Livres : Rock Stories, de Pascal PACALY
février 20, 2009 · Print This Article
PACALY Pascal, Rock Stories Volume 1, 2008, Les 3 Orangers, 219 p.
PACALY Pascal, Rock Stories Volume 2, 2008, Les 3 Orangers, 223 p.
Comme le dit le poète, stéphanois comme l’auteur, ‘la musique est un cri qui vient de l’intérieur’. Pour en parler, il n’est donc pas nécessairement besoin d’empoigner son fidèle instrument pour pouvoir en discourir (que ceux qui ont vu là une allusion salace aillent prendre une bonne douche froide). Après avoir rencontré et longuement parlé avec les principaux intéressés, Pascal PACALY a pris sa plus belle plume pour raconter la formation et quelques aventures vécues par différents groupes de la scène rock française. Au sens large. On trouve en effet au programme un assortiment des plus éclectiques :
Volume 1 : Asyl, Mademoiselle K, Dionysos, Subway, Aqme, Hushpuppies, The Elderberries, Glow, Lunatic Age, Klyde, Vegastar, Sidilarsen, Mass Hysteria, Wünjo
Volume 2 : Dead Sexy Inc, Eths, Pleymo, Mypollux, Matmatah, Fancy, Ed-Äke, Oxygen, Narcys, Tripod, Punish Yourself, Tagada Jones
La lecture de ce programme laissera le fan monomaniaque quelque peu désappointé. Il n’est pas ici question de suivre son artiste préféré du berceau jusqu’à la date d’impression, comme cela peut être le cas, par exemple, avec Siren Rising de James R. Blandford, consacré à la dame de Dorset, PJ Harvey. Celles et ceux qui espéraient connaître la marque des cahiers d’écolier de leur idole en seront pour leurs frais. Ils auront cependant quelques anecdotes à se mettre sous la dent, voire une multitude d’autres s’ils daignent s’intéresser aux autres chapitres. Comme tout panel, la sélection de groupes présentée ne sera sans doute pas satisfaisante aux yeux de nombre des lecteurs. Il suffit de la considérer pour ce qu’elle est : un choix faisant office d’invitation dans l’univers de groupes représentés. Libre à chacun de se risquer ou non dans toutes ces ouvertures. Et rien n’interdit, lors de la lecture d’un livre, de sauter allègrement des pages. Il s’agit de l’un des droits inaliénables du lecteur.
Au niveau de la rédaction des pages consacrées aux groupes, il est ici question de « novélisation biographique ». Pour être plus explicite, les évènements ne sont pas relatés de manière brute, mais mis en scène au travers de nouvelles. Celles-ci peuvent être réparties entre deux grands ensembles souples, aux limites à géométrie variable. Il peut être question de « récits », au cours desquels la parole est donnée à l’un des membres du groupe. Une plus grande distanciation peut être opérée, et les éléments biographiques sont alors amenés de manière beaucoup plus indirecte, grâce aux pérégrinations diverses de fans du groupe en question, revêtant à l’occasion le rôle de narrateur. Dans ce second type d’écrits, l’imagination de l’auteur, vraisemblablement portée par les textes des artistes, est beaucoup plus mise à contribution. Par conséquent, on se retrouve parfois très loin, comme dans la nouvelle mettant en scène la petite-fille de sa majesté Elisabeth II qui veut rencontrer son groupe préféré, les Hushpuppies. Les différents angles d’attaque confèrent par essence aux ouvrages un aspect foncièrement hétérogène, qui constitue à la fois une force et une faiblesse. Certains textes sentent plus la fatigue et la nuit blanche que d’autres, et certains procédés narratifs peuvent sembler plus qu’artificiels. Mais à ce niveau, il reste toujours possible de tourner quelques pages pour débuter une nouvelle aventure. Pas de quoi se fâcher en somme.
Non, ce qui peut par contre sérieusement irriter, ce sont les erreurs qui auraient pu et auraient du être repérées lors de différentes corrections. Outre les fautes d’orthographe et d’accord, de grosses coquilles telles que des lettres manquantes ou surnuméraires auraient dû être corrigées avant impression. Le pire reste sans doute les erreurs sur les titres d’album, de chanson ou de groupe. Bon, quand on écrit Guns’n Roses au lieu de Guns N’ Roses, c’est assez mineur, mais quand il est fait état de Kick them all de Metallica, au lieu de Kill’em all ou de Fire of the dark d’Iron Maiden à la place de Fear of the dark, cela brûle quelque peu la rétine. Certes, il est possible de penser que ces erreurs ont pu être commise par les personnes interviewées, mais sans indication, le doute persiste. Et dans la mesure où d’autres imprécisions peuvent être relevées dans d’autres nouvelles, comme dans celle consacrée à Punish Yourself dans laquelle le groupe “Death Métal” est évoqué en lieu et place de Death, la question subsiste.
Au moment de faire le bilan, la démarche reste digne d’intérêt. Le résultat a beau être inégal, il colle néanmoins à l’idée que l’on se fait du rock. En outre, il permet de faire connaître certains groupes, assez peu connus en dehors de la presse spécialisée. Des ouvrages à lire par intermittence, le temps de découvrir la musique du groupe.
Et parce que chez les Immortels, on pense aux curieux, voici, en bonus, une petite playlist Deezer pour accompagner la lecture. Certains groupes n’y sont pas représentés, car il n’y avait pas de morceau exploitable sur la plateforme. Aux fans d’y remédier. D’autres groupes bénéficient de plusieurs titres, ce qui permet de voir l’évolution musicale dans les compositions. Et dans deux des cas, il s’agit juste d’un choix hautement arbitraire.
Liens
ASYL : Site - Myspace
MADEMOISELLE K : Site - Myspace
DIONYSOS : Site - Myspace
SUBWAY : Site - Myspace
AQME : Site - Myspace
HUSHPUPPIES : Site - Myspace
THE ELDERBERRIES : Site - Myspace
GLOW : Site - Myspace
LUNATIC AGE : Site - Myspace
KLYDE : Site - Myspace
VEGASTAR : Site - Myspace
SIDILARSEN : Site - Myspace
MASS HYSTERIA : Site - Myspace
WÜNJO : Site - Myspace
DEAD SEXY INC : Site - Myspace
ETHS : Site - Myspace
PLEYMO : Site - Myspace
MYPOLLUX : Site - Myspace
MATMATAH : Site - Myspace
FANCY : Myspace
ED-ÄKE : Site - Myspace
OXYGEN : Site - Myspace
NARCYS : Site - Myspace
TRIPOD : Site - Myspace
PUNISH YOURSELF : Site - Myspace
TAGADA JONES : Site - Myspace
Pascal PACALY : Myspace
Les 3 Orangers : Site
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