within Temptation.
Alors que la nuit tombait, que les nuages s’étaient dissipés, Metallica investissait enfin la scène, et histoire de montrer à tout le monde qui c’était Raoul (et aussi de justifier le prix du billet) d’attaquer d’entrée par un tiercé de classiques de la grande époque:
Metallica - intro live @ Arras.
un “Creeping Death” des familles pour mettre dans l’ambiance (entendre tout un public hurler “Die, Die, Die” me fiche toujours des frissons dans le dos, et quand la frangine ajoute un “Motherfucker Die !” je sais que je n’ai pas perdu ma journée), suivi d’un “For Whom The Bell Tolls”, qui permit à Robert Trujillo de faire résonner sa basse et enfin un “Ride The Lightning” d’anthologie clôtura ce premier assaut.
A ce moment , James decida de tester le public. Après tout il y a les “so-so ” Metallica fans, et les “Dedicated” Metallica fans, et il fallait bien qu’ils voient à qui ils avaient affaire en ce jour ! Ainsi laissa-t-il au public le soin de chanter les refrains de “The Memory Remains” (pour ma part j’ai chanté, ou plutôt hurlé, tout le long du concert, mais j’étais trop loin, il ne m’a pas vu, par contre j’ai mis trois jours à récupérer ma voix) et de “Sanitarium”. Le public d’Arras ayant visiblement réussi le test, les américains se dirent que nous méritions une petite récompense, et nous offrirent en avant première un morceau de Death Magnetic intitulé “Cyanide” : grosse intro d’un Trujillo arc-bouté sur sa basse, vite rejoint par un beat bien bourrin de Lars, rythmique “Ran-cran-cran” caractéristique, solo enlevé de Kirk, c’est définitivement du Metallica pur jus, même si l’ensemble a semblé un rien brouillon ; il faudra attendre le 12 septembre pour se faire une idée plus précise, mais en tout cas ça sonne déjà bien mieux que du St Anger !
A peine le temps de digérer le nouveau morceau qu’un monument déferle sur la place d’Arras :
Metallica - …And Justice For All
…”And Justice For All” version intégrale ! Dix minutes de folie furieuse, de riffs hautement techniques et parties de batterie impossibles ! Pas le temps de respirer, les californiens envoient “No Remorse” et la foule n’est plus qu’une immense masse grouillante de têtes qui headbanguent et de bras levés.
Soucieux d’éviter des morts par épuisement, James &co calment le jeu avec un “Fade To Black” de toute beauté avant de revenir à la charge avec un “Master of Puppets” en intégralité lui aussi, et dont les solos sont repris en chœur par la foule.
suivi de près par un “Whiplash” stratosphérique (là, impossible de fredonner les soli !).
Place ensuite à un petit moment de douceur dans le monde de brutes du thrash metal , avec “Nothing Else Matters” :
Metallica - Nothing Else Matters
entonné de bout en bout par le public, un public qui sera d’ailleurs très étonné, et enchanté aussi bien sûr, par la nouvelle intro de “Sad But True”, a capella, où ses talents vocaux seront une fois de plus mis à contribution. Mais voilà que retentissent les explosions et rafales de mitraillettes qui annoncent “One” (et qui auront sans doute fait perdre quelques points d’audition aux personnes présentes !)
l’occasion pour la petite sœur, le frangin et votre serviteur de s’égosiller en chœur sur le break final alors que des feux d’artifice illuminent la nuit du Pas de Calais. Sans aucune pitié, décidés à mettre tout le monde K.O debout, les Four Horsemen lâchent alors le riff reconnaissable entre tous de l’hymne ultime de la scène Metal tandis que Trujillo arpente la scène à moitié accroupi (ce type a des cuisses d’acier !), “Enter Sandman” concluant de manière magistrale une prestation d’anthologie.
Histoire d’achever les survivants, le groupe revient sur scène pour les rappels, James s’amusant à faire croire que chaque chanson est la dernière (s’exposant chaque fois à des huées réprobatrices) ou jouant avec les caméras qui retransmettent sur les écrans géants ses moindres mimiques, surtout celles de ses doigts. Sont donc assenées avec la délicatesse d’une hache en pleine tête les reprises “One Caress” et “So What”, avant que le “Seek And Destroy” obligatoire (sur le refrain duquel chacun est invité à se déchirer les poumons tandis que Trujillo fait la toupie) :
ne vienne clôturer le concert pour de bon, laissant la foule exsangue et repue s’en retourner le pas lourd, les yeux brillants et les oreilles tintantes.
NDLR : Et pour ceux qui n’en auraient pas eu assez : le nouveau single du groupe, “The Day That Never Comes”, est en écoute sur leur site !
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