Flobots - live @ Paris - Le Trabendo - 18/09/2008
septembre 27, 2008 · Print This Article
Trabendo [20:05h] Enter the Showroom
Nuit, froid, nostalgie = contexte posé. Tellement excités par l’idée de voir un groupe comme Flobots et si content qu’ils passent par Paris, je décide d’acheter une seconde place juste pour leur apporter un soutien (et accessoirement, pour remplacer celle que j’ai oublié sur ma table de nuit). Petite salle boisée, ambiance détendue, la copine et moi nous asseyons sur une marche en zieutant le genre des paumés qui se sont amenés. Public étonnant, plutôt métissé dans le style mais uniformisé dans la couleur. De “hip-hop alternatif”, le public représentera plutôt le second versant.
…f-l-o-b-o-t-s-f-l-o-b-o-t-s-f-l-o-b-o-t-s…
Quand le groupe arrive, on se rend compte que tout s’accorde. Ces gens n’ont pas vraiment les gueules de Public Enemy, le public de whiteys à lunettes ou dreadlocks s’accorde donc. Quand soudain… On entre en pleine contemplation : Brer Rabbit entonne “There’s a War…” et la machine est lancée. Flobots sait motiver son public : participation obligatoire, fun, puissance, on apercevra même “Killing In the Name Of” l’espace d’un riff. Avec pas moins de quatre chanteurs (parfois simultanément), la performance vocale relève de la perfection. Pour sa première date, le public parisien offrira aux F-L-O-B-O-T-S une chaleur peu coutumière de ses habitudes blasées, même pour des morceaux aussi inconnus en France que “Jetpack”, “No W” ou le “Heartbreaker” de Pat Benatar.
…and legalize WEED!…
La reprise heavy du “Happy Together” des Turtles marquera le vrai début du concert – le public se lâche sur un morceau qu’il connaît par cœur et le groupe en fait autant. Immédiatement on balance “Mayday!!!”, emporté par le groupe qui enchaîne et qui égraine, la foule s’entraîne et s’engraine, la chaleur monte sur scène. Les Bots sont au top : les musiciens n’ont pas à pâlir : rythmique impeccable, l’emo-guitarist assure la motivation du public, la violoniste-chanteuse est bien plus qu’une touche d’originalité. Dont acte : on avait presque oublié qu’il y avait une trompette sur l’album. On n’aura pas le temps de se reposer, excepté peut-être pour un “Never Had It” un peu niais qui aura au moins le mérite de dresser quelques mâtures dans la salle en écoutant (matant ?) Mackenzie Roberts.
…put your hands up! and I’ll copy you…
Brer Rabbit, Jonny 5 & Andy Guerrero doivent connaître le niveau d’anglais des parisiens et feront l’effort de parler lentement, de mots les plus simples possibles. Petites blagues sur la tour Eiffel, sur l’indansabilité de “The Rhythm Method”, sur le glamour des parisiens… et implication avant tout. Résultat : on comprendra (heureusement) tout ce qu’ils diront ce soir – le contraire eut été frustrant tant leur discours est porteur. Pacifistes intelligents, les Flobots ont compris comment soutenir leurs engagements – ouais, on n’est pas venu voir Linkin’ Park. L’intégralité de Fight With Tools sera jouée : l’anti-racisme sur “Anne Braden”, le fantôme de la guerre d’Iraq sur “Stand Up” et “Mayday!!!”, la décadence mondialiste sur (l’immense) “Handlebars”… Mais la performance de ce soir restera “I.R.A.Q.”, morceau où chaque mot commence respectivement par chacune de ces 4 lettres. Je n’ose imaginer les heures qu’a pris l’écriture de cet exercice à la Pérec…
…It’s Really A Quagmire…
Flobots n’est pas “juste un groupe de hip-hop” et le groupe a su donner à ses musiciens autant d’importance qu’à ses rappeurs – en témoigne la basse de “Combat” ou le violon de “We Are Winning”. Et à ce titre, l’émotion inspirée par “Rise” serait indescriptible. Un tel éclat d’espoir ne prend son sens qu’en concert – tous bras levés, tous poings dressés, tout message planétaire qui retentit dans le cœur de n’importe quel jeune, qu’il soit dominé par sa société, son président, ou ses parents. L’ultime copeau fermant Fight With Tools permettra à toute une salle, durant 04’30’’, de communier et de s’élever, de lui donner l’impression d’une importance, d’oublier un peu d’où on vient. J’ai vécu bien des concerts où j’ai admiré des artistes en état de grâce. J’en ai vécu bien peu où je me suis senti moi-même attiré vers le ciel.
…fight with-fight with-fight with TOOLS!…
Trabendo [22:30h] We’ll come back soon
Alors que les deux rappers accordent une séance photo-dédicace à la sortie de scène, la copine et moi-même furent plus qu’étonnés d’apprendre que le public parisien fut le plus nombreux (?!) de toute leur tournée européenne. Elle s’interroge sur l’impact que Deezer a pu jouer sur le nombre de personnes s’étant déplacé ce soir… nul doute que ça a joué. La preuve par A + B que le libre accès à la musique fait connaître les petits groupes et ne sert pas qu’à leur faire perdre de l’argent – elle fait juste perdre un peu de thune à ceux qui en ont déjà suffisamment.
Quand cela vaut le coup, on ne regrette même pas d’avoir payé deux places au lieu d’une. Et ce soir, cela en aurait bien valu quatre ou cinq…
…together we RISE! together we RISE! together we RISE!…
“There’s a War… (Killing In the Name Of)”
“No W”
“Same Thing”
“Happy Together”
“Mayday!!!”
“Stand Up”
“Jetpack”
“Anne Braden”
“Never Had It”
“I.R.A.Q.”
“Combat”
“Fight With Tools”
“The Rhythm Method (Move!)”
“We Are Winning”
“Handlebars”
“Rise”
—encore—
“Heartbreaker” (Pat Benatar)
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