Alice Russell, ou la lettre d’amour qui ne s’écrit pas

février 23, 2009 · Print This Article

Alice Russell en concertAlice Russell n’écrit pas ses lettres d’amour. Elle fait mieux : elle les chante. L’anglaise est née dans le Suffolk, son répertoire très soul est un mélange de jazz, de funk, de hip-hop, de blues et surtout d’electro funk. Ancienne chanteuse du groupe Quantic Soul Orchestra, la reconnaisance finira par arriver lorsqu’elle sort Under the Munka Moon (2004) qui compile la plupart de ses singles, disque suivi de très près par My Favourite Letters. Ses premiers souvenirs musicaux remontent au chant dans les églises et  à son père qui  jouait du clavier. Mais pour elle c’est à Brighton que tout commence. Elle y rencontre TM Juke qui deviendra son producteur et son guitariste. Au début de son épisode maritime, elle joue avec un groupe de hip-hop et de soul mais lorsque Quantic fait son premier album il fait appel à elle pour le chant. Adepte de reprises avec Nostalgia 77, elle trouve bientôt sa voie avant de l’affirmer par sa collaboration avec TM Juke.  Avec lui elle crée son portrait à double face : un côté soul vieille école et un côté electro déjanté. Quittant des structures de production familiale mais qui manquent parfois de moyens, elle grandit désormais ailleurs. Bête de scène (et vouant un culte au jeu on stage de Prince) elle y réalise de véritables performances .
 
Mais Alice Russell possède avant tout une voix magique. My Favourite Letters, véritable kaléidoscope electronica et funky (entre autres)  permit de la découvrir  et Pot of Gold l’affirma plus récemment. Pot Of Gold sonne d’ailleurs comme quelque chose de plutôt live et il a été conçu en deux jours : ses musiciens ont enregistré trois bandes et elle a fait de même. Ensemble ils ont choisi la meilleure version. Quant à  « Turn and Run » il est plus sophistiqué de facture. Ce qui n’empêche pas, au contraire, un certain dépouillement qui va bien à la voix de l’artiste. Elle sait que peu importe où l’on va : il reste toujours à l’intérieur de soi un fond doré (”pot of gold”) et on veut aisément partager son optimisme… Mais le titre « Turn and Run » reste de tous ses titres celui qui lui ressemble le plus car il illustre le fait d’être fou, de ne pas savoir où l’on est. « C’est un peu comme lorsque l’on est dans un rêve où on a l’impression de faire des choses insensées et que l’on se doit de tenir même si l’on devient fou au lieu de fuir la situation », dit la chanteuse, qui sait cependant se méfier des dangers de la médiatisation . Son « Got the anger » rappelle chacun doit parvenir à rester soi-même sans être (trop) manipulé. Il s’agit toujours de prendre ses précautions et se forger une opinion face à ce qui se passe autour de soi et sur les médias aussi bien au niveau de l’information que de la musique. Rendez-vous donc sur les concerts d’Alice Russell afin de découvrir en live la voix puissante et déchirante de celle qui peut aussi bien brasser les tripes qu’apaiser les esprits, surtout lorsqu’elle se lance dans ses titres les plus groovy comme « What We Want ! ». Pour nous c’est décidé : nous  voulons l’Anglaise afin qu’elle nous chante les lettres d’amour qu’elle ne nous écrira jamais.

Alice Russell est en concert dans toute la France du 20 au 28 février.

Comments

Got something to say?





Powered by WP Hashcash