Le Consortium Canadien à dénomination variable revient avec un nouvel album. Qu’ont-ils de nouveau à proposer ? Rien. La formule qui fait leur succès change bien moins que leur nom : des chœurs, des grandes montées en puissance, des cordes découvrant l’électricité au milieu des morceaux et un leader qui chante toujours aussi faux.

Logiquement, on est tenté de tenir rigueur à Efrim et sa bande de n’être que leurs propres copistes, d’enluminer vaguement leur œuvre d’un album sur l’autre sans jamais écrire de nouveau chapitre. La frustration et la revendication durent quelques minutes, le temps de se faire embarquer encore une fois dans leurs célébrations païennes. Après une minute de divers larsens découpés en douze morceaux, la messe commence, avec un titre lourd de sens : ‘1,000,000 Died to Make This Sound’ : la musique de A Silver Mt. Zion implique terriblement celui qui décide de l’écouter, ou plutôt qui accepte de s’y soumettre. Comme lors des grandes célébrations plus ou moins spirituelles, il n’est aucunement question de réflexion, c’est un lavage de cerveau en bonne et due forme auquel les Canadiens nous convient. Une lente et inexorable montée sur quelques motifs, quelques pauses pour reprendre sa respiration avant de replonger dans le maelström mystique.

Comme toujours, le plaisir se trouve dans l’abandon. Rien ne change et in fine, personne ne s’en plaindra. On donne rendez-vous aux canadiens pour leur prochain album. Le nom de leur secte musicale aura vraisemblablement encore été modifié, et nous on espèrera secrètement que rien n’aura changé tout en prétendant le contraire.