Akphaezya – Anthology II (Ascendance Records / 2008)
août 14, 2008 · Print This Article
Akphaezya est un projet extrêmement prometteur de la scène française. Stephan H. (guitariste et parolier) s’est entouré de Nehl Aëlin (voix, hurlements, ‘grunts’ et claviers), Loic Moussaoui (batterie et percussions) et Stéphane Béguier (basse et chœurs) pour créer un concept global, tant musical que visuel. Ainsi, l’album Anthology II (deuxième volume d’une pentalogie à paraître dans le désordre) est voulu comme une partie de la bande son du voyage au pays d’Akphaezya, cité médiévale intemporelle gardée par d’étranges personnages difformes et fascinants qui illustrent logiquement la pochette de l’album.
Après une «Preface» mystérieuse et presque glauque, toute en psalmodies et lamentations, comme dans toute errance, nous entrons brusquement dans le cœur du sujet avec le morceau «Chrysalis», qui, à grands renforts d’une envolée de grosses guitares et de piano, souligne les immenses influences progressives du groupe, savamment exploitées. Du progressif ? A moins que ce ne soit du métal ? Disons qu’Akphaezya évite aisément le piège de rentrer dans une case du monde du rock, il s’agit plutôt d’une invitation au voyage unique englobant ces genres pour les marier à bien d’autres, jusqu’à la transe du bien nommé «Trance: H.L. 4». Ainsi, les prières mystiques de «The Secret of Time» chantées par une authentique prêtresse métal côtoient la basse qui tabasse et les dissonances hypnotiques de «Khamsin» ou les touches jazzy de «The Bottle of Lie» sans qu’aucun sentiment d’incongruité n’apparaisse à aucun moment.
On sent très vite une grande maîtrise, tout d’abord dans une balance impeccable dans l’équilibre des instruments et le dosage des sons, puis dans des morceaux toujours très ouvragés, travaillés sans relâche, comme un funambule qui chercherait l’angle exact à maintenir sur sa corde pour pouvoir avancer plus avant dans la découverte de la contrée d’Akphaezya.
L’originalité principale du groupe, d’un point de vue musical, réside essentiellement dans la voix de Nehl Aëlin, qui caresse, ronronne, hurle, glapit, grogne… Sa voix de tous les possibles sait effrayer et envoûter tour à tour («Beyond the Sky») et s’accompagne d’une avalanche de claviers qui savent la suivre et nous frayer un chemin dans cette épopée. Ainsi «Reflections» ou surtout «The Secret of Time», la pièce maîtresse d’Anthology II, donnent la part belle à ses délires, ses complaintes, comme ses rages.
Mais les autres composantes du groupe ne sont pas pour autant en reste, en témoigne le troublant «Awake», plongée sans retour dans le rock progressif le plus noble ou «the Golden Vortex of Kaltaz», morceau métalleux aussi puissant que mélodique.
Un album-concept happant dont on ne fait jamais tout à fait le tour. Chaque écoute amène d’autres sons, d’autres visions, d’autres sensations, d’autres richesses. On se joint ainsi naturellement à la prière collective finale, à la recherche du pays mythologique d’Akphaezya, célébré par un groupe déjà accompli.
- Preface
- Chrysalis
- Beyond the Sky
- Khamsim
- Reflections
- Awake
- The Golden Vortex of Kaltaz
- The Secret of Time
- Stolen Tears
- Trance: H.L.4
- The Bottle of Lie
Site officiel : http://www.akphaezya.com/
MySpace officiel : http://www.myspace.com/akphaezya
Site officiel de Nehl Aëlin : http://www.nehlaelin.com
[…] Voir aussi notre chronique sur Akphaezya par là. […]