Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative » Concerts Metal http://www.lesimmortels.com/blog Le blog des musiques alternatives et des alternatives musicales Wed, 05 Sep 2012 17:42:59 +0000 http://wordpress.org/?v=2.8.4 fr hourly 1 Live Report : Hellfest 2012 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4762/2012/07/16/live-report-hellfest-2012/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4762/2012/07/16/live-report-hellfest-2012/#comments Mon, 16 Jul 2012 10:00:34 +0000 Mausbel http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4762 HELLFIST : A NEW BATTLEFIELD!

Nous revoici enfin en route vers la Loire-Atlantique, le cœur plein d’allant, en direction de Clisson, son château, ses vignes, ses habitants charmants (on ne le dira jamais assez !), et son festival de métal à l’affiche la plus éclectique au monde. Ce sont cette année pas moins de 157 (!) groupes qui prendront d’assaut des six (!) scène que nous proposent Ben Barbaud et ses partenaires de crime. Le tout est proposé au headbanger sur un tout nouveau site, deux fois plus grand que l’ancien complexe sportif du Val-de-Moine, et situé à peine à deux cents mètres d’icelui, sur une bonne partie des terrains dédiés aux campings lors des précédentes éditions.
C’est donc plein d’attentes et de curiosité, les pieds chaussés de godillots encore propres, et équipés contre la pluie qui menace, que nous nous dirigeons vers l’entrée du site. Cette dernière se situe au même endroit que les années précédentes, une bonne initiative pour ne pas trop perdre les foules de métalleux à l’esprit déjà embrumé par une première nuit arrosée en diable : une dégustation de Muscadet chez l’habitant, c’est bon mais c’est traître !

Passés les contrôles de sécurité de rigueur (chapeau aux agents de la sécu, qui sont tous les ans aussi sympathiques et souriants), nous investissons les lieux pour prendre nos repères. Première réaction : c’est vraiment beaucoup plus grand, bien que la disposition générale des scènes n’ait que peu changé. Il en résulte une  impression tout à fait étrange d’être à la fois sur le même site, et dans un lieu totalement différent. Les deux scène principales, les Mainstages, sont à leur place, devant une fosse assez gigantesque, la tente The Valley, dédiée aux groupes de stoner et doom, se situe près de l’entrée principale. The Warzone accueillera une programmation burnée à base de punk et hardcore. Un chapiteau titanesque abrite deux scènes se faisant face : The Altar pour les groupes de death et grind, et The Temple pour le black et pagan… Il va y avoir du trottinage de scène en scène et des choix difficiles, comme on s’y attendait, mais c’est surtout enfin l’écrin qui permettra certainement au Hellfest de devenir encore plus gros, plus beau, plus éclectique, bref, cela promet de bons moments !
Les décorations du site sont encore plus nombreuses et variées, et les stands pour s’abreuver et se repaître sont légion, un poil moins chers que les années précédentes (il semble) et séparés en plusieurs points, tout comme les banques pour les jetons : une riche idée qui économisera bien des minutes passées les années précédentes à faire la queue pour un kebab rikiki au goût d’eau de vaisselle. Un grand bar à vin a même fait son apparition au fond d’un petit coin de bois bucolique (enfin le premier jour, ensuite ce sera surtout “colique” tout court, mais nous y reviendrons), fort utile pour se reposer dans un calme relatif.
Voilà pour les points positifs… Maintenant, il faudra bien parler des ratés, car comme on dit, qui aime bien châtie bien, et à nouvel agencement, nouveaux problèmes.
Le principal problème viendra de l’emplacement des toilettes : car le métalleux s’agite, a soif, donc il boit, majoritairement une boisson au houblon, qui fait tôt ou tard aller à la miction. En soi ce n’est pas un souci quand le nombre de personnes est limité et calculé, mais à près de quarante-mille chevelus par jour, avec des pipi-rooms tous rassemblés aux mêmes endroits (que je n’ai trouvés que le deuxième jour), cela conduit invariablement à venir se soulager à peu près aux mêmes endroits, plus proches et plus immédiatement accessibles : une ou deux haies du bois joli, et les barrières derrière la Warzone. Il en résultera ce qu’un voisin anglais désignera comme la bien-nommée “pee river”, ce qui se passe de commentaires au niveau olfactif.
Un second point noir, en tout cas pour ma part, viendra de la double scène Altar / Temple. Si, sur le papier, regrouper black et death sous le même toit semblait une idée lumineuse, les concerts s’enchaînant d’une scène à l’autre mènent l’auditeur à subir les balances du groupe suivant, ce qui est particulièrement désagréable lorsqu’on est en train d’écouter une plage d’ambiance pendant la prestation de Darkspace, pour ne citer qu’eux. Ensuite, le fait que cette grande tente regroupe les attendus fleurons de deux genres phares fera que la foule sera souvent presque impossible à fendre pour aller voir son groupe favori, et ce même en arrivant avec presque quinze minutes d’avance.
Bon, vous comprendrez que les quelques problèmes de rodage du nouveau site seront vite réglés par les organisateurs, et que ce New Battlefield représente bien plus d’avantages que d’inconvénients pour le festivalier : on se sent respirer, là où l’année dernière on avait du mal à avancer, tant la foule était dense, plus d’animations et de choses à voir et à entendre, des coins de calme, moins de file d’attente… bref (presque) que du bon !

VENDREDI


  • Black Bomb A

Alors que nous arrivons sur les lieux, nous avons le temps d’entendre les derniers accords pagan des français de Belenos, et nous nous dirigeons vers la Mainstage 2 pour y retrouver d’autres frenchies. Le constat est rapide pour moi : le frenchcore, ce ne sera jamais mon truc. En tout cas, pour rester objectif, l’énergie et l’attitude sont là et le groupe fait un concert très propre et couillu, malgré quelques cafouillages entre les deux chanteurs. Je m’éloigne pour prendre connaissance avec l’Altar, où la programmation m’est bien plus adaptée.

Black Bomb A
Black Bomb A
  • Benediction

Arrivé là, et prenant possession des lieux (damned, que c’est vaste…) le death old-school du quintet britannique me fait enfin prendre conscience de ce que je fais là. C’est carré, c’est brutal, et cela fait du bien ! Je ne connais que mal ce groupe, je ne pourrai donc vous citer la liste des titres interprétés, mais au niveau de l’ambiance, je peux vous affirmer que les spectateurs ont eu leur compte de rythmiques lourdes et de growls furieux ! Un très bon échauffement des cervicales, et un groupe que je note sur ma liste pour écouter une fois de retour à la maison.

  • Molly Hatchet

Après avoir fait connaissance avec les nouveaux bars du festival, nous nous dirigeons vers la Mainstage 1, pour le premier événement de cette journée, la venue des Floridiens de Molly Hatchet. Encore une découverte pour moi, ne connaissant le groupe que de réputation, et un très bon avant-goût avant la venue plus tard des légendes du Southern rock : Lynyrd Skynyrd.
Chapeau de cow-boy vissé sur la tête, long manteau de gunslinger, Phil McCormack assure tant au chant qu’à l’harmonica, et remarque d’emblée les quelques drapeaux sudistes disséminés dans le public. Le groove et les riffs bien gras de Bobby Ingram, le sourire aux lèvre sous sa permanente d’anthologie, ont tôt fait de faire bouger le public, qui semble apprécier cet intermède rock ‘n’roll au milieu du déluge de distorsion de ce festival infernal.
Un excellent concert, qui en augure de meilleurs encore à venir.

  • The Bronx

Vous ne le savez peut-être pas, mais je ne suis vraiment pas trop amateur de punk ni de hardcore… C’est donc de loin que je vais suivre le concert des Californiens de The Bronx. J’aurais dû suivre les conseils d’un ami qui s’est précipité dans la fosse : le concert sera furieux, festif, au point que le chanteur Matt Caughthran décidera sur la fin de descendre lui-même dans le pit pour finir d’aplanir le terrain, slammer d’avant en arrière, le tout en chantant toujours. Un gros moment “cool” de cette première journée.

  • Darkspace

Après une ou deux mousses, afin de se rafraîchir les idées, à mon tour de me ruer devant la scène du Temple pour ne rien louper du set des Suisses de Darkspace, un de mes moments privilégiés de ce vendredi. Le style très particulier du groupe, plus adapté aux petites salles, et la réputation de ce black metal “spatial” d’une puissance peu commune a rameuté beaucoup de curieux ainsi que de fans. Après un faux départ (le set de Gorod s’étant terminé plus tôt, à cause d’un problème électrique, semble-t-il), les membres du groupe tournent le dos au public pendant une longue plage d’intro ambiant, et se retournant enfin, entament leur premier titre “Dark 1.2″ : le ton est donné d’entrée, ce sera implacable, les blasts de la batterie électronique et les riffs compacts et complètement saturés donnent l’impression de se prendre un mur dans la tronche à pleine vitesse. Les hurlements inhumains de Wroth, Zhaaral et Zorgh, aux tessitures particulières et contrastées, font trembler les piliers de la tente, et devant ce déluge, les premiers curieux qui n’accrochent pas ont tôt fait de déguerpir. Il est vrai que le style de Darkspace n’est pas facile d’accès, surtout sur scène, mais pour les fans qui adhèrent au concept, c’est du pain bénit que de les voir se produire devant autant de monde, dans un grand festival. Après une nouvelle plage de claviers, pendant laquelle les musiciens se retournent de nouveau, vient le moment de nous faire subir un “Dark 2.10 encore plus monstrueux que le premier titre, histoire de ne faire rester que les fans devant la scène. Les cris se font de plus en plus déchirants, les accords de guitares plus lourds, les claviers plus obsédants… Certains qualifient Darskpace de minimaliste, on qualifiera plutôt le groupe de maximaliste, tant leur musique paraît épaisse et compacte. Vient déjà le moment de clore le concert sur un titre extrait du troisième album “Dark 3.16″, histoire de nous achever encore plus puissamment ! Le seul contact avec le public se réduira à un bras tendu de la bassiste Zorgh, au cours de l’un de ses derniers hurlement à vriller les tympans, et les membres du groupe quittent la scène sous les applaudissements.
Les Suisses auront livré là un concert sans concession, n’édulcorant leur style pour rien au monde, et à défaut de s’attirer l’attention du plus grand nombre, auront su satisfaire leurs fans, et je les en remercie. L’un des meilleurs moments de cette édition 2012 pour moi, on pourra simplement regretter la disposition de la scène The Altar, qui nous aura fait subir les balances de Brujeria pendant les longues nappes de claviers entre les chansons.

  • Turbonegro

Après une petite pause de rigueur, et le temps de mettre une petite laine (oui, bon, une pèlerine imperméable en l’occurrence), nous nous fixons près de la Mainstage afin de suivre le set des Norvégiens de Turbonegro. Après un hiatus de près de deux ans, du au départ de Hank Van Helvete, le frontman historique du groupe, et la re-formation avec Tony Sylvester au micro, les hommes en denim étaient fortement attendus par une petite armée de fans de tout poil et de membres des Turbojugend, également tout de jeans vêtus. Comme à leur habitude, Euroboy et consort apparaissent déguisés et maquillés, au son de leur deathpunk à la fois festif et politiquement incorrect, commençant par un des tubes du groupe : “All My Friends are Dead”.
S’en suivent “The Nihilist Army”, “Wasted Again” et tant d’autres… Les musiciens jouent leur rôle à plein et multiplient les pauses “bad-ass”, Tony Sylvester, la bedaine tatouée à l’air, harangue le public qui malgré la fine pluie qui tombe maintenant sur Clisson, profite du moment à fond. C’est drôle, on bouge bien, ce n’est pas compliqué, bref du pur rock ‘n roll mâtiné de punk qui donne à la fois envie de péter les bras de son voisin dans le pit et de se marrer comme une baleine ! Logiquement Turbonegro aura droit au premier rappel du festival, et c’est à la Freddie Mercury, couronne royale et manteau d’hermine frappé de l’Union Jack que le chanteur et ses acolytes reviendront interpréter sous nos yeux ébahis “Age of Pamparius”, “Denim Demons” en l’honneur des Turbojugend présents, et enfin un furieux “I Got Erection” pour finir leur set en classe et en beauté ! Encore un bon moment pour beaucoup, et une découverte en live pour bibi.

  • Lynyrd Skynyrd

Pas le temps de se remettre, juste celui de se diriger à quelques mètres de là vers la Mainstage 1, pour l’un des (nombreux) événements de cette cuvée 2012, la venue des vétérans du Southern rock : Lynyrd Skynyrd ! La foule a migré avec nous, et c’est avec un public assez dense que les sudistes entament leur set avec “Workin’ for MCA”, “I Ain’t the One” et “Skynyrd Nation”… Hélas, après l’enthousiasme ravageur des Norvégiens qui viennent de passer sur la scène d’à côté, la mayonnaise a (en tout cas pour ma part) un peu de mal à prendre, et il faudra attendre jusqu’à “Simple Man” pour que l’émotion fasse son effet et que les spectateurs, bras-dessus, bras-dessous, entonnent en chœur les succès du groupe. “Sweet Home Alabama” sera du même tonneau, et le rappel tant attendu, le fantastique “Free Bird” son solo de fin légendaire fera enfin headbanguer en masse sous les reflets de la boule à facettes géante dominant la scène. C’est le truc des chansons de ce calibre, qui mettent un peu le reste des titres du groupe entre parenthèses, mais sauvent indubitablement un concert qui sans cela aurait été juste ennuyeux.

Lynyrd Skynyrd

Lynyrd Skynyrd

  • Cannibal Corpse

L’enchaînement de ce vendredi après-midi continue de plus belle, pas le temps de se poser, et direction l’Altar pour suivre (au moins) un bout (une tranche ?) du set de Cannibal Corpse. Comme d’habitude, on ne comprend pas tout ce qui se passe sur scène, mais cette grosse boucherie reste tout à fait sympathique, et les headspins furieux de George “Corpsegrinder” Fisher donnent la mesure. Les Floridiens commenceront par trois titres ! “Torture: Demented Aggression”, “Sarcophagic Frenzy” et “Scourge of Iron”, extraits de leur dernier méfait en date, histoire de se mettre en jambe. Viendront les classiques, tels les primesautiers “I Cum Blood” et “Hammered Smashed Face”. Un concert solide et bien bourrin, mais somme toute un peu classique.

  • Satyricon

Juste le temps de se tourner pour observer le début du set de Satyricon sur la scène du Temple. Ambiance sombre et froide de rigueur, éclairage blafard, le black ‘n roll des Norvégiens retentit sous l’immense chapiteau avec un “Now Diabolical”> parfait. Satyr se martyrise les cordes vocales en contre-jour, devant son pied de micro à l’image du logo du groupe, Frost martèle ses fûts comme un damné, les guitares déchirent l’air, on est bien loin du set en demi-teinte que nous avait offert le groupe en 2008, sous un soleil de plomb. “Black Crow On a Tombstone” suit immédiatement, on aime ou on n’aime pas le ‘nouveau’ style de Satyricon, mais en tout cas on ne peut pas nier que sur scène, c’est diablement (héhé) efficace ! Hélas, il est temps pour moi de m’arracher du Temple si je ne veux rien louper du concert de Megadeth, et c’est après “The Wolfpack” que je sors du chapiteau. Le mauvais point, c’est que je louperai les formidables “Mother North” et “To the Mountains”, le bon c’est que j’échapperai à l’abominable “K.I.N.G.” (non mais quelle bouse !).

  • Megadeth

Voici déjà venu le temps de contempler la première tête d’affiche de ce Hellfest 2012, la bande à Dave le rouquin, la Némésis de Lars Ulrich, mon petit chouchou du Big Four : Megadeth ! Alors on va dire que je raconte ma vie, mais Megadeth et moi c’est spécial, c’est simplement le premier groupe de métal dont j’aie acheté un album (la cassette de Rust In Peace) avec mon argent de poche, c’est un peu donc grâce à Dave Mustaine que je me retrouve là où j’en suis maintenant, à vous raconter tout cela. Comme c’est seulement la deuxième fois que j’ai la chance de les voir en live, je ne devais sous aucun prétexte louper une seule minute de ce concert. C’est sur le très efficace “Never Dead”, tiré du dernier album en date, Th1rt3en, que commence le set et déjà on sent que l’on va prendre cher, même si le son est un peu brouillon, au vu des conditions climatiques, et que la voix de Dave Mustaine n’est pas des plus en forme ce soir. Pas le temps de faire une pause, que les musiciens nous assènent “Head Crusher”, pour forcer nos cervicales déjà éprouvées à battre la mesure sans merci, les guitares du frontman et de Chris Broderick se complètent à merveille et les solos virtuoses s’enchaînent. Le premier classique, “Hangar 18″, fait lever les mains de la foule, venue nombreuse dans la pénombre et sous les premières gouttes d’une nouvelle averse, et Mustaine entre enfin vraiment dans le show, la voix échauffée, avec les ballades “Trust” et “In My Darkest Hour” et  un “Foreclosure of a Dream” de bon aloi.

Megadeth Hellfest 2012

Visiblement de bonne humeur, le chanteur-guitariste rouquin n’en fait pas oublier son caractère de cochon, notamment vis-à-vis de Dave Effelson, laissé seul pour assumer la ligne de basse de Dawn Patrol, pendant que son compère chante en coulisse. D’ailleurs, pas un instant ils n’entreront en contact, visuel ou physique, durant le show. Le contentieux qui oppose depuis des lustres les deux musiciens n’empêche pas le spectacle de se dérouler pour le mieux, malgré le son toujours aléatoire. Présence en France oblige, les premières mesures de “À Tout le Monde” retentissent dans le ciel de Clisson.
Vient le moment de la promo obligatoire, avec trois titres issus de Th1rt3en, plutôt anecdotiques : “Guns”, “Drugs and Money”, “Whose Life (Is It Anyway)?” et “Public Enemy No1″, puis retour aux choses sérieuses avec une “Symphony of Destruction” pour nous remettre le nez dans nos classiques.
Le groupe quitte la scène, et nous fait attendre quelques instants avant de revenir nous gratifier d’un rappel : hésitant entre “Holy Wars” et “Mechanix”, c’est finalement les deux en medley qui nous seront servis sur un plateau !
Les Californiens quittent la scène sous les applaudissement, j’en ai pris plein les mirettes, malgré un Mustaine en petite forme vocale, et un son un peu fluctuant. M’en fous, pour Megadeth, on n’est pas objectif !

SAMEDI

Après une bonne nuitée de sommeil, un solide petit déjeuner, un petit tour dans le centre de Clisson, nous nous dirigeons doucement vers le site du festival, histoire d’arriver pour les concerts de Death Angel et Steel Panther. Seulement, le sets des glameux étasuniens a été avancé à la place de Koritni, et réciproquement. C’est donc la toute fin du concert de la panthère d’acier que l’on entendra retentir en entrant sur le site du festival. À charge de revanche parce que d’après les impressions relevées ici et là, ils auraient fait l’un des meilleurs show du festival !

  • Death Angel

Comme le dit Mark Oseguada en haranguant la foule devant la Mainstage 2, les Death Angel font du thrash depuis longtemps, très longtemps. La formation du groupe remonte à 1982, et malgré quelques coups d’éclats ici et là, les Californiens sont toujours plus ou moins restés dans l’ombre de leurs illustres voisins du Big Four. C’est néanmoins un groupe qui mérite le détour, et qui gratifie toujours les spectateurs de concerts solides. Le bien-nommé “Thrashers” retentit dès le début, et le ton est donné : headbangs furieux, slams, et mosh parts seront de la partie, sous un beau soleil ! C’est la quasi-totalité de leur premier album que les Californiens nous offriront ainsi, ce qui me décidera à aller faire un tour au-dessus de la foule pour jauger l’enthousiasme, pendant “The Ultra Violence”, au nom prédestiné.
C’est en tout cas encore d’une très bonne performance que Death Angel nous a encore gratifiés, et nous souhaitons les voir plus souvent en France tant ils conservent une énergie et une fraîcheur que bien des groupes plus jeunes et plus célèbres devraient leur envier.

  • Exodus

Puisqu’on était dans le thrash, autant le rester avec d’autres Californiens, plus connus mais aussi dont le style parle moins… En effet, comme d’habitude, le set d’Exodus en touche une sans faire bouger l’autre. Pourtant, les classiques y passent : “Bonded By Blood” en tête, et le public y réagit énergiquement. Mais cela passe mal.

  • Sebastian Bach

Juste le temps de se décaler de quelques mètres, devant la Mainstage 1, et nous voici prêts à recevoir l’une des icônes du métal de la fin des années 80 et début des 90 : Sebastian Bach. On espère que l’ex-leader de Skid Row a gardé la forme et va nous gratifier d’un bon concert, tant les tubes du groupe et du bonhomme sont entraînant sur disque. Au niveau de la forme, on ne peut qu’avouer que le tour de taille du chanteur va faire des envieux, vu la coupe du pantalon ultra-moulant dont il est revêtu comme à la grande époque… plus serré et c’est la vasectomie.

Sebastian Bach Hellfest 2012

On commencera fort, avec un morceau de Skid Row justement, et pas des moindres : “Slave to the Grind”, un tube (et ce ne sera pas le dernier !). Voilà comment captiver le public, commencer fort, et aux têtes hochant furieusement d’avant en arrière, cela marche plutôt bien !
Vient ensuite la chanson-titre de son dernier album en date “Kicking and Screaming”, c’est efficace bien que moins fun, même si le jeune prodige de la guitare Nick Sterling nous offre un remarquable solo (et ce ne sera pas le dernier non-plus).
Retour donc à l’ère Skid Row, avec le tubesque “Here I Am”, très Mötley Crüe dans l’âme : le public réagit de plus belle, j’en veux pour illustration cette femme d’une quarantaine d’année placée juste devant nous, pleurant littéralement en hurlant les paroles, visiblement en train de contempler son idole sur scène. C’est de la dévotion ! Le reste du concert se passera pour le mieux, entre les déhanchement du frontman canadien, et les morceaux estampillés “retour dans les 90’s”. Les applaudissements à tout rompre du public à la fin du show sont un indicateur assez sûr : Sebastian Bach a fait son boulot, et bien fait, qui plus est.

  • In Extremo

L’avantage du Hellfest, c’est vraiment la diversité de la programmation  : avec 157 groupes, il y a de quoi faire un paquet de découvertes. C’est mon cas pour In Extremo, traîné par un ami (”Si, si tu verras, c’est du folk pagan marrant !”) et pas convaincu du tout sur le papier, on aura au final passé un bon moment. Pyrotechnie, instruments bizarroïdes, et bonne humeur, le cocktail des Allemands auront balayé mes réticences. Le public nombreux semble également apprécier si l’on en juge par la poussière soulevée dans la fosse et qui maintenant flotte sous le chapiteau et devant la scène du Temple.

  • Napalm Death

De la poussière, il risque d’y en avoir beaucoup plus d’ici quelques minutes devant la scène de l’Altar ! Le passage des Anglais de la mort au napalm rameute toujours autant de monde, et c’est en luttant pour se frayer un passage dans la foule compacte que nous nous rapprochons tant bien que mal. Arrivés assez près nous attendons l’arrivée de Barney et consort aux limites du pit, histoire de ne pas trop prendre cher, il reste tant de groupes à voir… Après la sortie de l’excellent Utilitarian, les fans semble attendre le groupe de pieds ferme. C’est sur l’intro de ce dernier brûlot, “Circumspect”, que les membres du groupe s’installent sous les hourras, et sur “Errrors In the Signal” que le massacre commence ! Nous nous retrouvons immédiatement entraînés dans un mosh assez furieux, qui nous fait vite penser à un tambour de machine à laver : il faut dire qu’on est assez près, et que, comme d’habitude, l’énergie de Napalm Death, et de son chanteur en tête, est contagieuse ! Suivent “Everyday Pox” et un “Protection Racket” accéléré qui nous laissent exsangue.
Comme sur un album, les titres plutôt courts s’enchaînent à la vitesse d’un train lancé à pleine vitesse. Tout y passe : des plus récents “The Wolf I Feed” et “Quarantine”, aux historiques “Dead”, “Scum” ou encore l’obligatoire reprise des Dead Kennedys, “Nazis Punks Fuck Off”.
Les Anglais auront une nouvelle fois rempli leur contrat : faire de leur grindcore un moment de communion avec le public, dans la brutalité la plus totale !

  • Guns ‘N Roses

Je laisse passer le set de Machine Head, apparemment très réussi selon les ragots récoltés ici et là, pour me frayer un passage difficile dans la foule déjà massée devant la Mainstage 1 pour l’événement de ce samedi : Guns ‘N Roses ! Oui les mêmes que sur mes posters de chambre d’ado, enfin presque… enfin surtout Axl Rose, quoi… surtout ce qu’il en reste ! Mais comme on dit, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse : j’avais toujours rêvé gamin des voir Guns ‘N Roses en live, ce sera bientôt chose faite !
Clou du spectacle, Axl et compagnie ne sont même pas en retard et commencent leur set par… “Chinese Democracy” ? Bon passe encore, c’est de la promo, faut pas leur en vouloir. Mais enfin, outre le fait que la chanson soit quand même très mauvaise (on dirait du mauvais Marylin Manson) le son tirant sur les basses est exécrable ! Gageons qu’avec la réserve de tubes que le groupe possède, ce mauvais départ ne sera vite qu’un mauvais souvenir. En parlant de chansons mythiques, voilà leur tout premier méfait : “Welcome To the Jungle”, suivi de “It’s So Easy” et “Mr. Brownstone”, bref du lourd en principe… et là c’est le drame : aucune énergie ne passe, Axl n’est pas en voix, les membres du groupes prennent des poses inspirées pendant leurs interminables solos, bref c’est chiant et le son est pourri. Je dégage de là vite fait après le massacre d’”Estranged”, et tellement énervé, je ne m’arrête même pas pour voir le set de Behemoth que je me réjouissais pourtant de voir dans l’ambiance d’une tente (je le regretterai le lendemain…).

DIMANCHE

Après un réveil ronchon, vite oublié par l’ingestion d’un solide petit déjeuner, direction le site du festival, car le programme de la journée est encore chargé, et les artistes ont fort à faire pour nous faire oublier le fiasco des Guns hier soir.

  • Girlschool

C’est un scandale de voir les copines de Lemmy si tôt dans la journée, et ce seulement une demi-heure. Je réclame à grand cris au moins une heure de Girlschool, et ce tous les jours du festival ! Et d’ailleurs pourquoi s’arrêter là, j’exige un concert de Girlschool tous les jours de l’année ! Voilà c’est dit.
Trêve de plaisanteries, les quatre bad girls anglaises nous ont bien remis les idées en place sous le soleil de Loire-Atlantique en nous criant bien fort : “C’EST ÇA LE ROCK ‘N ROLL MESSIEURS !” Une bien belle leçon que le public, malheureusement pas assez nombreux, n’est pas près d’oublier : les “Hit and Run”, “C’mon Let’s Go” ou autres “The Hunter” ont lancé la journée de fort belle manière. Merci les filles !

  • D-A-D

Le temps de se faire une petite mousse, et de jeter une oreille distraite sur le set d’All Shall Perish (pas ma came, mais le nom est super cool !), et nous revoici devant la Mainstage 1, pour suivre la performance des Danois de D-A-D, alias Disneyland After Dark. Les musiciens investissent la scène et démarrent directement par “A New Age Is Coming”, un bon gros hard-rock à l’ancienne mâtiné de country dont ils se font la spécialité depuis les années 80. C’est groovy, puissant et cela continue à maintenir de bonne humeur, que demander de plus ? Qui plus est l’attitude de Jesper Binzer et compagnie est au diapason de la musique : vocalises avec le public sur “I Want What She’s Got”, les poses rock ‘n roll de Stig Pedersen et ses magnifiques basses à deux cordes floues, tout contribue à passer un bon moment. Encore un groupe découvert au Hellfest qui va se retrouver dans mon autoradio !

  • Black Label Society

Décidément, Black Label Society j’aime bien. D’ailleurs, j’aime bien aussi le père Zakk Wylde, mais il n’y a pas à dire, en live je n’ai jamais vraiment accroché. Et ce n’est pas cette performance en demi-teinte qui me fera changer d’avis. La faute notamment à un solo (encore) interminable, et dont tout le monde se fout. Et ce ne sont pas des perles telles que “Parade of the Dead”, dont l’énergie devrait pourtant faire vibrer la foule, qui rattrapent la sauce. Un concert le cul entre deux chaises, et semi-déception malgré quelques bons moments.
En tout cas, twister comme des zazous, et d’un c’est fatiguant, et de deux cela donne faim et soif : nous passerons les sets de Walls Of Jericho, Hatebreed et Devildriver à nous abreuver, nous repaître et nous reposer un brin. Même assis, je tends l’oreille, et ces trois grands habitués du Hellfest ont rempli leur contrat : moshparts furieux, cirques pits (un géant même, réclamé par la douce Candace) et tutti quanti ! Allez faire un tour du côté de la vidéo Arte Live Web pour suivre le concert des ocreux de Détroit plus en détail.

  • Blue Öyster Cult

C’est aussi pour cela qu’on aime tant le Hellfest : outre le fait d’avoir souvent de très grands groupes actuels, des cadors du métal, qui sillonnent les routes du monde toute l’année, on a aussi souvent des groupes historiques que l’on n’a pas la chance de voir souvent chez nous. Pensez-bien, Blue Öyster Cult, rien de moins. Si Black Sabbath avait tenu l’affiche le lendemain, ce sont simplement les deux premiers groupes de heavy métal que l’on aurait pu voir coup sur coup. C’est donc un public nombreux, de tout âge, qui vient se presser devant la Mainstage 1 pour profiter du concert des Étasuniens. Le premier titre joué sera “The Red and the Black”, et les têtes se mettent à headbanguer à l’unisson sur ce riff imparable ! Viendront ensuite “Burning For You” dont le refrain sera scandé par mille gorges, dont celles de jeunes de ou 17 ou 18 ans sautant partout, bras-dessus bras-dessous, puis “Buck’s Boogie” et sa ligne de guitare ultra rock ‘n roll ! Revisiter une carrière aussi longue en seulement une heure, ce n’est pas chose aisée et c’est sûr qu’un paquet de chansons cultes ne pourront pas être jouées, on le sait pertinemment, mais la setlist est simplement parfaite, et les membres du groupe savent encore y faire, si l’on en juge par le solo terrible de “Richie Castellano” sur un “Godzilla” d’une lourdeur éléphantesque, suivi par celui de “Buck Dharma” : deux modèles de groove, que du bonheur (suivez mon regard, Zakk Wylde et les membres de GnR).

Blue Oyster Cult Hellfest 2012

Il est temps à nouveau de se mettre à chanter en chœur sur l’inévitable “Don’t Fear the Ripper”, et le public s’en donne une nouvelle fois à cœur joie sur ce succès intemporel. Le groupe sera rappelé des coulisses par les ‘B.O.C. !!’ scandés par la foule, vient le temps d’un encore, sous forme d’un de leurs titres le plus heavy, “See You In Black”, extrait de Heaven Forbid.
Et là c’est bien fini, et on se dit qu’une heure de Blue Öyster Cult, c’est décidément bien trop court et qu’on aurait bien signé pour le double. Un grand moment du festival pour bon nombre de spectateurs ce soir.

  • Mötley Crüe

Le temps de se remettre avec un peu de houblon, nous revoici devant cette Mainstage 1 qui aura vu passer tant de figures en ce week-end pour un autre groupe avec des trémas sur ses voyelles, l’équipe bariolée de Mötley Crüe.
Après un passage remarqué en 2009, la bande de Nikki Sixxnous revient en forme, et, avec un fond de scène recouvert de peaux de bêtes, et commencent leur set par “Wild Side” et “Live Wire”. On sent qu’on va déguster des classiques, et les nombreux glameux tout en permanentes et en jeans serrés donnent de la voix pour leurs idoles ! Pourtant la mayonnaise à un peu de mal à prendre. Vince Neil a beau sautiller d’un côté à l’autre de la scène tel un chevreuil en légère surcharge pondérale, la setlist est au petits-oignons : “Too Fast For Love”, “Shout At the Devil”, “Saints of Los Angeles”. Le son est bien meilleur que sur de nombreux concerts sur cette Mainstage, un petit manque de folie rock ‘n roll plane. Un comble, vu que ni le groupe ni le public (au vu des paires de seins exhibées !) ne ménagent leurs efforts ! J’ai eu du mal à rentrer dans le spectacle.
Heureusement, à la seconde moitié du concert, à partir de “Same Ol’ Situation (S.O.S.)”, on prendra son pied sur les riffs imparables de “Girls, Girls, Girls”, de “Dr. Feelgood”, et enfin de “Kickstart My Heart” ! Le concert se finira sur Tommy Lee vidant une bouteille de champagne sur les premiers rangs, rien que de très normal pour les bad-boys de Los Angeles. Un concert en demi-teinte mais tout le monde semble s’être régalé.
Nous suivrons le set d’Ozzy & Friends de loin, vu que la setlist et le show furent quasiment les mêmes que l’année passée, (”Slash”, “Geezer Butler” en sus), la pluie en plus. Un peu décevant de finir quasiment sur la même tête d’affiche que l’année dernière, alors que le Hellfest nous faisait toujours de belles surprises pour la tête d’affiche finale du festival, et ce depuis des années. Gageons que Ben Barbaud et ses comparses se rattraperons là dessus en 2013, le chiffre porte-bonheur ! (qui a dit Iron Maiden dans le fond ?)
Pour conclure, on pourra dire ce que l’on voudra, mais le Hellfest a encore franchi un cap cette année avec ce nouveau site, malgré quelques couacs bien compréhensibles. Gageons que, habitués à réagir promptement d’une année sur l’autre, et à relever toujours plus de défis, l’équipe dirigeante saura y remédier, nous serons bien entendu de la partie, pour profiter un maximum d’un festival auquel le public porte une affection particulière.

Photos par Jess aka Maus – Galerie Flickr

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http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4762/2012/07/16/live-report-hellfest-2012/feed/ 0
Septic Flesh, As I Lay Dying, Amon Amarth @ Saint-Etienne, le Fil – 26/10/2011 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4366/2011/12/02/septic-flesh-as-i-lay-dying-amon-amarth-saint-etienne-le-fil-26102011/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4366/2011/12/02/septic-flesh-as-i-lay-dying-amon-amarth-saint-etienne-le-fil-26102011/#comments Fri, 02 Dec 2011 17:47:11 +0000 Mausbel http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4366 Amon Amarth-Spetic Flesh-As I Lay Dying live

Quand les Verts se mettent au noir, les cordes vibrent au Fil.]]>
Tiens donc, un concert métal à Saint Étienne… dans la belle salle du Fil qui plus est ! Oh mais… l’affiche, je dois me méprendre : Septic Flesh, As I Lay Dying et Amon Amarth ??! Pas de doute ça doit être la berlue, laisser moi me rapprocher un peu… mais non, c’est bien ça, je ne suis pas encore bon pour l’asile. On va donc aller y faire un tour, il manquerait plus qu’on loupe ça, vu la rareté de la chose dans la sémillante préfecture de la Loire.

Septic Flesh live St EtienneDès l’arrivée, on se rend compte qu’il y a du monde devant la salle. Et même beaucoup de monde : le concert est sold-out, et des fans désespérés brandissent des cartons quémandant des places. Pour un peu, on se croirait devant Bercy, à la grande époque de Dorothée. Trêve de plaisanterie, c’est quelque chose qui fait plaisir à voir : enfin du métal de qualité, hors de Lyon, et qui draine du public. Nous tirons donc là notre chapeau à l’association D.O.H. L’asso, qui a joué et gagné sur tout les tableaux. De l’aveu même du personnel du Fil, cela faisait une paye que la salle n’avait pas affiché complet. Continuez sur cette voie-là !

C’est aux grecs de Septic Flesh que revient l’honneur d’essuyer les plâtres ce soir. Après la sortie très appréciée de l’excellent album The Great Mass, et après nous avoir fait forte impression au Hellfest, c’est avec plaisir que nous les retrouvons dans l’ambiance plus “intime” (plus de mille metalheadz quand même) d’une salle. L’introduction de “The Vampire From Nazareth” retentit, et fait monter l’ambiance, jusqu’à ce premier riff colossal : premier constat, le son est excellent, et retransmet à merveille les sonorités à la fois sombres et lyriques qui caractérisent le groupe. Seth, particulièrement en forme derrière son pied de micro ouvragé, semble ravi de l’enthousiasme du public stéphanois, et nous gratifie de ses vociférations si caractéristiques, sous l’œil médusé des vigiles, peu habitués à se genre de prestation semblerait-il. La foule est immédiatement conquise, et la fosse s’anime très vite sous les coups de boutoirs de la double pédale de Fotis Giannakopoulos. Les titres s’enchainent : “We The Gods”, “Pyramis God”, “The Great Mass Of Death”, “Anubis” et enfin “Five Pointed Star”. Après une courte demi-heure, Septic Flesh quitte la scène. Dommage, on en aurait bien repris un peu plus.

Après une courte pause bière, et avoir fait un tour rapide pour prendre la température, nous voici de retour dans la salle pour voir à l’oeuvre les américains de As I Lay Dying (que j’abrégerai pour un temps par AILD, parce que hein… bon… c’est pas vous qui écrivez d’abord !). Le metalcore n’étant pas mon truc DU TOUT, je ne connais pas le groupe. Mais il faut bien avouer qu’ils se donnent du mal, c’est jeunes gens : ça saute de partout, ça court d’un bout à l’autre de la scène, et que je te demande un circle pit… il n’y a pas à dire, même si musicalement, les refrains très mélodiques ne me font ni chaud, ni froid, l’attitude est là, et le public en redemande. La fosse se déchaine, et Tim Lambesis arrangue la foule, tout en muscle et en sueur, pour le plus grand bonheur des métaleuses présentes ce soir.

Pour la setlist de AILD, vu ma méconnaissance, faisons confiance à nos éminents concurrents (et néanmoins amis) et livrons-la à la diable : “Within Destruction”, “The Sound Of Truth”, “Upside Down Kingdom”, “Trough Struggle”, “An Ocean Between Us”, “Anodyne Sea”, “Condemned”, “Nothing Left”, “Confine”, et enfin “94 Hours”.

As I Lay Dying live St Etienne

Après un autre court entracte, et un rafraichissement servi par le personnel aussi suant et bondissant que Tim Lambesis (chapeau bas, il y avait du monde à servir), nous voici arrivés au plat de résistance de la soirée : ce soir c’est consommé de Viking, sauce géant de feu, y’en a un peu plus, je vous le mets quand même ?

Dès l’arrivée au Fil, le ton était donné et les t-shirts et les étendards à la gloire des suédois fourmillaient dans la foule, pas de doute, le gros morceau c’est Amon Amarth. Pour nous enfoncer un peu plus ça dans le crâne, il suffisait aussi de jeter un œil sur le backdrop couvrant tout le fond de la scène, ou encore simplement l’affluence record de ce soir : c’est bien simple, très difficile de faire un pas sans marcher sur un pied. Les vikings investissent la scène, et nous livrent tout de go un “War Of The Gods” tout en puissance, histoire de poser un peu plus leur grosse patte velue sur la soirée. Les fans se font entendre, et scandent le nom du groupe entre chaque chanson, un accueil chaleureux que semblent apprécier les membres du groupe. Johann Hegg, le colosse barbu, hilare, gratifiera de nombreuses fois de compliments en français dans le texte, excusez du peu. Les titres s’enchainent, et la prestation d’Amon Amarth est fidèle au Death Mélodique qui les a fait connaitre : c’est très efficace, sans toutefois surprendre de trop… vous direz, on ne va pas à un concert d’Amon Amarth pour être surpris, mais pour prendre une baffe, et c’est ce qui se passe à chaque fois. Le groupe nous assène ses classiques en vrac : “Runes To My Memory”, “The Pursuit Of Vikings”, “Free Will Sacrifice”, “Asator” et “Death In Fire”… le set fait aussi la part belle aux compositions issues du dernier album en date Surtur Rising : un “Destroyer Of The Universe” colossal, “For Victory Or Death”… Le groupe quitte la scène, et revient sous les acclamations pour un rappel redoutable : la doublette “Twilight Of The Thunder God”, et “Guardians Of Asgaard”.

Amon Amarth live St Etienne 2

Pour conclure, ce fut là une bien belle soirée : une belle affiche, une ambiance folle dans une ville qui n’est pas ce qu’on pourrait appeler une ville métal (pourtant avec ce passé minier, merde…), bref un pari gagné pour D.O.H. L’asso, Prod Limace, la salle du Fil et le public. On en redemande, et on espère tous que ce ne sera pas qu’un coup d’épée (viking) dans l’eau.

Texte : Sbel
Crédit photos : Maus’ aka Jess

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Sonisphere France 2011 : un accouchement difficile http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3844/2011/07/18/sonisphere-france-2011-un-accouchement-difficile/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3844/2011/07/18/sonisphere-france-2011-un-accouchement-difficile/#comments Mon, 18 Jul 2011 10:00:24 +0000 Tiziana http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3844 SONISPHERE 2011 585

Au Sonisphère, les quatre pères du Thrash s'unissent pour donner un beau bébé... Pas tout à fait entier. Carnet d'une grossesse qui aura duré deux jours.]]>
A l’heure où j’écris ces lignes, je suis dans le bus qui me ramène chez moi. Metallica a fini son set il y a moins de deux heures, mettant un terme avec lui à la première édition du Sonisphère France.
Bon, arrêtons le spoiler ici, et reprenons du début.
Pour ce périple à l’autre bout de la France je choisis de prendre le bus : économique, convivial et surtout pratique car il vous pose et revient vous chercher sur le lieu même du festival. Et puis aussi une soudaine envie de me la jouer Tour bus façon Rock Star (en un peu plus à l’étroit sans doute et plus nombreux, sauf si je suis un membre des Polyphonic Spree).

Douze heures plus tard, je découvre enfin la merveilleuse cité d’Amnéville, théâtre des futurs événements. Mais d’abord, planter la tente. Certainement surpris par la forte affluence des métalleux des quatre coins d’Europe (eh les mecs, on parle du Sonisphère quand même…), l’organisation a mis à disposition un troisième camping gratuit se situant à quelques kilomètres du festival et, tels des David Vincent en puissance, peu d’entre nous l’ont trouvé. Résultat : les riverains ont vu leurs parcs et autres terrains de foot squattés par des champignons de type Quechua.
Ça commence plutôt bien… mais il est temps de mettre les pieds dans le plat.

Vendredi 08/07/11 :

SONISPHERE 2011 Scène Appolo by Tiz

Même s’il n’est pas très bien indiqué, le site du festival est facilement reconnaissable de loin car en hauteur. Je décide donc de suivre mes congénères pour repérer l’entrée qui, comme je l’apprendrai quelques heures avant de repartir, n’est pas du tout l’entrée officielle du festival (cette route-là non plus je ne l’ai jamais trouvée).
J’arrive enfin sur les lieux, et là je trouve ce qui s’apparente plus à un camp de réfugiés qu’à un gros festival européen : une entrée (de service) flanquée d’un campement sur béton, un accès déjà crade alors que rien n’a encore commencé, un écran géant qui passe des extraits de concerts des groupes que nous allons voir, histoire de nous rassurer d’avoir fait le bon choix une dernière fois, à la Soleil Vert.
La topographie du terrain laisse un peu perplexe : trois niveaux différents (dénivelé de 60 mètres environ). Dès la première montée lors du premier concert les gens autour de moi se plaignent de l’effort à fournir en prévision des deux jours, et pour les plus enclins à l’alcool d’entre eux, ils prévoient d’en profiter pour décuver en moins de deux, ou bien de se laisser rouler jusqu’en bas. On trouve donc en premier un espace dit détente, puis un espace restauration et enfin dernier étage, les scènes : tout le monde descend.
Au nombre de deux, Appolo et Saturn de leur petit nom, elles se font étrangement presque face. Situées à distance raisonnable l’une de l’autre (mais pas si éloignées que ça non plus…) les groupes vont s’enchainer à tour de rôle. Une véritable partie de ping-pong va démarrer.

Rise to Remain :

Ouverture du Sonisphère. C’est Rise to Remain qui a la lourde tâche de chauffer le festival sur la petite scène Saturn. Il est 15h30, et même au nord de la France le soleil cogne dur. Mais c’est encore tout émoustillé des concerts de Iron Maiden dont ils assurent les premières parties depuis quelques mois, que le groupe se jette à fond dans sa mission.
Pogos et autres slams sont de mise en quelques morceaux. L’ambiance est là, à son comble, mais on la doit surtout plus à une audience surexcitée par l’événement Sonisphère en lui-même que par les quatre gars sur scène qui essaient de soutenir comme ils peuvent (et surtout en gesticulant) un lead qui, ne trouvant pas suffisant de chanter faux, n’articule pas un mot (et c’était déjà le cas lors des concerts de Maiden). On se dit qu’après tout, en live, le plus important c’est de s’éclater et pas de faire un traité philosophique sur les paroles.

SONISPHERE 2011 slam by Tiz

Bukowski :

C’est au tour des petits gars de Bukowski de faire leur entrée, et on ne parle pas de n’importe quoi : les p’tits frenchies ont droit à la plus grande scène ! Les premières parties ça les connait, mais de cette ampleur-là, faut voir. En tous cas ils sont remontés à bloc et prêts à tout balancer, mais, justement, un petit défaut sonore fait son apparition. Un batteur qu’on entend à peine (et c’est bien dommage vu le mal qu’il se donne) Mat, le chanteur guitariste, qui a aussi l’air de s’égosiller pour faire sortir un son potable à la hauteur de sa voix grave, rien n’y fait, tout est sourd. Heureusement le public est perfusé sous adrénaline et fait partager ses décharges, et c’est bien mérité vu l’énergie que le groupe déploie.

Symfonia :

Véritable melting pot européen, les membres se sont retrouvés autour d’un métal mélodique mené par un ex-Angra, un ex-Stratovarius et un ex-Helloween ! Bien que ce ne soit pas ma partie, il faut avouer que les intros sont très originales et plutôt intrigantes. Puis, très vite, le niveau retombe dans le genre pur du mélodique pour ne se perdre qu’à travers vocalises aigües et tremolos soutenus par la double pédale. Là encore des soucis de sono avec des baisses et des montées de tension dans les micros.
Et puis ce qui était à prévoir est arrivé. Les balances de Bring Me The Horizon (groupe à suivre) se faisant en même temps que le set de Symfonia, ceux qui, comme moi, se retrouvent au milieu des deux scènes à ce moment précis ont juste droit à une soupe immonde de décibels inaudibles, et je ne vous raconte même pas lorsque Symfonia marque un temps d’arrêt pour mieux nous faire voyager dans les hautes sphères, soulevés par les orgues et manteaux de velours enluminés au vent : une guitare électrique pas tout à fait accordée fait écho, et tous les yeux se tournent ! Mauvais choix tactique ou fait exprès de la part des english metalcoreux ?
Leçon n°1 : il faut donc faire un choix ferme sur ce qu’on va voir et écouter mais pas d’entre-deux.

Bring Me The Horizon :

SONISPHERE 2011 Bring Me The Horizon by TizIls ont décidé que ça allait être eux qui ouvriraient réellement le festival en mettant juste le public, que dis-je, l’arène en total bouillonnement. Oui, il s’agit bien d’un combat façon mosh dans les premiers rangs, et certainement le même affrontement se joue entre les cordes vocales du chanteur. C’est visiblement tout ce que demandaient les plus impatients d’entre nous.
La sono, elle aussi, doit apprécier le spectacle car elle est finalement calée au quart de poil, et pour accompagner tout ça en beauté les lumières commencent à faire leur apparition. Cerise sur le gâteau, et fait assez rare, certains photographes de presse, normalement parqués au pied de la scène, le nez en l’air, s’invitent au milieu du public sur un de leur carton qu’est “Chelsea Smile”. Il faut dire que ces jeunots savent plutôt bien s’entourer, et ont même été mixés par des membres de Slipknot !
Il ne manquait qu’une chose pour couronner définitivement le show du succès tant mérité : un circle pit. Aussitôt demandé….. Ah si, j’oubliais : “Give me a high five ! Get up here ! Closer!” Et c’est bas dans l’enfer de la fosse avec le chanteur et haut dans les airs avec son guitariste, perché sur le toit d’Appolo, que Bring Me The Horizon termine son set.
Je déclare le Sonisphère France 2011 officiellement ouvert !

Evergrey :

Rien d’exceptionnel à dire, si ce n’est que le public est resté fidèle à la scène Appolo (la plus grande) pour être sûr de ne pas rater une miette du poids lourd qu’est Mastodon.
C’est donc d’une oreille lointaine que je surveille la prestation des suédois, derniers ajoutés à la liste Sonisphère, et dont le récent album Glorious Collision a remporté un franc succès lors de sa sortie en début d’année. Habitués depuis de nombreuses années à la scène, ils assurent leur set sans encombre.

Quelques minutes pour checker mon planning et je décide que je ferai le reste des concerts d’une traite après avoir fait un petit tour espionite et pris des forces.
Dans la séquence ‘’j’ai testé pour vous’’ : le Snowhall ! Et oui, le Sonisphère est implanté directement au pied d’une piste de ski indoor. En cette période de festival il n’est pas très étonnant de ne trouver pratiquement personne sur la poudreuse : quel gus viendrait s’encombrer d’une doudoune et d’une paire de ski alors qu’il prévoit de pogoter sur Slayer ?

SONISPHERE 2011 Snowhall by Tiz

Je continue mon tour, en flânant volontairement autour des points merch, des tables judicieusement placées en plein cagnard et des stands de binouzes, pour me faire une idée de la faune présente : des metalheads lambda. De la bière à flot, des T-shirts à l’effigie de groupes présents au festival ou pas, une allure faussement négligée, des tatouages de tête de mort, de Metallica, de Rammstein (tiens ?…), de flammes de l’enfer consumant des bouquets de roses. Le metalhead aime discuter avec son voisin dans une langue pas tout à fait compréhensible et aime beaucoup bousculer les gens un peu trop statiques sur son passage. Il aime aussi se prendre en photo en tirant la langue et faisant les cornes de la bête. Bref, un gars sympa, quoi.

SONISPHERE 2011 ambiance by Tiz

Dans la séquence ‘’nous avons tous testé pour vous, et vous nous êtes redevables parce qu’on a tous perdu dix ans d’espérance de vie’’ : la bouffe ! Là aussi une sauce spéciale festivals du monde entier, avec son lot de burgers mous, de saucisses fumées en plastique et de frites pas encore tout à fait décongelées ; tout ça pour la modique somme de 1,25€ le ticket ! (sachant qu’il faut 3 tickets pour un plat et que les boissons sont payées en cash uniquement, dans combien d’heures la baignoire sera-t-elle remplie ?)

Côté pas du tout pratique, si on veut trouver un truc à manger vite fait entre deux sets (c’est-à-dire dans un temps restreint à dix minutes) il faut redescendre d’un niveau, traverser une marée humaine à contre-courant, se frayer une petite voie d’accès au plus près possible des stands pour passer commande. Il faut ensuite songer à faire le chemin inverse, sachant que vous aurez largement perdu votre place au troisième rang à l’ombre. Y’a pas un petit problème de logique dans tout ça ? Par contre, si vous voulez sombrer dans un coma éthylique c’est à tous les étages.

SONISPHERE 2011 montée by Tiz

Bon côté des choses : grâce au principe des gobelets réutilisables, désormais classique des festivals et autres salles de concert, le site reste assez propre. Bref, il est temps pour moi de revenir à mes moutons.

Mastodon :

Il n’est un mystère pour personne que Troy Sanders, chant et basse, en a plutôt sous le pied question coffre, et il faut donc s’attendre à se faire allègrement piétiner par sa puissance. Après les avoir plébiscités pendant dix minutes, le public en a eu pour son compte dès les premières notes. Toutes barbiches et cheveux au vent, les quatre pachydermes nous en mettent plein la tronche et se lancent dans des parties instrumentales à rallonge. Mais avec eux c’est le deal : peu de mots, de la grosse glotte et des guitares lourdes, rapides et techniques. Et on en redemande, et on scande « Mastodon Mastodon ! », les biens-nommés. Ça y est, Sonisphère est déjà dégoulinant de sueur.

SONISPHERE 2011 Mastodon by Tiz

Gojira :

En voilà un défi à relever…. Forts de leur expérience des scènes internationales (avec notamment une première partie de Metallica !) les gars de Gojira vont-ils faire carton plein au Sonisphère ?
Et ça crie, et ça siffle, et ça appelle et applaudit. Ils se laisseraient pas légèrement désirer les petits qui montent ? Finalement, un son rauque qui sort du fin fond des poumons s’élève de la foule à l’unisson : il doit se passer quelque chose devant. Trois coups de cymbales et c’est open bar pour les basses….un peu trop peut-être. Dès que le batteur donne un coup de grosse caisse ça résonne jusqu’à l’autre bout de la ville, le cœur qui vous monte à la gorge en prime. Gojira légèrement adepte de double pédale, je me dispense de détailler le mal être qui plombe l’audience pourtant survoltée. Rajoutez une pincée de larsen et comprenez que le set démarre, après tout, comme ce qu’il doit être : du Death Metal. Et finalement, les cornes du diable se lèvent un peu partout.
Même avec le soleil en pleine face, ils ne lésinent pas sur les riffs lourds et les breaks à la vitesse de l’éclair, et les français demandent même à ce que l’orage et la foudre se déchaînent au centre d’un circle pit. Comment ça on « s’économise pour la tête d’affiche ? » Bon avouons-le, il fait chaud et on a déjà pas mal donné. Et puis parfois on aime juste être au spectacle, se contenter de se dire combien le batteur est juste énorme (et doit certainement se balader avec sa perf d’adré dans le bras), et reprendre sa respiration parce que le meilleur reste à venir. Promis, on vous sera tout dédié la prochaine fois.

SONISPHERE 2011 Gojira by Tiz

Dream Theater :

Dream Theater a une actualité drumistique plus que bouillante avec le départ de Mike Portnoy. Suite à une audition internationale, c’est donc Mike Mangini qui a senti dix mille tonnes se rajouter sur ses épaules, et se place derrière la batterie aux mensurations imposantes.
Malgré encore quelques problèmes de son, les gros effets de lumière et d’animation allégoriques et ésotériques sur les écrans géants nous indiquent clairement qu’on rentre dans la cour des grands en terme de pognon mis dans le show (même le clavier se paye des vérins hydrauliques), mais pas forcément en terme de qualité scénique. Le public ne semble pas s’enflammer à chaque morceau ; et s’il fait ce qu’on lui demande (« clap in your hands ! ») ce n’est peut-être que pour lutter un peu contre le froid qui tombe sur Amnéville. Seul un petit noyau central en face de James LaBrie semble s’intéresser à ce qui se passe. Les autres sont peut-être là pour grappiller du terrain et espérer être au premier rang pour Slipknot (comme moi, quoi).
Mais peut-être n’est-il juste question que d’un public de métalleux sages et respectueux, parce que franchement ils se la donnent quand même sur scène ! Mangini, quant à lui, devra attendre encore un peu avant de trouver complètement sa place dans le cœur des fans de Portnoy, sa façon de jouer étant un peu crispée comparée à l’ex-batteur du groupe qui adoptait un style plus fluide et envolé. Encore un peu de pression ?…

Airbourne :

Les trois coups de bâton d’Airbourne sont tout simplement majestueux. Au même titre que Metallica et sa désormais incontournable intro avec Le bon, la brute et le truand, ils reprennent un monument du cinéma : Terminator II. Et ils ont décidé d’être à la hauteur, dans tous les sens du terme.
C’est avec des étoiles bleues et blanches parsemées dans le ciel de la scène que le chanteur, Joel O’Keeffe, nous prouve ses talents d’acrobate en se hissant, avec sa guitare sur le dos, sur les poutres métalliques de Saturn qui, même si elle est plus petite, fait bien ses vingt mètres de haut. Un classique, mais ça fait toujours son petit effet.
Même si les guitares sont pointues, le style capillaire un peu rétro 80’s, le spectacle est grandiose, l’énergie y est et tout le monde est captivé ; jusqu’au dernier rang ; jusqu’à la scène Appolo. Alors que le décor hallucinant de Slipknot se monte doucement mais sûrement, tous les yeux et toutes les oreilles (et même les doigts de pieds) sont tournés vers les riffs d’Airbourne ; et les têtes headbanguent. Ils sont au point pour tout exploser sur leur passage, et d’ailleurs ils embarquent actuellement leur dernier album No Guts, No Glory sur les routes. *note pour plus tard : aller voir Airbourne en concert*
La voix, la présence scénique y sont, et, une fois encore, si on doit trouver un défaut majeur à ce festival, c’est la mauvaise gestion de la sono : des cris assourdis, des basses trop fortes, des sons qui sautent et, nouveauté du moment, des saturations (ça serait vraiment bien si les ingés se décidaient à faire un truc pour ça…).
C’est donc un grand concert qui est à regret éclipsé par certains festivaliers trop pressés de voir le blockbuster qui arrive.

Slipknot :

Le point culminant de cette première journée est enfin arrivé. Je n’arrêtais pas de dire depuis quelques temps que je me couperais bien le bras gauche pour voir Slipknot (je garde quand même le droit pour …). Et maintenant j’y suis. Alors mon moignon et moi on se regarde et on se dit qu’on mérite bien un bain de foule. C’est comme ça que je profite du spectacle pas plus loin qu’au troisième rang.

SONISPHERE 2011 Slipknot by Tiz

*Je me permets ici de faire un aparté « bon plan » : si vous aussi, comme moi, vous voulez accédez à la fosse, là-bas, tout devant la scène, pour recevoir la transpiration de votre artiste préféré sur le visage, il faut avoir un pass spécial fosse (tiens ?…). Ayant récupéré ce Graal complètement par hasard, c’est dans toute ma naïveté que j’ai appris que le nombre de places était limité à trois mille par jour, renouvelables. N’hésitez donc pas à vous lever tôt, car y’en n’aura pas pour tout le monde.*
Slipknot, donc. N’en doutez pas, ceux-là travaillent leur esthétique et leur mystère : leurs masques ramenés à de purs chefs-d’œuvre, leurs costards orange de taulards américains, des percus qui montent et descendent, faisant de la concurrence à une batterie montée sur vérin hydraulique où n°1 – Joey Jordison, harnaché dans son siège baquet, finira la tête en bas mais continuera à abuser de sa double pédale (ce gars doit avoir un troisième pied caché).

SONISPHERE 2011 Slipknot by Tiz

Je passe sur le superbe décor industrialo-design, tout d’acier forgé ; je passe sur les high five et slams de n°3 ; je passe sur les projections d’étincelles et de boules de feu qui étaient superflues pour enflammer un public aussi déjanté que les neuf fous furieux présents sur scène. Oui, vous avez bien lu ; neuf. Avant même que le premier d’entre eux n’apparaisse on stage, le costume orange de Paul Gray, alias n°2, le bassiste tristement disparu il y a à peine un an, était installé au centre pour ne plus en être déplacé. Le groupe, mené magistralement par n°8 – Corey Taylor, lui rendra de multiples hommages, de la simple dédicace à la projection d’un 2 géant en fond de scène, en passant par un « S » enflammé au milieu de huit autres tout le long du concert. Pour finir (et après qu’ils nous aient gratifiés d’un rappel ; le seul de la journée), tous, à tour de rôle, viendront rendre un dernier hommage à l’uniforme orange qui restera seul bien après les dernières notes. Une communion partagée par un festival entier qui, doucement, s’endormira avec le souvenir de tous ceux qui nous ont quittés, comme Ronnie Dio, Jimmy The Rev et un certain Patrick.… (pour ne citer qu’eux).

SONISPHERE 2011 Slipknot /Paul Gray by Tiz

Samedi 09/07/11 :

Mass Hysteria :

Groupe à assurer l’ouverture en ce deuxième et dernier jour du Sonisphere Festival, c’est après un long retard que les portes ne se décident toujours pas à ouvrir pour laisser passer le déjà très nombreux public venu supporter le groupe français qui n’en finit plus de grimper dans le genre : Mass Hysteria. Du coup, en plein milieu des balances dont nous profitons comme des préliminaires au show, Mouss, le chanteur, nous adresse la parole à l’aveugle mais pas en sourdine : « y’a du monde qui attend ou quoi ?!! » Au son de la réponse des impatients, le concert risque bien d’accomplir sa mission de chauffeur de salle. Il est 14h30, et le staff en est encore à faire les soundchecks. Ça sent la gueule de bois chez les ingés son…

SONISPHERE 2011 Mass Hysteria by TizCe n’est que plus d’une demi-heure plus tard que les micros se mettent à trembler au son de « êtes-vous prêts à provoquer ?! » Et c’est encore depuis les backstages que le chanteur nous annonce qu’on n’a que trente minutes pour la guérilla. Mais c’est ok, tout le monde est là ; et mon bras ayant repoussé dans la nuit, je suis moi aussi prête à m’agiter sur nos très chers Mass Hysteria nationaux.
Premier test sono grandeur nature de la journée : les basses sont de meilleure qualité que la veille. Prise dans la lassitude de l’attente j’en ai oublié de mettre mes bouchons, et dix minutes après le début du concert je m’en suis toujours pas aperçue ; et c’est très bien comme ça.
Des paroles toujours très engagées qui pourraient gêner parce qu’en français, mais emportées par de telles basses ça glisse comme dans du beurre. Mais la balance ne tient pas et sur cette scène Saturn un son des plus désagréables tourne, au point que Mouss en fait la remarque. Réponse : saturation dans les enceintes.
Pas grave, on enchaîne. Maxi combo : circle pit, braveheart, bains de foule avec tous les zicos, offrande d’une bouteille au public, une petite reprise de Metallica en guise de clin d’œil, lors d’une fameuse première partie aux arènes de Nîmes, et la désormais traditionnelle photo de groupe devant le public, menée par le non moins célèbre photographe Eric Canto !
Pas de doute que ça a été la meilleure première partie que j’ai vu depuis un moment. Mass Hysteria : leader d’un jour du Big 4 made in France avec Bukowski, Gojira et Loudblast.

Diamond Head :

Voici un groupe de légende qui n’y est jamais rentré… dans la légende. Qui plus est après ce qu’on vient de se manger, Nick, le chanteur du groupe, a un certain défi à relever avec sa voix qui tire plutôt vers les aigües. Du coup, elle parait fluette, sans rage, presque fausse, et pas aidée par une batterie plutôt monotone en comparaison. Alors il faut être un peu initié ou au premier rang pour s’enflammer. Si ce n’est les riffs lourds, qui fonctionnent toujours dans toutes les situations pour faire dodeliner du haut du corps, une bonne partie du public a préféré rester fidèle à la petite scène et se prépare déjà à supporter le groupe suivant.
“Am I evil”, leur tube interplanétaire qui n’est pas loin de fêter ses 25 printemps, se catapulte dans la séquence nostalgie mais le problème c’est qu’il dure des plombes ; et quand le morceau finit, le set avec lui. Dire qu’ils en ont influencés plus d’un…

Loudblast :

Voilà, l’heure est enfin venue de sortir les tifs les plus longs que vous ayez en stock et de les agiter frénétiquement devant la scène, signe que vous rentrez en communication et en totale harmonie avec le groupe : Loudblast a pris place. Les cinquante minutes se passent bien, sans dommages mais sans grande révélation non plus. Malgré une longévité (rare) du groupe, c’est quand même pas banal de se retrouver devant un parterre qui s’étend (presque) à perte de vue, non ? Ok, les quatre français donnent ce qu’ils ont, mais on en attendait peut-être davantage à cette heure-ci. Dans le public, on sent bien aussi que derrière se prépare Anthrax qui lancera le Big 4, et ça, ça pardonne pas. Avant même la fin, une partie de la foule part en direction opposée vers la scène Appolo. Pourtant, les musiciens jouent leur rôle de gros durs death métalleux sans conteste, et le lead n’hésite pas à s’adresser à ses fans en anglais en gardant sa grosse voix qui fait peur…. Un peu trop dans leur rôle finalement….

SONISPHERE 2011 Loudblast by Tiz

Anthrax :

Tous les metalheads du Sonisphère sont au rendez-vous et la population semble avoir doublé comparée à la même heure la veille. Les lumières sont désormais activement de la partie, Joey Belladonna, ayant laissé de côté ses projets solos pour faire la fête avec ses anciens potes, et les micros semblent être au mieux de leur forme et même le temps, légèrement voilé, mais pas du tout pluvieux comme prévu (merci Lord of Metal), permet de se donner à fond sans risquer le malaise : le Big 4 est officiellement lancé.
Évidemment les grands standards sont préférés, on est dans un festival après tout, on ne vient pas que pour Anthrax uniquement (quoique…), mais ils se permettent au passage d’envoyer quelques nouveautés de leur dernier album qui sortira chez nous en septembre. Et puis… ce que nous attendions tous sans nous l’avouer est arrivé : “Antisocial” ! (prononcez : n’tisochol). Et oui, leur si fameuse reprise (in english, please) de nos très chers Trust… rien de tel pour mettre tout le monde dans sa poche en France (comme s’il leur fallait encore ça).

SONISPHERE 2011 Anthrax by Tiz

Volbeat :

Spécialistes du mélange presque inédit de vocalises presleyiennes et de riffs et basses bien métalleux, menés par un lead au look rétro blindé de tatouages. L’influence majeure se voit comme une banane au-dessus de la tête : Johnny Cash, dont ils n’hésitent pas à reprendre un morceau. Mix entre pogos et twists endiablés dans l’assistance, dégustation de binouzes fraîches, l’atmosphère est détendue, à tel point qu’en plein milieu du set Michael Poulsen, le chanteur, se permet une blagounette à propos d’un certain Big 5 dont ils seraient le n° 5 (n’oublions pas qu’ils ont plusieurs fois assuré la première partie de Metallica) ; et le public crie d’un avis favorable. S’ensuivent des déclarations d’amour à chaque fin de morceau. Et dans les rangs ça slame en beuglant du “I only want to be with you” de Dusty Springfield à la sauce Volbeat. Et c’est avec des riffs puissants sur un rythme presque reggae que le chanteur charismatique s’offre un petit circle pit suivi d’une petite rasade de Jack Daniel’s aux cris de « Vol-beat ! » d’un public en effervescence. Apparemment, le style passe plutôt très bien auprès des metalheads. Il faut dire qu’il y a un peu de James Hetfield dans cette voix…
La fin du show approche (déjà) et comme d’habitude le batteur, premier arrivé sur scène, est le dernier à partir, le temps de balancer ses baguettes et même une peau préalablement dédicacée par le groupe. Pour ma part, je ressortirai de là avec la sensation d’une belle découverte live.

Slayer :

Dès la fin du premier morceau, trois minutes sans que plus rien ne se passe sur scène. C’est normal, tout va bien, Tom Araya n’a pas fait de malaise, non, c’est juste les trois quarts du Sonisphère réuni aujourd’hui qui fait une ovation au groupe en tapant dans les mains et scandant leur nom. Ne reste plus qu’à se poser, apprécier et sourire : c’est ce que fait Tom. Et quel sourire… Je me suis toujours demandé comment un homme avec un tel visage d’ange pouvait faire du Trash Metal… Et en plus il sourit toutes les cinq minutes le bougre, chose assez rare dans ce milieu pour être signalée.
Une déferlante extrême nous submerge et on est tous là, bras ouverts, pour se faire piétiner par les plus gros morceaux du band, du style “Raining Blood” ou “Angel of Death”. Oui, tout ici a été créé par l’ange de la mort : les riffs, le rythme, les cornes fluorescentes dans le public, les manches de guitares, la chaleur en pleine face. Le diable vient de débarquer, c’est sûr, et c’est pour notre bien.

SONISPHERE 2011 Slayer/chaleur by Tiz

Mais c’est à travers les lignes qu’il faut lire, et en fait ça fait trente ans que ces gars-là essaient de délivrer un message d’amour : « do you feel free ? I dedicate this song to the world. » Et quand un mec se balade avec une bite gonflable géante dans le public : « This guy is pretty free! Would you give your life for freedom ? » Et comme nous sommes dans une journée de grâce, tout le monde dit oui.
A partir du quatrième morceau il est devenu impossible de se tenir à proximité de la scène sans être atrocement écrasé par des hordes de métalleux remontés à bloc qui ont décidé de leur propre chef d’entamer une suite circle pit / pogo. Les petits chevelus fraichement shampooinés au premier rang s’accrochent dur aux crashs barrières, ou se mettent à distance raisonnable pour continuer à headbanguer doucereusement au rythme de la double pédale. Les 172 premiers rangs sont chauds, et dans l’assistance ça ne rigole plus : les blousons cloutés et les vestes patchs sont sortis, le noir est de rigueur, les maquillages sont copyrightés Marilyn Manson et la lecture sur les T-shirts s’est enrichie en Metallica. Ca sent bon la tension qui monte.
Le seul bémol dans tout ce joyeux foutoir, c’est que depuis le début, on a véritablement l’impression que les groupes, et même les plus gros d’entre eux, s’en vont un peu comme des voleurs, sans même une dernière pour la route. Slayer ne fera pas exception. Dommage.

Papa Roach :

Retour sur la petite scène Saturn. Vu la tête que fait le drum tech derrière la grosse caisse depuis plus de dix minutes, il y a apparemment un petit souci de balance (tiens donc…). Soudain, un gros boum sortant des enceintes nous éclate en pleine figure, suivi d’un bruit saturé à 80.000 Watts. Un truc s’est peut-être débouché dans les tuyaux, mais en attendant, nous, on n’a plus besoin de bouchons pour l’heure qui vient puisqu’on est sourd. Une question me vient subitement à l’esprit : mais qu’ont fait les technicos pendant le set de Slayer ? C’était pas à ce moment-là de faire les balances ? Et au son des « Ouuuuh !! » de mes voisins, je comprends que je ne suis pas la seule à m’interroger.
Voilà Papa Roach sur scène : look EMO qui ne veut pas vraiment s’avouer, gesticulements ininterrompus s’approchant de près à ceux des rappeurs. Au bout de la troisième chanson la voix commence à se faire moins précise et manque un peu d’air, mais l’énergie est là et tout le groupe chante à l’unisson avec son public (avec, étrangement, une moyenne élevée de jeunes filles). Un petit coup de mou certainement dû au soleil qui cogne directement sur scène (ou au léger rhume de Jacoby qui crache et se mouche beaucoup ; comme à son habitude me direz-vous).
Il faut admettre que leurs morceaux sont faits pour « jumper » sans retenue, avec des pauses qui ne rendent que meilleures les reprises de couplets et des passages plutôt teintés de hip-hop. Pour un de leurs morceaux le leader du groupe se paye même un bain de foule perché sur les crashs barrières. Désormais, si la majorité du public squatte devant la scène Appolo pour le grand final (qui n’est que dans quatre concerts, mais soyons prévoyants), ceux qui sont présents semblent profiter pleinement de la prestation et n’ont décroché à aucun moment.

Megadeth :

Un des groupes les plus attendus de la journée fait son entrée en scène ; et ce qui frappe en premier c’est le style 80’s toujours aussi présent chez eux. Au premier abord, les mecs ont pas forcément l’air jouasse d’être là : inexpressifs sur leur visage comme dans leur façon de jouer. Mais dans le métal il ne faut pas s’arrêter à ça, et le public n’en est pas pour autant déçu de voir ces légendes vivantes. Deux tours de chauffe plus tard la sauce commence à prendre, mais il faut avouer que ces gars-là ne sont pas des plus communicatifs. Leur générosité sur scène passe par leurs instruments ; et il n’en faut pas plus pour satisfaire et rendre heureux une foule de métalleux en demande (même si un petit tour chez le coiffeur et un rabotage de guitare ne ferait pas de mal). D’autant qu’un gig de Megadeth c’est juste un album best of en live. Que dire d’autre ? Tout a déjà certainement été écrit sur eux : la musique est bonne, ils donnent ce qu’ils doivent sur scène, le public est réceptif et aux anges. Bonne prestation, et le souvenir restera mémorable par le simple fait qu’on ne les voit pas si souvent de par chez nous.
Léger point noir, et malgré une voix des plus envoutantes et reconnaissable qui a marqué une époque, Dave Mustaine a du mal à passer les aigus. Petite marque du temps ?… Et c’est tout naturellement vers la fin que l’incontournable Vic Rattlehead, leur mascotte, flanqué d’un costard noir, vient faire son petit tour sur scène.

Tarja :

SONISPHERE 2011 nuit by Tiz

22H. Une question me vient subrepticement : mais qui va aller voir Tarja sur la scène Saturn une heure avant Metallica ? Oui, mais qui ?
Etait-ce une volonté stratégique de l’organisation, sachant parfaitement que seul un petit nombre de personnes se déplacerait volontairement pour elle, sans avoir peur d’être mal placé, même pour les écrans géants de Metallica, ou simple hasard de planning ? (mouais…)
Suivant bêêêtement mes congénères pour tenter de choper la place qui tue pour Metallica (peine perdue… arrêtez les gars), ce ne sera que de loin, un œil sur l’écran géant qui me parait minuscule, que je suivrai la performance des violoncelles et des grandes envolées lyriques de ce métal symphonique mené par l’ex-chanteuse de Nightwish. Elle prend la chose très au sérieux, Tarja, y met tout son cœur et c’est avec beaucoup de joie et parfois de maladresse (surtout quand elle essaie de se la jouer rock star) qu’elle partage ce moment avec les quelques fans qui ont exposé leur dévotion sur leur T-shirt. Quelques mesures de finesse dans un festival de brutes.

Metallica :

Plus attendu que ça, tu meurs. C’est simple, le public qui assiste au concert s’étend du premier rang devant la scène Appolo (munis de leur pass magique) jusqu’au fin fond de la scène Saturn. Dois-je encore préciser que tout le Sonisphère est là ?
Un quart d’heure qu’on attend, et la petite musique d’ambiance pour nous faire patienter (AC/DC) ne rend la tension qu’encore plus palpable. Et là, lentement, les lumières se tamisent pour complètement disparaître, et une clameur digne des plus grands péplums s’élève. Ce n’est pas la scène qui se rallume, non, ce sont les deux écrans géants qui l’encadrent. Le bon, la brute et le truand. La séquence du film mythique de Sergio Leone se déroule là, sous nos yeux ; et c’est beau. La foule chante littéralement la musique, certains éclatent en sanglots, d’autres sont paralysés par tant d’émotion. Irais-je jusqu’à dire que cet instant est la véritable apothéose de ces deux jours ? Ok, j’exagère un peu, mais les frissons, eux, sont réels.
Et puis c’est au tour des artistes d’entrer en scène. Pas de déception : à fond dès la première seconde comme le public depuis la première heure.
Comme à leur habitude, les quatre trentenaires du métal (âge anniversaire du groupe en décembre) ont opté pour un décor épuré mais efficace, en affublant le fond de scène d’un énormissime écran géant où passeront, en temps réel, des vidéos des membres du groupe en mode multicam.
Qui a dit qu’il fallait plus que quatre loupiotes bien placées et de bons zicos pour tout déchirer ? Certainement pas Metallica ; et Robert Trujillo pourrait rajouter que les instruments ont même pas besoin d’être accordés, comme il le prouve lors de son solo où, tout doucement, il désaccorde volontairement sa basse, pour en sortir un son envoutant.
Peut-on vraiment dire que l’on est une légende vivante lorsqu’on sait qu’on n’a même plus la peine d’annoncer les titres ? En tous cas, James, lui, en est persuadé : « you know this shit, right ? », « you know what to do »… Évidemment qu’on sait. Et dès que les premières notes de “Master of puppets” résonnent tous les bras se lèvent, la propagande est en marche et fait son œuvre : Metallica vaincra, c’est écrit.
Une sensation de « comme à la maison » envahit Amnéville : James tire sur sa gratte à genoux, Robert fait le crapaud, Kirk fait tourniquer sa guitare en même temps qu’il fait un riff de malade et Lars prend même le temps de se balader sur scène en jouant de ses cymbales debout ; ils enflamment littéralement la scène avec de grands feux, version Rammstein : tout y est. Que dire de la musique… là où certains nous ont servi un best of de leur carrière, la set-list de Metallica s’apparente à un menu maxi best of double portion potatoes.
Il nous parle, James, il aime ça et n’hésite pas à nous demander d’exaucer ses plus profonds fantasmes : « scream for me Sonisphere ! » … mais, James, si on fait ça… oh mon dieu… non… fallait le prévoir, c’est un orgasme collectif. Quoi de mieux que des feux d’artifices pour rendre la chose plus visuelle… et clôturer le show.

SONISPHERE 2011 Big4 by Tiz

Et presque sans transition, nous changeons de centre d’intérêt et attendons d’assister à un « bœuf » entre potes façon Big 4.
Le Big 4 qu’est-ce que c’est ? : maxi combo musical avec Anthrax, Megadeth, Slayer et Metallica. Première fois en France ; première fois sur scène en France ; première fois tous les quatre sur scène en France. C’est sûr, pour tout bon métalleux qui veut se faire respecter c’était l’événement de l’été à ne pas manquer….. Enfin, ça, c’est ce qu’on nous avait dit.
Parce qu’il y en a eu une de transition quand même ; et c’est Hetfield qui s’y est collé. Megadeth et Slayer, déjà partis depuis longtemps pour assurer d’autres concerts ailleurs, seront remplacés par Diamond Head. Comprenez : rupture de stock de Big 4 pour aujourd’hui.
Alors ok, Diamond Head est connu pour être une des références de Metallica, et c’est génial de voir un élève et son mentor se taper un délire (orchestré) ensemble mais, comme on dit, pas de bras, pas de chocolat, et c’est avec une petite déception que certains festivaliers quitteront le site avant l’heure, un goût fade de trahison de la part de l’organisation dans la gorge. James s’en excusera à plusieurs reprises et tentera malgré tout de maintenir l’électricité dans l’air en menant de main de maître le Big 2,5.
Quelques petits événements sont venus ponctuer cette fin de festival avec notamment l’anniversaire du bassiste d’Anthrax Frank Bello, une partie de chaise musicale entre batteurs et le désormais mythique lâcher de ballons noirs alors que tout ce petit monde s’embrasse fiévreusement sur scène (comme s’ils ne s’étaient pas vus cinq minutes avant…).
Est-ce la sensation d’une fin tiédasse renvoyée par le public ou était-ce prévu ainsi, quoi qu’il en soit, Metallica prend seul possession de la scène une nouvelle fois pendant encore deux morceaux qui marqueront, définitivement, la fin du Sonisphère France 2011.
C’est vraiment triste et brutal une fin de festival….

Moment de répit. Me revoilà donc dans mon bus. J’essaie de trouver le sommeil mais je repense aux évènements. Le camping à l’arrache, la bouffe ionisée, la sono capricieuse ; mais aussi les groupes mythiques, les sensations partagées ou égoïstes.
On a clairement vu que le festival n’en était qu’à ses balbutiements (en France, précisons bien !). Soyons indulgents, laissons-lui le temps de grandir, mûrir, de prendre des poils un peu partout, et quand il sera devenu une Rock Star, 70.000 personnes pourront dire comme moi : « J’y étais. C’était un peu chaotique, voire carrément mal chié, mais c’était la première fois dans toute l’histoire du festival qu’on jouait à domicile ; une naissance, et j’y étais. »

Texte et photos : Tiziana ANNESI

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http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3844/2011/07/18/sonisphere-france-2011-un-accouchement-difficile/feed/ 4
Hellfest 2011 : le bilan sanglant http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3748/2011/07/05/hellfest-2011-le-bilan-sanglant/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3748/2011/07/05/hellfest-2011-le-bilan-sanglant/#comments Tue, 05 Jul 2011 10:00:49 +0000 Mausbel http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3748 Hellfest 2011

Trois nuits en enfer ? Sans doute pour ceux qui dormaient au camping. Mais Sbel raconte surtout trois jours au Hellfest.]]>
Et c’est reparti pour un tour… Le dernier sur le site “historique” du complexe sportif du Val de Moine, qui aura vu passer tant de metalheads, et qui aura eu l’honneur de faire passer le Hellfest aux premiers rangs des festivals de musique extrême, aux côtés des Wacken, Download et autres Graspop. L’heureuse nouvelle de la journée sera la confirmation que le festival reste à Clisson pour les prochaines éditions, migrant d’à peu près 200m sur le site actuel du camping. On peut se dire qu’une telle nouvelle, ça s’arrose… la météo assez chaotique du premier jour nous fera cet honneur, et pas qu’une fois ! (Et oui, chez les métalleux, on ne repart pas sur une jambe !).

Ayant vécu la formidablement boueuse édition 2007, c’est équipé de pied en cap que l’on se dirige vers le site du festival, la sémillante Camarade Maussade aka Jess aux photos, et votre serviteur à la plume. Les différents parkings bondés, et les hordes de chevelus le confirment, nous allons une fois de plus battre des records d’affluence : le Hellfest affichait sold-out à peu près un mois avant l’ouverture, première fois de sa jeune histoire… encore un événement à arroser.

VENDREDI 17/06

Valient Thorr (Main Stage 1) :

A peine arrivés, nous nous dirigeons vers la Main Stage 1, afin de profiter du set des ricains de Valient Thorr, et ainsi se mettre dans l’ambiance tout de suite. Un gros hard-rock nous prend direct aux tripes, ça sent la bière, la sueur, la graisse de moteur. Ne connaissant pas le groupe autrement que de réputation, j’apprécie de plus en plus au fur et à mesure que les riffs s’enchainent : le frontman Thorr Himself, toutes barbe et bedaine dehors, hilare, harangue la foule des festivaliers qui grossit de minute en minute en ce premier jour. C’est sûr que passer du Metal Corner, alias le festival “off”, en 2010, à la Main Stage 1 qui verra passer des Rob Zombie et autres Ozzy Osbourne, ça a de quoi motiver, et ça se sent ! En bref, une performance tout en puissance et en rock rigolard pour un groupe qui mérite le détour.

Suicide Silence (Main Stage 2) :

N’étant pas, mais alors pas DU TOUT, fan de ce groupe (et de ce Deathcore moderne, mais ça c’est une autre histoire), c’est de loin que j’observe le concert des californiens. Apparemment les grosses rythmiques bien bourrines sont de sortie, et le public massé devant la Main Stage 2 apprécie en se lançant dans le premier gros pit de ce Hellfest cuvée 2011. Circle Pit, Mosh, Wall Of Death, toute la panoplie y passe pour le plus grand bonheur des amateurs. Après une petite moitié de show, direction la Rock-Hard Tent… Pour avoir recueilli quelques impressions après le concert : les admirateurs du groupe ont été comblés.

Malevolent Creation (Rock-Hard Tent) :

Le temps se couvre, les nuages se font menaçants, un temps idéal pour aller subir un peu de gros Death qui tache. Direction la Rock-Hard tent pour au moins voir un bout de la prestation de Malevolent Creation, non sans avoir rempli nos gobelets (plus petits que les autres années), avec de l’excellente bière cuvée Hellfest. Là direct, c’est sûr, on a droit à des cadors du Death Metal ! On se prend une rafale de blasts en plein dans la mouille, la tente est bien pleine, ça bouge pas mal… je décide, pour la sauvegarde de mon précieux breuvage de suivre la prestation des américains d’un poil plus loin. Le score est sans appel, Malevolent Creation a envoyé du lourd !

The Dwarves (Main Stage 2) :

La programmation du Hellfest s’étoffe et se fait plus éclectique d’année en année, et c’est dans cet esprit-là que les musiciens déjantés de The Dwarves investissent la Main Stage 2 pour un show totalement barré. Un batteur affublé d’une perruque multicolore, Blag Dahlia le chanteur arpentant la scène en sautillant partout, une attitude totalement je m’en foutiste (dans le bon sen du terme !), y’a pas, c’est du Punk ! Et même du Punk efficace, même le profane se prend à apprécier le jeu de scène tout en sobriété du frontman du groupe. A priori, le légendaire guitariste du groupe, He Who Cannot Be Named, son slip et son masque de catcheur mexicain sont absents… et finalement non, le voilà à la fin du set, sans sa guitare mais accompagné de danseuses légèrement vêtues ! La fin de la prestation du groupe sombre dans un joyeux bordel, Blag Dahlia saute dans la foule pour un slam sous la pluie qui s’est mise à tomber, tout se termine sur un gros larsen de guitare… Ambiance de feu !

The Dwarves - Hellfest

The Answer (Main Stage 1) :

A peine le temps de passer d’une scène à l’autre, et nous voici parés pour assister à la performance de The Answer. Les Irlandais m’ont été chaudement recommandés plusieurs fois dans la journée, et leurs nombreuses premières parties d’AC/DC plaident en leur faveur : c’est décidé, il ne faut pas les rater. Et là, c’est directement un voyage dans le pur hard-rock seventies qui nous est proposé : dès le premier riff posé, dès le premier petit déhanché “robertplantesque” du chanteur chanteur Cormack Neeson exécuté, on est dans l’époque. Tout y est, la voix puissante et inspirée, les accords lourds mais intelligents… sans en faire des tonnes et sans s’enfermer dans la bête copie de leurs glorieux aînés, The Answer nous fera passer un très bon moment. Ce sera pour moi la première excellente surprise de ce Hellfest et je repars avec la banane.

The Answer - Hellfest

Dagoba (Main Stage 2) :

Dagoba fait de plus en plus partie des valeurs sûres du Hellfest, et de la scène métal française en général, c’est donc en nombre que le public investit la Main Stage 2. Leur passage en 2009 est resté dans les mémoires grâce à un Wall Of Death totalement dantesque, et c’est fort de cette réputation, ainsi que celle d’un très bon dernier album Poseidon, que le groupe arrive sur scène. Le temps d’un salut chaleureux aux metalheads français par Shawter, et c’est parti pour un show couillu. N’appréciant pas plus que ça le mélange neo/indus/death des marseillais, je suis le set d’une oreille, en retenant toutefois le sérieux et la grande efficacité des frenchies.

Dagoba - Hellfest © Tiziana Annesi

Krisiun (Rock Hard Tent) :

On va faire court, ils sont trois, ils sont frangins, brésiliens, et le sous-titre de leurs prestations pourrait être soit : “Livraison de bûches par stères”, soit : “Les poutres je les mets où je veux Little John, et c’est souvent dans la gueule”. Tout est dit.

Non, je rigole ! Nous arrivons juste à temps pour prendre place sous la Rock Hard Tent déjà bondée, et faire coup double : nous prendre une déflagration de Brutal Death, et nous protéger de la pluie, qui tombe sévère. Connaissant la réputation des frères Camargo-Kolesne, et n’ayant jamais eu l’occasion de les voir sur scène, c’est avec un plaisir quasi-masochiste que j’attends la claque venir. Et quelle baffe ! Forts d’une présence de bûcherons / déménageurs / dockers / bouchers-charcutiers (rayer la mention inutile) les brésiliens nous assènent un concert d’une brutalité peu commune, les blasts de grosses caisse extra-terrestres, les riffs tordus et lourds, growl inhumain, tout s’enchaine dans une mécanique bien huilée, avec la forte impression de se prendre un mur dans la tronche. La performance s’achève sur un “Vicious Wrath” des plus rageurs, afin d’asseoir tout le monde. Un des shows les plus “énhaurmes” du Hellfest à n’en point douter !

Maximum The Hormone (Main Stage 2) :

Après toute cette violence, il est temps d’un peu de douceur, nous nous dirigeons par curiosité vers la Main Stage 2, afin de profiter d’un brin de J-Pop sucrée. Les japonais de Maximum The Hormone font un peu figure d’extra-terrestres (même si La Denrée est déjà dans la foule !) : ils nous offrent un mélange assez barré de punk, métal et j-pop. Ce qui donne un concert… surprenant : un bassiste survolté (quelqu’un me souffle à l’oreille “Yellow Flea”, c’est pas bien…), une batteuse chanteuse expansive, une leçon de japonais-franglais que ça fait rigoler tout le monde, le tout dans une ambiance vitriolante et une bonne humeur communicative. Rafraichissant.

The Exploited (Main Stage 2) :

Après une pause bienvenue, tant pour le gosier que pour les pieds, il est temps d’aller voir les légendes punk The Exploited. Wattie Buchan, affublé de son non moins légendaire mohawk rouge, et ses troupes investissent la scène pour une bonne heure de punk hardcore à base de hurlements et de guitares sursaturées. Ça envoie, et le pit se déchaine sur les hymnes “Fuck The USA”, “Sex And Violence” ou “Punk’s Not Dead”. Wattie, le sourire aux lèvres, semble bien s’amuser, et nous livre une prestation scénique pleine d’énergie. Pas une surprise, quand on connait les écossais, mais un autre bon moment (tant qu’on est pas dans le pogo !) de ce festival.

The Exploited - Hellfest © Tiziana Annesi

Vader (Rock Hard Tent) :

Les lourds nuages nous gratifiant encore d’un joyeux crachin, et pas vraiment attiré par ce que fait Phil Anselmo depuis Pantera, je décide de louper le set de Down, pour aller me réfugier sous la Rock Hard Tent et profiter du set de Vader. Bien que les ayant déjà vus à deux reprises, la sauce a du mal à prendre cette fois-ci… bizarrement, le public semble apprécier, mais je m’ennuie un peu. Bien sûr c’est carré, et ça envoie du lourd, mais il faudra attendre le dernier morceau, à savoir une reprise bien bourrin du “Raining Blood” de Slayer pour que je me mette à vraiment prendre mon pied. Mais c’est trop tard… une impression mitigée pour conclure.

Meshuggah (Main Stage 2) :

Les prestations de Meshuggah au Hellfest semblent marquées du sceau de l’élément liquide ! En 2008, c’est la lance à incendie des pompiers qui arrosait le public, tant la chaleur était intense, cette année c’est une froide bruine qui fait l’honneur d’humidifier le crâne de Jens Kidman. Et apparemment cette pluie à l’heur de mettre les suédois en colère, car après une introduction montant en puissance, c’est par un “Rational Gaze” furieux qu’ils commencent leur set. Les cervicales claquent, le public headbangue à tout rompre, et le pit s’active à vitesse grand V.

Riffs inhumains et solos virtuoses de Frederik Thordendal, batterie puissante, un Jens Kidman totalement psychotique, tout est réuni pour profiter des cinglés d’Umea ! Les tubes s’enchainent : un “Bleed” d’une violence mémorable, “Straws Pulled At Random”, pour finir par le classique “Future Breed Machine”. On pourra simplement déplorer l’absence de “New Millenium Cyanide Christ”, mais le concert de Meshuggah restera dans les mémoires des festivaliers !

Laissé pour mort par le set de Meshuggah, le repos était de mise. Iggy and The Stooges passent donc à la trappe, que les fans m’excusent, mais je suis un métalleux avant tout ! Je pourrais bien dire qu’Iggy a passé son set à se tortiller à moitié à poil, malgré la température glaciale, mais ce serait vous faire perdre du temps !

Morbid Angel (Mainstage 2) :

Ayant loupé le passage de “l’ange morbide” en 2008 (pour être au premier rang de Slayer, une bonne raison !), il était indispensable cette année de s’y rendre. La nuit tombe sur Clisson, la pénombre s’installe, ambiance parfaite pour le passage des pionniers du Death, Morbid Angel. Après un contesté dernier album, qui délaisse un peu les mid-tempos malsains et qui se dirige même parfois sur les terres de l’indus, c’est avec beaucoup d’exigences que le public attend la venue des floridiens sur les terres françaises. Le set commence par des vieux “tubes” : “Immortal Rites”, “Maze Of Torment”… Morbid Angel sur scène c’est dusérieux : David Vincent, un charisme et une maîtrise vocale à toute épreuve ; Trey Azagthoth et ses soli malsains à souhait ; Tim Yeung, remplaçant Pete Sandoval au pied levé (sic), impérial derrière ses fûts… On ne rigole pas, et le public en redemande. Vient le moment pour les nouveaux morceaux de passer le test du live, et malgré certains esprits chagrins qui huent et se manifestent pouce vers le bas, ça passe plutôt sans encombre, même si tout ça n’vaut pas un clair de lune à Tampa. Le refrain de “I Am Morbid” est même bien scandé par des milliers de gorges. La fin du set revient sur les classiques, pour le plus grand plaisir du fan des débuts, avec “Where The Slime Live” et “God Of Emptiness” entre autres. Au final, Morbid Angel a livré une prestation exemplaire, portée par l’exceptionnel pouvoir de séduction sur la foule de David Vincent, et transportée vers de sombres horizons par les riffs experts de Trey Azagthoth.

Rob Zombie (Main Stage 1) :

C’est déjà l’heure de la première grosse tête d’affiche de ce Hellfest : Rob Zombie. Les t-shirts à l’effigie du monsieur s’étaient fait de plus en plus nombreux au fur et à mesure que la journée se déroulait, et voici leurs porteurs (et tant d’autres !) massés devant la grande scène pour une démonstration du musicien/cinéaste à l’univers si étrange et bigarré. La scène et le décorum sont alléchants : énormes panneaux représentant les monstres qui ont fait les grandes heures du cinéma fantastique des années 30-40 (Frankenstein, loup-garou, King Kong) un pied de micro aussi solitaire que spectaculaire… Tout donne envie. Une fois le groupe arrivé sur scène et acclamé, le spectacle commence sur les chapeaux de roues : grimés de façon aussi extrême qu’un groupe de black métal norvégien, les membres du combo bondissent et headbanguent furieusement au son de “What Lurk on Channel X ?”. Entre les éclairages glauques, le décor, et les maquillages, on est tout de suite mis dans le bain d’un show réglé comme du papier à musique. Un peu trop d’ailleurs… un fois la surprise passée, on se dit qu’il manque un petit grain de folie pour que le spectacle soit complet. Le set des américains passe, c’est propre, bien léché, les tubes défilent, mais l’étincelle ne se produit pas. C’est sur “Thunder Kiss 65″ et le rappel “Dragula” que le concert se termine, après tout juste une heure, malgré les 90 minutes annoncées. Étrange attitude qui en déçoit beaucoup : un concert en demi-teinte pour finir la journée.

Rob Zombie - Hellfest © Tiziana Annesi

Ne pouvant pas trop supporter In Flames, et trop fatigué pour aller apprécier Mayhem (je m’étais endormi sur leur set de 2008… sans rire !), c’est fourbu que nous allons nous coucher, sous une couette et dans un lit cette année, luxe indéniable propres aux ronds de cuir que nous somme devenus, et sans aucun scrupules, pensez-vous !

SAMEDI 18/06

Après un petit déjeuner dantesque, avoir pansé nos petites meurtrissures, direction le site du Fest, non sans avoir, comme tous les ans, fait un petit tour dans cette charmante localité de Clisson. Il est vivement recommandé à tous les métalleux de faire au moins une fois une bucolique promenade dans le centre ville, et tailler le bout de gras avec ses autochtones absolument charmants.

Hammerfall (Main Stage 1) :

Nous arrivons juste à temps pour se délecter du set de Hammerfall, en dégustant une mousse. Les suédois balancent une bonne dose de Power bien speedé, avec juste ce qu’il faut de shred pour échauffer le public, et dissiper les nuages qui se font de moins en moins menaçants. La foule, quelque peu écrémée par les différents excès de la vieille, headbangue le sourire au lèvre et les traits tirés, appréciant la bonne humeur, les poses badass des membres du groupe et le côté épique de la musique.

Hemoragy (Main Stage 2) :

Première nouvelle importante du jour, le concert des suédois de The Haunted est reporté à 1h du matin, au… Metal Corner !! Le chanteur du groupe a apparemment manqué son vol, et n’arrivera pas à temps pour assurer à l’heure prévue… belle déception pour tous les thrasheurs présents cet après-midi, et qui voulaient se faire réveiller complètement dans le mosh.

Les belges d’Hemoragy sont appelés à l’improviste pour un remplacement express…tellement à l’arrache, que le groupe monte sur scène sans batteur, ni guitariste (en pleine cuve, haha). Ils arriveront en cours de route, ce qui rendra le set du groupe plutôt rigolo. Une belle opportunité pour les belges de se faire connaitre, et c’est ce qu’on leur souhaite, leur heavy/thrash étant de plutôt bonne facture.

Hemoragy - Hellfest

Municipal Waste (Main Stage 2) :

Selon un ami présent sur place, “la classe ultime du guitariste c’est d’avoir un instrument à l’effigie de son groupe”. Ryan Waste arrive avec une six cordes spectaculaire, en forme du “M” du logo du groupe, suivi de ses compères : la classe ultime effectivement ! Le combo est réputé pour ses concerts barrés, où la bonne humeur se dispute à un taux d’alcoolémie élevé, des pogos furieux, un humour de mauvais goût, le tout dans un mélange thrash/punk/hardcore à 200 bpm. Et en effet, ça démarre en trombe : Tony Foresta brailles ses vocaux, exhortant la foule à se déchainer, Ryan Waste se frotte le postérieur à un caméraman à la présence un peu trop prononcée à son goût… c’est bien simple, on dirait la bande originale d’un film Troma, comme si on donnait une guitare au Toxic Avenger. Les titres de chansons parlent de fêtes, de violence, d’alcool, de cul, c’est idiot, ça ne ralentit jamais, et c’est remarquablement jouissif. Les mosheurs s’en donnent à cœur joie, faisant s’élever la poussière dans le ciel de Clisson, qui a tendance à se découvrir un peu.

Municipal Waste - Hellfest

Thin Lizzy (Main Stage 1) :

A peine le temps de dire “ouf”, et de faire quelques mètres pour changer de scène, nous voici devant un nom de légende : Thin Lizzy. Le groupe de quasi vétérans du jour, fondé par le regretté Phil Lynott. “Quasi vétéran”, parce que ce soir, il y a quand même Scorpions, et qu’on est pas là pour mesurer qui a la plus grande (ndlr : carrière, hein ! Bande de cochons).

La foule se masse devant la scène, et toujours personne… le groupe prend son temps et arrive enfin, pour nous détruire les tympans à grand coup de hard-rock à l’ancienne. Détruire les tympans au premier degré : le son est dix fois trop fort, à en devenir franchement gênant sans bouchons. Exception faite du volume sonore pouvant faire de l’ombre à Manowar, le show est agréable, et les irlandais se mettent le public dans la poche en un tournemain ! Le cahier des charges est respecté : solos virtuoses, riffs rock ‘n roll, faire chanter la foule en chœur… un bon moment pour tous les spectateurs, et un bel hommage à Phil Lynott, démontrant que son œuvre vit toujours et fait toujours vibrer les fans.

Thin Lizzy - Hellfest

1349 (Rock Hard Tent) :

Après ces amuse-bouches qui nous ont mis en appétit, direction la Rock Hard Tent, pour prendre une vraie dose de violence en tube. 1349 avait électrisé la tente de la scène découverte en 2007, et compte bien remettre le couvert : la foule compacte d’amateurs le prouve, la renommée des norvégiens s’est encore développée depuis. Les cracheurs de feu, traditionnelle ouverture des concerts du groupe, font leur apparition sous les ovations du public, et Ravn, Frost et leurs acolytes arrivent pour faire souffler un vent froid de fureur sous le chapiteau. Finie la rigolade, contrairement à un concert d’Immortal, ou le second degré plane, là on est dans le vrai, et le regard haineux de Ravn ainsi que la mitrailleuse de blasts de Frost (batteur de Satyricon pour information) sont là pour le prouver…Reportez-vous aux superbes photo de Maus’ pour vous donner une idée. Le son est assez propre, condition indispensable pour apprécier le black-metal en live, et les spectateurs sont constamment les bras en l’air, index et auriculaire pointés en hommage à cette cérémonie païenne. La température de la Rock Hard Tent monte en flèche au fur et à mesure que les titres s’enchainent, et même si ça ne moshe pas beaucoup (le black métal ne s’y prête pas vraiment il est vrai), on sent une vraie communion. Tout simplement un des meilleurs concerts du festival !

1349 - Hellfest

Après la déferlante 1349, une pause est indispensable, et quoi de mieux que d’aller flâner, une mousse à la main, à l’Extreme Market entre les rayons colorés (en noir) pleins de t-shirts (noirs), et de s’en trouver un joli (noir si possible). D’année en année, on retrouve les mêmes gens sympathiques, un stand tenu par un “vieux” hardos en particulier, rempli de t-shirts vintage du plus bel effet une fois rendus à la vie civile. Rien de tel qu’un Poison ou un Lynyrd Skynyrd d’époque pour en mettre plein la vue à Ménard de la compta, pas vrai ?

Septic Flesh (Rock Hard Tent) :

Restons dans la demi pénombre de ce chapiteau pour profiter du set de Septic Flesh, la renommée des grecs se faisant de plus en plus importante au sein de la communauté métal. Ne connaissant pas les albums du groupe, mêlant mythologie égyptienne et mésopotamienne, c’est avec curiosité que je compte profiter du concert, après me l’être fait vivement conseiller à plusieurs reprises. Le public se presse encore plus nombreux que pour le set de 1349, et c’est sous une véritable ovation que les membres du combo grec font leur apparition… les fans hardcore sont visiblement fortement présents. Le backdrop à l’effigie du dernier album The Great Mass ainsi que le pied de micro tarabiscoté de Seth mettent dans l’ambiance, et les titres mêlant sonorités orientales et black-death lourd et sonore font mouche. Le public découvre les titres de la nouvelle galette à l’épreuve du live, et c’est un franc succès. Septic Flesh offre une prestation sérieuse qui a comblé ses admirateurs et m’a donné envie de découvrir l’univers du groupe d’une oreille attentive, une fois rentré à la maison.

Septic Flesh - Hellfest

Bolt Thrower (Rock Hard Tent) :

Après avoir contemplé de loin l’œuvre de destruction massive de la Terrorizer Tent des coreux américains de Terror (un ami présent sur les lieux, grand gaillard de son état m’a soufflé le lendemain “Jamais je vais dans le pit dans un concert comme ça…” : ça résume bien la chose), voici un des moments forts du Hellfest 2011 : Bolt Thrower ! Tout simplement le groupe qui m’a fait découvrir le Death Metal… histoire d’avoir une bonne place, je loupe le début de Scorpions, et fait pipi au quatre coins de mon emplacement attitré, pour être tranquille. Première surprise, et de taille, pour la balance, c’est carrément le groupe qui monte sur scène, et qui offre un titre en entier aux quelques fans présents devant la scène. Karl Willets, frontman du groupe, hilare, est visiblement content de jouer ici ce soir, ce qui promet un grand moment avec les anglais si rares en France. L’heure fatidique approche, et le public investit en masse la tente, jusqu’à se retrouvé coincés comme des sardines au moment où Bolt Thrower investit la scène. C’est parti pour une heure de death inspiré et guerrier, rythmé par les mid-tempos si caractéristiques du groupe, les coups de boutoir de la basse de Jo Ann Bench et la grosse voix du Karl Willets. Ambiance particulière, ça ne secoue pas trop, même au milieu de la foule, mais le public bouge par vague, comme une seule entité… plutôt étrange mais pas désagréable. Les tubes du groupe nous sont proposés : “When Glory Beckons”, “Where Next To Conquer”, l’inévitable “No Guts, No Glory”… j’en passe et des meilleures, mon cerveau n’ayant pas tout retenu, à part une ambiance formidable. Un grand moment personnel que ce concert, visiblement partagé par de nombreux chevelus à la vue des sourires au sortir de la tente.

Bolt Thrower - Hellfest

Scorpions (Main Stage 1) :

Nous arriverons juste à temps devant la grande scène pour voir la fin du show des allemands, grosse tête d’affiche de ce second jour de festivités. Les deux rappels ne sont pas des surprises : “Still Loving You” et ses cohortes de français scandant “Ce soir, j’ai les pieds qui puent” (les connaisseurs comprendront, les autres chercheront un peu, ça rend la chose plus marrant), et enfin “Rock You Like A Hurricane”, classique parmi les classiques. Ça fait tout drôle de voir ces légendes sur scène, probablement pour la dernière fois, la tournée étant soit-disant la dernière du groupe, mais aux impressions reçues après le set, la performance des allemands a été un peu statique, sans grande communication… un brin décevante. Dommage, tant pour nous que pour les musiciens.

Suivra un bel hommage au député Patrick Roy, grand défenseur du métal tant dans l’hémicycle que dans les rangs des festivaliers l’année dernière, et qui nous a quitté cette année. Une intervention à l’assemblée, sur le grand écran, sera suivie de toute une série de photos collectées auprès des métalleux présents l’année dernière, avec l’homme à la veste rouge, sur les accords de “For Those About Rock, We Salute You”. Un superbe feu d’artifice clôturera cet instant émouvant. Entre ici, Patrick Roy, au panthéon de la musique que tu aimais, sous les ovations des metalheads que tu as défendus.

DIMANCHE 19/06

Chaque matin est toujours plus difficile que le précédent dans un festival comme le Hellfest… mais pour la beauté du geste on se lève un peu plus tôt, et on se dirige d’un pas un peu las vers le site… déjà le dernier jour ! Mais le fait que deux monstres sacrés se succèdent ce soir sur la grande scène nous fait accélérer la cadence : Judas Priest et Ozzy Osbourne !!

Atheist (Main Stage 2) :

Nous arrivons sur place sur les deux ou trois derniers morceaux des français de SUP… difficile de donner un avis : leur style expérimental n’est déjà pas facile d’accès en album, alors, en live… la foule un peu clairsemée n’offre pas de meilleur indice, ça restera un point d’interrogation ! Direction ensuite la Main Stage 2 pour se réveiller avec le Death technique des américains d’Atheist. Le style du groupe n’est pas du tout ma tasse de thé, mais ayant loupé chacun de leur passage tant à Clisson qu’ailleurs, je me devais quand même d’aller voir ça, tant leur statut est culte, et leur musique originale. Et bien, ça ne deviendra pas ma tasse de thé cette année… malgré une belle présence scénique de la part de tous les membres du groupe, Kelly Shaefer le chanteur en tête. Le son, peut-être un peu brouillon ne me permettra pas d’apprécier la musique à sa juste valeur.

Atheist - Hellfest

Firewind (Main Stage 1) :

Et hop, on fait quelques mètres pour profiter du set de Firewind, le groupe de Gus-G, le guitariste de monsieur Ozzy Osbourne. La foule, toujours clairsemée, se fait plus dense de minutes en minutes, signe que le virtuose grec a beaucoup profité de cette soudaine notoriété. Une chose est sûre : le bonhomme sait y faire avec sa six cordes, et les shreds fous s’enchainent pour le plus grand bonheur des amateurs ! Les autres membres du groupes assurent tout autant, et ne se contentent pas de faire de la figuration, prenant des grosses poses badass, et nous proposant un power épique tout à fait plaisant. La musique est parfaite pour aller chasser le dragon dans une armure étincelante, monté sur une licorne volante, si vous me passez l’image pittoresque.

Firewind - Hellfest

Duff McCaghan Reloaded (Main Stage 1) :

Le choix est difficile : soit aller voir les blackeux de Tsjuder, avec leur musique primesautière pleine de bonne humeur, soit découvrir les groupe du l’ancien bassiste des Guns’n Roses, Duff. Ayant pris un pied phénoménal sur la performance de Slash l’année dernière sur cette même scène, j’opte pour le second choix. Bien mal m’en aura pris… l’espèce de mélange hard-rock punk que va nous proposer le groupe, va, pour rester correct, poliment m’ennuyer… pourtant les musiciens ne rechignent pas à la tâche, Duff communique avec le public, mais rien n’y fera : je n’accroche pas. Résultat, une belle déception et la recherche d’un coin tranquille pour boire une mousse.

Duff McKagan's Loaded - Hellfest

Et même plus d’une, les groupes suivant ne me disant pas grand chose… je suivrai de loin les sets de Pain Of Salvation, un brin ennuyeux, beaucoup trop prog pour moi, et Cavalera Conspiracy, où le pauvre Max Cavalera fera bien de la peine à tout le monde, tant il a l’air fatigué. C’est bien simple, il ne prend même plus la peine de jouer de son instrument, et sa voix essoufflée ne porte plus. Prends des vacances, Maxou !

Pain of Salvation - Hellfest

Mr Big (Main Stage 1) :

Retour aux choses sérieuses ! Les américains de Mr Big, forts de leur réunion, avec le line-up originel, en 2009, et d’un nouvel album sorti en janvier, arrivent pour tout péter à grand coup de riffs rock ‘n roll, et de solos endiablés. Et la réputation de bêtes de concerts du groupe ne semble pas usurpée… Billy Sheehan, Paul Gilbert et consort envahissent la scène sous les hourras du public, qui semble enfin s’être décidé à venir en masse devant les grandes scènes, et démarrent sur les chapeaux de roues ! Pendant une heure, ils mettront le feu à la Main Stage , le sourire permanent, visiblement contents d’être de nouveau sur les planches ensemble et de partager avec les nouveaux amateurs du genre leur Hard qui fleure bon les années 90. La voix du chanteur Eric Martin, elle aussi typée 90’s, entre un Steven Tyler et un David Coverdale fait hurler le public à l’unisson, et Billy Sheehan et Paul Gilbert nous gratifieront chacun d’un monstrueux solo en cours de route. C’est festif, rock’n roll, tout le monde en redemande, mais horaires de festival oblige, après deux rappels, dont une reprise de “Baba O’Riley” des Who, il est temps de plier les gaules. Encore un bien beau moment passé, grâce à cette programmation si éclectique du Hellfest. Chapeau !

Doro (Main Stage 2) :

Même si les jambes se font lourdes, il est hors de question de louper au moins le début du concert de Doro : la belle blonde ex-chanteuse de Warlock est une des pionnières du métal au féminin, et à en juger par l’affluence, sa réputation est toujours intacte. Le set démarre et c’est du pain béni pour les photographes, tant Doro enchaîne les poses à la fois sexy et métal, toute souriante, secouant sa crinière blond platine avec vigueur. La musique proposée est un power heavy sympa sans casser des briques, et on apprécie en contemplant la foule, dont certains membres n’hésitent pas à brandir une pancarte “Milf Power”…

Doro - Hellfest

Judas Priest (Main Stage 1)

Maintenant, finie la rigolade, voici venir sur la grande scène LA raison principale de l’affluence record de cette édition 2011 du Hellfest : Judas Priest. L’écoute de Painkiller en 1991 faisant partie des grands chocs musicaux de l’adolescence du métalleux lambda (avec Rust In Peace de Megadeth, et les deux Use Your Illusions des Guns), nous voici, entourés de fans, au milieu du public compact qui commence à scander en rythme “PRIEST ! PRIEST !…” devant le rideau gigantesque qui cache la scène. La tournée étant réputée tournée d’adieu, beaucoup ont le sentiment que c’est certainement la dernière fois que l’on verra les anglais en concert, et la tension est palpable, même si les sourires sont de rigueur. Tout le monde espère une rafale de grands classiques, et l’on ne sera pas déçus. Une fois la scène dévoilée, les membres du groupe investissent les lieux, le Metal God en dernier, arborant une de ses célèbres tenues de cuir clouté… d’ailleurs au cours du show, ce sera un défilé digne d’une diva (qui a dit Lady Gaga dans le fond ?), depuis les longs manteaux très “SM” jusqu’au blouson en jean à patch British Steel.  C’est justement sur “Rapid Fire” tiré de cet album que le spectacle commence, le son est très bon, pas trop fort comme c’est souvent le cas, et la double pédale (qui a dit Rob Halford dans le fond ? La prochaine fois c’est la raclée !) impitoyable de Scott Travis donne une teneur encore plus puissante au morceau que sur le disque. S’en suivra un mémorable “Metal Gods” , qui convaincra les derniers septiques de la qualité intacte de la voix du vocaliste du groupe : les hurlement suraigus si caractéristiques du bonhomme s’élanceront dans le crépuscule Clissonais comme à la première heure.

Le spectacle suit son cours, au rythme des changements de backdrops et des effets pyrotechniques, chacun dédié à une période du groupe, et Rob Halford escorte les troupes de fans dans un voyage dans le temps : depuis “Never Satified” tiré de la toute première galette du groupe Rocka Rolla en 1974 jusqu’à “Judas Rising” extrait de Angel Of Retribution en 2005, en passant par “Victim Of Changes” (Sad Wings Of Destiny de 1976)…

Les membres du Priest sont tout à fait à leur affaire, Rob Halford focus sur la communication avec le public, Scott Travis maltraite son set de batterie avec le talent qu’on lui connait, Glenn Tipton et Richie Faulkner sont tout simplement impériaux. Il faut d’ailleurs rendre hommage à ce dernier : pas facile de remplacer au pied levé le guitariste “historique” KK Downing, et il s’en sort haut la main, apparemment décontracté qui plus est !

Viennent ensuite un furieux “Night Crawler”, un “Breaking The Law” dont le refrain fera saigner toutes les gorges, et un “Painkiller” qui achèvera les cervicales de la foule, de plus en plus mouvante et hystérique. Moi qui avais économisé ma voix spécialement pour cet événement, je hurle tout ce que je peux quand le Metal God nous fait faire des vocalise !

Les musiciens quittent la scène, et pour le rappel, nous entendons le fameux bruit du moteur de Harley Davidson, prélude à “Hellbent For Leather”, et le spectacle se terminera par un superbe “You’ve Got Another Thing Comin’” avec ses riffs ultra rock ‘n roll pour nous achever… Un foutu grand moment !

Ozzy Osbourne (Main Stage 1)

On voit déjà poindre le point d’orgue de cette édition 2011 du Hellfest, qui, malgré une programmation qui n’a semble-t-il pas eu l’heur de faire le complet bonheur de tous, s’est encore déroulé de façon exemplaire. Et qui de mieux que le Mad Man en personne pour conclure en beauté ? (Oui, il y a d’autres concerts qui suivront celui-là, mais honnêtement, ne vaut-il pas mieux finir avec du Ozzy en tête ?)

La foule se presse massivement autour de la scène principale, à peu près autant à vue de nez que sur le show de Kiss l’année dernière. Le Mad Man apparait sous les ovations, tout sourire et commence le spectacle par “I Don’t Know”, la toute première chanson de son premier album solo, Blizzard Of Ozz, qui est immédiatement reprise en chœur par une bonne partie du public. Autant tuer le suspense tout de suite, Ozzy parait à son affaire, et bien qu’un peu diminué par l’âge et ses nombreux excès passés sa voix si particulière est intacte. Qui plus est il semble s’amuser comme un gamin, hilare, tantôt faisant chanter le public, tantôt aspergeant les premiers rangs de bière, trottinant d’un côté à l’autre de la scène. Les titres suivants seront “Suicide Solution”, un “Mr Crowley” également scandé par la foule, un “Bark At The Moon” épique où disparaitront les derniers lambeaux de ma voix si cristalline. On passera ensuite avec plaisir dans une autre partie de la carrière du monsieur, avec “War Pigs” de Black Sabbath, puis ensuite “Rat Salad” qui se prolongera par un solo de batterie spectaculaire de la part de Tommy Clufetos, et un solo virtuose de Gus-G. Ozzy a toujours eu le chic pour se dégotter des guitaristes formidables, et il a encore tapé juste : dans la lignée des Randy Rhoads, Jack E Lee, et autres Zakk Wylde.

Viendront ensuite un “Iron Man” colossal, “Crazy Train” classique parmi les classiques. Ozzy reviendra pour un rappel dantesque puisqu’il s’agira de rien de moins que “Paranoid” , encore une fois arrachant des hurlements de joie aux spectateurs. Le groupe reviendra une ultime fois pour saluer tous ensemble, sous les applaudissements, terminant ce show qui restera dans les mémoires.

Nous voici rentrés, fourbus mais heureux, avec déjà l’envie de revenir en Loire Atlantique pour la prochaine édition, qui promet d’être encore plus grandiose que les précédentes. Le nouveau site permettra d’accueillir les festivaliers avec un peu plus de confort (vu l’affluence, c’était un peu limite), et rester à Clisson nous promettra encore de belles dégustations de muscadet (avec modération, vous connaissez les métalleux !) de nouvelles rencontres avec les adorables habitants de cette jolie localité, et toujours plus de bruit et de fureur pour notre plus grand bonheur.

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http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3748/2011/07/05/hellfest-2011-le-bilan-sanglant/feed/ 4
X JAPAN – ZÉNITH DE PARIS – 1er JUILLET 2011 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3777/2011/07/03/x-japan-%e2%80%93-zenith-de-paris-%e2%80%93-1er-juillet-2011/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3777/2011/07/03/x-japan-%e2%80%93-zenith-de-paris-%e2%80%93-1er-juillet-2011/#comments Sat, 02 Jul 2011 22:21:49 +0000 Killer Queen http://www.lesimmortels.com/blog/?p=3777 X Japan - 01/07/2011WE ARE X !!! NOUS SOMMES X !!!]]> x-japan_liveAT LAST FRANCE! (= Enfin la France !) Ce sont ces quelques mots qui ont été prononcés très vite par X Japan à l’occasion de leur tout premier concert chez nous. Et les Immortels y étaient !

Avant toute chose, ceci est un live report de fan, donc tout manque d’objectivité y est parfaitement assumé. Bref.

Dès le début de leur carrière, en 1982, à leur séparation en 1997, le groupe X Japan n’avait jamais joué en France. Puis il y eut un très émouvant show case parisien l’an dernier, annonçant leur retour. Retour très attendu par les fans des inventeurs du ‘visual kei‘ (ce courant musical japonais mêlant tenues extravagantes à mi-chemin entre le look glam le plus fardé, nos beaux hardeux années 80 et métal virtuose) et de leur son unique oscillant entre ballades à fendre l’âme d’une pierre sourde et rock, tantôt speed, tantôt hard, ou tantôt métal plus classique. Mené par le génie batteur-pianiste-auteur-compositeur-bête de scène Yoshiki ‘Yoshi’ Hayashi et le chanteur à la voix puissante et venue d’ailleurs Toshimitsu ‘Toshi’ Deyama, il inclut également aujourd’hui Hiroshi ‘Heath’ Morie à la basse, Tomoaki ‘Pata’ Ishizuka à la guitare rythmique, Yūne ‘Sugizo’ Sugihara à la guitare et au violon. Et évidemment, la présence du guitariste légendaire Hideto ‘hide’ Matsumoto, dont la mort accidentelle en 1998 a laissé des traces très profondes sur les deux leaders, plane toujours dans l’air, même si le groupe a enfin entamé son deuil en abandonnant le son et lumière holographique de hide qui les accompagnait jusqu’à il y a peu de temps.

Et voilà qu’après un triomphe au festival étasunien Lollapalooza en 2010, ils sortent un nouveau single, “Jade” (et peut-être un prochain album ?), et une tournée mondiale suit logiquement en 2011, passant par l’Europe et les Amériques Centrale et Latine, quelques dates peut-être amenées à s’étoffer. Et ce 1er Juillet au soir, le Zénith de Paris… le genre d’événement qu’on ne loupe pas. Quitte à attendre plus de 3 heures 30 à piétiner seule et debout sans vivres ni eau, en subissant les mafieux à la petite semaine qui veulent absolument racheter votre place (plutôt mourir, mec, mais bonne journée quand même…) pour la revendre à prix d’or, quitte à déchirer inopinément son t-shirt à la porte des toilettes (message de service : Daphné, ma rédac chef adorée, puis-je considérer que c’est un accident du travail ?), quitte à payer une somme folle pour boire un thé glacé qui ressemble à s’y méprendre de l’idée que l’on peut se faire de la pisse de lama, quitte à écouter sans hurler de rire des adolescents âgés de douze ans au garrot qui observent et demandent à cantonade :  : «C’est quoi ‘Ikseu-Japon’ ? Ça chante pendant le concert ?» (Authentique !).

Et puis on fait de belles rencontres : Ikari, bassiste du projet français GaïdjinN dont on reparlera très bientôt, des animateurs de la chaîne de télévision NoLife, des jeunes mettant à l’honneur la résistance du ‘visual kei’ à l’usure du temps et des modes.

Et puis petit à petit, les t-shirts, signes de reconnaissance de tout concert, se font plus précisément choisis : beaucoup d’X Japan, évidemment, mais également beaucoup de J-Rock voire de J-Pop, de métal plus proche de nos contrées occidentales (keep the horns!), de motifs inspirés de geekitude absolue, et puis beaucoup de t-shirts NoLife (!!) aussi, dont votre humble servante ici écrivant.

Après une installation dans une moiteur incroyable, après une looooongue attente sans première partie (d’après le personnel du Zénith interrogé, le groupe initialement prévu aurait été viré in extremis pour manque de professionnalisme et comportement lamentable…), après avoir appelé, hurlé, enfin, le concert commence… WE ARE X!

Bien sûr, on peut commencer par râler un peu : une setlist identique au iota près à la date précédente de Londres et, parions-le, à celle d’en ce moment-même aux Pays-Bas, ce qui pousse certain-e-s à hurler au play-back en règle, accusation sans fondements.

Très peu de morceaux. Soit. Mais à dix à vingt minutes par titre, on ne peut pas tout à fait se sentir amputé.

Peu de spontanéité et un show certes parfait mais exécuté de manière implacable. Tout en étant d’accord avec cela, il faut bien reconnaître que l’ancienneté d’X Japan amène logiquement une structure de concert très professionnelle, à fond les manettes, et surtout rodée à l’extrême. Et il est vrai que le Zénith (dans les 6 500 places) presque plein a eu beaucoup de mal à encaisser le choc visuel, sonore et spectaculaire d’un groupe habitué à remplir comme un œuf le Tokyo Dome, plus de huit fois plus vaste ! Ressortie sourde comme un pot et ayant à certains moment mal vécu la saturation acoustique abominable qui vrillait mes tympans pourtant bien bouchonnés, je reconnais avoir trouvé que le spectacle se serait davantage prêté à une salle [beaucoup] plus grande pour contenir toute l’amplitude d’un concert aussi bien huilé. Ou alors à un déroulement moins réglé comme du papier à musique fait pour être efficace et en jeter plein les yeux et les oreilles.

Mais ceci mis à part, ce n’est pas parce que tout était calibré et ultra-répété que cela enlevait à la beauté ou à l’émotion. Après l’introduction classique, X Japan attaque directement avec une version survoltée de leur nouveau single “Jade”, déchaînant la foule de manière immédiate, les gradins se levant frénétiquement dès le premier accord et la salle entière joignant les bras pour ce fameux X de ralliement. Entre chaque morceau rappelant que ce groupe est depuis trente ans un ensemble d’excellents musiciens, de techniciens de légende, des monstres sacrés, nous avons droit à quelques petits mots adorables en japonais, en anglais mais aussi en français (on apprécie l’effort) et une vraie communication avec le public. Yoshi, très expansif et torse nu, tabasse sa batterie, se roule par terre, jette des ‘fuck’ dans toutes ces phrases, et se brise la voix à crier à l’envi le traditionnel WE ARE… X! Les chansons jouées ont visiblement été sélectionnées avec beaucoup de soin pour permettre d’avoir un aperçu de leur si belle carrière, avec des envolées speed metal survoltés entrecoupées d’interventions qui laissent éclater la virtuosité du violon de Sugizo et le talent classique du piano de Yoshi. Naturellement, nous sommes invité-e-s à chanter à plein poumons. Et c’est dans une phonétique quasi-parfaite que chacun-e reprend des textes dans des langues pas nécessairement maîtrisées, en anglais ou en japonais.

Après l’hymne survolté “X”, prolongé jusqu’à n’en plus finir dans la joie collective, après les ‘hide can fucking hear you’, ‘Plus fort !’, ‘On vous aime la France !’, le groupe fait semblant d’en avoir terminé. Pour mieux revenir avec le lyrisme et la beauté de l’incontournable “Endless Rain”, suivi du morceau de bravoure (originalement 29 minutes mais ici légèrement raccourci) “Art of Life”, mêlant successivement piano torturé, puissance vocale, harmonies de guitares hurlantes et accents prog.

Et enfin, le concert s’arrête sur un play-back de “Forever Love”, douceur finale qui permet aux membres du groupe de poser micros et instruments, de laisser la musique dérouler, de faire rallumer la salle, de nous saluer, de poser au cœur de la scène pour une photo-souvenir devant cette foule qui les a acclamés.

Il est toujours un peu complexe de terminer une chronique de cet ordre. Oui, après le concert, nous sommes sorti-e-s de la salle, nous avons regagné nos pénates un peu perdu-e-s, beaucoup courbaturé-e-s, un peu différent-e-s, un peu pauvres mais si riches (disons pudiquement que le stand merchandising récoltant des fonds pour la Yoshiki Foundation pour reconstruire le Japon dévasté, les prix sont logiquement très élevés et je suis faible…), la fougue au cœur et l’envie de hurler ‘J’y étais !’. Et que c’était énorme, magique, grisant, inoubliable, gravé.

Au point que la station de métro Porte de Pantin résonne encore de cette foule compacte et bigarrée parlant français, anglais, allemand, espagnol, flamand, italien, russe, farsi… qui a bondi et hurlé sur les quais de la station, au point de terrifier les riverain-e-s : “WE ARE … X !! WE ARE … X !! WE ARE … X !!!”

yoshikitty

Hello Kitty + Yoshiki = Yoshikitty

SETLIST

  1. New Intro
  2. Jade
  3. Rusty Nail
  4. Silent Jealousy
  5. Drain
  6. Kurenai
  7. Born To Be Free
  8. I.V.
  9. X
  10. Endless Rain
  11. Art of Life (second movement)
  12. Forever Love

LIENS UTILES :

- Site officiel
- Yoshiki sur Twitter
- X Japan sur Facebook

Oui, j'y étais !! Crédit photo : http://twitpic.com/photos/YoshikiOfficial

Oui, j'y étais !! Crédit photo : http://twitpic.com/photos/YoshikiOfficial

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http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/3777/2011/07/03/x-japan-%e2%80%93-zenith-de-paris-%e2%80%93-1er-juillet-2011/feed/ 2
Watain @ Lyon, Ninkasi Kao – 03/10/2010 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2629/2010/10/19/watain-lyon-ninkasi-kao-03102010/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2629/2010/10/19/watain-lyon-ninkasi-kao-03102010/#comments Tue, 19 Oct 2010 12:28:11 +0000 Arnal http://www.lesimmortels.com/blog/?p=2629 Expérience de l'extrême avec les black métalleux de Watain.]]> Watain, Lyon, Erik Danielsson

Ne connaissant ni la musique ni le concept des concerts de Watain, et donc ne sachant pas à quoi m’attendre, je pars dans l’idée simple que ce soir du dimanche 3 Octobre sera placé sous le signe du Black Metal au Ninkasi Kao de Lyon. Je ne le sais pas encore, mais je suis loin du compte…

Les festivités vont débuter avec les français d’Otargos. Ca va vite, le batteur blaste à tout va et l’ensemble se laisse bien écouter, même si les morceaux se ressemblent tous un peu et que certains clichés sont de sortie (le discours sur la religion entre autres…). Les australiens de Deströyer 666 quant à eux vont avoir droit à un accueil plus chaleureux. Il faut dire que leur Thrash-Death old school sera suffisamment différent des deux autres groupes pour apporter un peu de « fraîcheur » à cette soirée. Les compos sont entrainantes, le groupe est très mobile sur scène et le public, plus nombreux que pour Otargos, ne s’y trompe pas et répond massivement aux sollicitations du Frontman.

Quarante-cinq minutes plus tard, le matériel de Deströyer 666 est sorti de scène pour laisser place au décorum de Watain ; et là, le malaise s’installe… Tout commence par le montage d’une sorte d’autel avec un crâne de bouc et quelques bougies, scénario pas original, mais qui fonctionne toujours. Ca continue avec un « bâchage » des retours à l’aide de sacs poubelles… Mais pourquoi donc ? Ca continue encore avec la pose de banderoles «nazi style» à l’effigie du logo du groupe, soit. Ensuite c’est au tour des fameux tridents qui vont rester enflammés tout le concert. Niveau déco, ça va le faire. Puis, sans prévenir, un mec débarque sur scène avec un gros carton et commence à disposer sur des poteaux ni plus ni moins que… des têtes de moutons complètement décomposées ! Puis c’est au tour d’un énorme tas d’ossements de ce qui devait être une vache de trouver place de part et d’autre de la batterie. Quelques minutes plus tard l’odeur de mort se répand dans la salle, les têtes putréfiées des moutons font leur effet : Satan en personne vient de lâcher un méphitique prout dans le Kao. J’ai eu en plus la bonne idée de me mettre au balcon pour profiter du « spectacle », je profiterai donc aussi de l’odeur pendant le show.

Dire que l’ambiance est particulière est un euphémisme à présent. La scène est illuminée par de nombreuses bougies, et une intro funèbre finit d’installer le décor… le groupe fait son entrée, tout corpsepaint dehors, et, après que le frontman, Erik Danielsson, se soit prosterné pendant quelques secondes devant le suscité autel, le groupe entame son set avec ce qui semble être le morceau d’ouverture de leur dernier album. La messe noire peut désormais commencer.

Watain, Lyon, Erik Danielsson

Que dire du concert ? Malheureusement peu de choses. Les cinq premiers morceaux auxquels j’ai assisté (avant de fuir la salle et son odeur de mort) m’ont quand même laissé une forte impression de malaise ; aucun morceau ne se détache du lot, mais l’ensemble fonctionne à merveille, bande-son maléfique de ce qui se passe sur scène ; bref, rarement l’imagerie et la musique d’un groupe n’auront été autant indissociables ! Sur scène, le chanteur Erik Danielsson est impressionnant de charisme, et malgré ses 60 kg tout mouillé (de sang bien sur), il est impressionnant. On est bien loin d’un show de Cradle of Filth ! Le premier rang est réellement en transe, même après s’être fait asperger de sang de porc (qu’on imagine plus très frais) comme c’est apparamment la tradition…

Il m’est très difficile de rédiger un live report plus structuré que cela, tant ce concert m’a laissé perplexe. J’espère que mes photos parleront pour moi. Un concert de Watain ne se “live reporte” pas, il se vit ! Une chose est sûre, il faut que j’écoute un album de Watain, juste pour voir ce que ça donne sans l’image (et surtout sans l’odeur)…

Toutes les photos du concert sur notre galerie Flickr.

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The Stooges, Motörhead, NTM… @ Nyon, Paléo – 20/07/10 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2179/2010/08/05/paleo-20-juillet-2010-iggy-lemmy-joey-ils-sont-encore-la/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2179/2010/08/05/paleo-20-juillet-2010-iggy-lemmy-joey-ils-sont-encore-la/#comments Thu, 05 Aug 2010 06:06:30 +0000 Toto Duchnok http://www.lesimmortels.com/blog/?p=2179 paléo]]> paléo

La plupart du temps, un festival généraliste s’apprécie sur la longueur. Sur la poignée de jours qu’il couvre, la programmation est soigneusement établie pour répartir les styles et les têtes d’affiche afin que la seule formule viable soit l’abonnement tout compris, quel que soit le profil musical de l’intéressé, gros coup de bol et goûts de chiotte mis à part. Au final, l’abonnement en question est aussi ce qui convient le mieux au festivalier lambda, qui n’a pas forcément envie de se ruiner le dos et la plante des pieds dans la boue dix heures d’affilée pour ne rien rater de ses préférences ; le système en question lui permet, une fois l’exorbitant pass X-jours dans la poche, de butiner ce qui l’intéresse tout au long du festival, pour un total de concerts parfois inférieur à ce qu’une seule journée avait à proposer.

Coup de bol ou goûts de chiotte, laissons le soin au lecteur de juger, mais le premier jour du Paléo de Nyon avait, cette année, largement de quoi faire mentir la règle : N*E*R*D, Iggy & the Stooges, Motörhead, NTM et Two Door Cinema Club allaient se succéder pour une journée violemment éclectique, tant d’un point de vue stylistique que générationnel.

De fait, entre le show bling-bling festif très second degré de Pharrell Williams & co (tous les classiques de N*E*R*D, et quelques titres d’un nouvel album qui semble plus que jamais jouer la carte de la diversité) et la performance très carrée des jeunes irlandais de Two Door Cinema Club (l’album Tourist History exécuté à la note près, avec ma foi toute la fraîcheur et le besoin de tortiller du cul que ça implique), plus de sang frais sur la grande scène. Heureusement, pour l’hémoglobine comme pour le vin, le temps ne gâte en rien les plus grands crus.

iggy

On sait fort bien les difficultés qu’impliquent une tentative de ranger la musique de Motörhead dans une case. Heavy, punk, trash, hard ou un peu tout ça, Lemmy dit non et continue de proclamer “We are Motörhead and we play rock’n'roll !” avant d’enclencher le rouleau compresseur. Et malgré des étiquettes aux contours un peu plus apparents, c’est le même besoin, la même urgence rock’n'roll qu’exprime Iggy Pop quand il crache “We are the fucking Stooges !” devant un public encore émerveillé de retrouver l’icône presque intacte que le corps nu rongé par les années n’altère en rien, si ce n’est en lui donnant une présence intemporelle très particulière. Iggy tend ses majeurs comme si quarante ans n’avaient pas émoussé leur symbolique, crache des mollards qui atterrissent sur son torse ou coulent le long des rides de son visage, et aboie à quatre pattes en chantant “I wanna be your dog”. A l’épreuve du temps, comme le Lemmy stoïque et narquois qui débite les brulots en gémissant de sa voix gutturale dans un micro plus haut que lui.

lemmyOr tout ça, pour être honnête, c’est déjà beaucoup, et j’aurais été le premier à me délecter de voir nos deux légendes aligner tranquillement les innombrables classiques de leurs répertoires respectifs. Seulement, et c’est peut-être là l’une des sources de la fontaine de jouvence qui manifestement les a baignés, les deux formations défendent les couleurs d’albums récents, et ce de manière prohibitive sur au moins la moitié de leurs performances. A ce titre, c’est d’ailleurs Motörhead qui impressionne le plus : le groupe continue de sortir des albums régulièrement et de les inclure généreusement sur scène. Qu’importe si la qualité faiblit, on va voir Lemmy comme il y a 20 ans, comme s’il serait encore là dans 20 ans. En revanche, la sortie isolée de The Weirdness après de longues années de séparation n’ôte pas la couleur nostalgique dont se teinte l’énergie encore dévastatrice du lézard.

Evidemment, même si les deux formations donnent l’agréable impression de vivre dans le présent, elles ne se privent jamais de donner au public de quoi s’époumoner collectivement. Les Stooges ouvrent avec “Search & Destroy”, Motörhead concluent avec “Ace Of Spades” et “Overkill” et c’est à chaque fois, pour le public électrisé, le sentiment d’entrer dans la légende. C’est le même sourire qu’on partage dans le public et sur la scène, et qui révèle le deuxième secret d’une telle longévité, en forme de belle évidence. Malgré les années de drogue, de sexe et d’alcool qui ont eu raison d’une bonne partie de leurs camarades, Iggy, Lemmy et leurs acolytes tiennent la baraque en martelant une bonne humeur et un immense plaisir que le public partage en se brisant les cordes vocales ou en pogotant joyeusement (et plus si affinités…).

Ici, les quarantenaires bedonnants arborant des t-shirts “Overkill” tachés de bière autant que les lycéens branchés qui ont préféré un “Lust for Life” savamment accordé à leurs chaussures de marque en ont eu pour leur argent. Et c’est un public très différent, oserons-nous dire plus populaire ?, en tous cas moins ésotérique qui se masse en quantité bien supérieure autour de la scène principale. Ils se font attendre, ils soignent leur entrée, et ils apparaissent enfin devant une audience toute acquise à leur cause : malgré leurs illustres prédécesseurs, Joey Starr et Kool Shen entament rien moins que la performance la plus impressionnante de la journée. Leur jeu de scène est intact ; le fascinant mélange d’amitié virile et de tension électrique qui règne entre eux, les fausses provocations adressées au public, l’amusante mais motivante fierté quant à l’intégrité de leur démarche, tout est là. Si les papes du rock qui ont précédé accusent sans complexe le passage des années, tout chez NTM semble inébranlable. Mieux, leur séparation semble s’inscrire naturellement dans l’évolution du groupe.
Et pourtant, paradoxalement, ce sont eux qui nous amènent doucement vers la réalité du temps qui passe. En partageant la scène avec les jeunes artistes qui ont rejoint leurs collectifs respectifs récemment, ils organisent tranquillement la relève qui rendra moins amère ce que le futur brisera inévitablement. Tout ça en hurlant encore fièrement ce dont finalement les trois formations qui ont enflammé la Suisse le temps d’une journée peuvent se targuer : “On est encore là !”

ntm

La première journée de ce Paléo se termine aux alentours de 2 heures, et la foule qui se mue doucement vers la sortie semble déjà exténuée. Je marche vite, dans l’espoir de m’extirper du parking en moins de deux heures (raté…). Ici, Je dépasse un groupe de lascars hilares qui me demandent de poser mon gun, et je chante très fort le reste du refrain avec eux. Là, une famille interpelle mon regard. Le père, c’est manifestement le plus beau jour de sa vie, la mère et leurs deux jeunes enfants se tiennent par la main, et portent chacun un t-shirt déclinant une version différente du logo de Motörhead. C’en est presque trop, mes yeux commencent à piquer. Heureusement que la plupart des festivaliers ont embrassé tout le kitsch que la Suisse pouvait leur offrir, casquettes rouges sur la tête et les mains dégoulinantes de sandwich à la fondue. Juste ce qu’il me fallait de surréaliste pour désamorcer une émotion bien réelle.

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Devildriver @ Lyon, CCO – 12/07/2010 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2119/2010/07/25/devildriver-lyon-cco-12072010/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2119/2010/07/25/devildriver-lyon-cco-12072010/#comments Sun, 25 Jul 2010 10:34:19 +0000 Arnal http://www.lesimmortels.com/blog/?p=2119 MyReference Events nous propose ce soir le dernier concert Metal de la saison printemps/été 2010 sur Lyon.]]> Nous avons donc rendez-vous au CCO de Villeurbanne afin de voir ce que les Californiens de Devildriver ont dans le ventre (les ayant vus le mois dernier au Sonisphere j’ai déjà la réponse…)

C’est Edge of The Fall qui monte sur scène en premier. Le combo lyonnais vient tout juste de sortir son premier EP Trough Deviance, et semble être plus que motivé pour le défendre sur scène. Le set délivré par le groupe est très énergique, le Hardcore «Hatebreedien» qu’ils proposent fait monter la température de la salle qui n’en demandait pas tant. Mention spéciale au batteur, très discret derrière son kit (il vaut mieux qu’un batteur soit derrière son kit remarque…) mais diablement efficace!

Edge of the fall (Lyon)
En voyant arriver les musiciens de Malefice, votre serviteur a failli prendre une syncope. Vous souvenez-vous de Denver, le dernier dinosaure ? Mais si, celui qui aime la guitare et le skateboard ? Et bien figurez-vous que Denver, le héros de mon enfance, l’emblème de toute une génération était là, sur scène, à quelques centimètres de moi. Et non seulement il aime la guitare, mais il en joue ! et dans un groupe de Death Metal en plus de ça, quel choc !

Malefice (Lyon)

On me signale qu’en fait ce saurien n’était autre que le guitariste du combo, affublé de la sorte pour fêter dignement ses 25 ans… déception ! Musicalement parlant, c’est plutôt efficace. Le Thrash/Death technique (progressif ?) du groupe anglais est très bien accueilli par les 450 personnes présentes ce soir (et oui, les vacances n’y font rien, le CCO est bien rempli !). Un style diablement offensif, le chanteur Dale Butler très à l’aise avec le public, un groupe qui ne se prend pas au sérieux (british of course) = parcours sans faute ! Une véritable découverte!

Une demi-heure plus tard (il est 21h40) Devildriver prend possession de la scène, après un interminable soundcheck. A peine l’intro de “End of The Line” est-elle lancée dans la sono que je m’aperçois de deux ou trois éléments inquiétants :
- Il faisait auparavant 40° dans la salle, il doit désormais faire au moins 50°.
- Le sol n’est plus palpable. Je suis littéralement soulevé du sol par une masse compacte de spectateurs qui d’un coup d’un seul se met à pousser vers l’avant.
- Le taux d’humidité vient de passer à 100 % : je glisse littéralement sur le sol ! Enfin quand ce dernier est palpable, voir remarque ci-dessus…
En fait, l’impression laissée par la prestation de Devildriver au Sonisphere un mois plutôt se confirme donc ici ; ça va être le pilonnage métallique non-stop pendant 1h30 ; un set court mais intense, sans (trop de) pauses.

Le chanteur/leader du groupe, Dez Fafara, a un charisme hors pair (il faut dire qu’avec son tatouage maori sur le menton, sa carrure, son look en général, il ne passe pas trop inaperçu) et le public – chose assez rare pour le signaler – écoute sagement chacune des interventions de l’ancien leader de Coal Chamber. C’est que le bonhomme sait y faire pour se mettre le public dans la poche : quelques speeches bien sentis, un respect apparemment sincère pour son public, et surtout pour les fans imprudents qui osent s’aventurer sur scène (le chanteur se permet même de mettre en garde le public de «traiter avec respect» une fan montée sur scène qui s’apprête à slammer).

Devildriver (Lyon)

Le public, déchaîné, fait penser aux enragés du film 28 jours plus tard ; j’éprouve les pires difficultés à prendre des photos correctes (Notes pour l’organisation : pitié pour les photographes ! N’y a-t-il pas possibilité de nous mettre 2 ou 3 lights de plus pour éclairer les musiciens sur scène ?). La setlist met légèrement de coté le dernier album du groupe (Pray for the Vilains) pour se concentrer sur – ce n’est là que mon avis – leur meilleur album, The Fury of Our Maker Hands sorti en 2005.

On retrouve le même son « sévèrement burné » que  sur les albums du groupe, l’ensemble est parfaitement mixé et parfaitement interprété par tous les autres musiciens. A ce propos, il faut absolument citer le guitariste soliste du groupe, Jeff Kendrick, qui malgré la chaleur écrasante qui règne dans la salle, nous délivre une prestation sans fautes.
C’est sur le mythique « Hold Back the Day » que le groupe nous quitte, laissant derrière lui un amas de fans trempés, fourbus mais contents ! Pour une fois, vivement la rentrée ! ! !

Devildriver 2 (Lyon)
Lien photos : http://www.flickr.com/photos/29795204@N05/sets/72157624483394182/

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HELLFEST 2010 : Les Immortels y étaient http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2081/2010/07/14/hellfest-2010-les-immortels-y-etaient/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/2081/2010/07/14/hellfest-2010-les-immortels-y-etaient/#comments Wed, 14 Jul 2010 11:00:34 +0000 Mausbel http://www.lesimmortels.com/blog/?p=2081 Sbel à la plume et Camarade Maussade à la photo racontent leur Hellfest 2010.]]> Depuis cinq ans, le Hellfest s’est imposé comme l’un des festivals métal les plus courus et les plus éclectiques au monde. Les Immortels se devaient de s’y rendre, enfin, dirais-je… PRENDS GARDE CLISSON LA ROMAINE, NOUS VOICI !

C’est donc armés de chaussures confortables, butagaz, tente et appareil photo sous le bras qu’avec Camarade Maussade, ma chère et tendre, nous avons démarré notre rutilant véhicule, et en moins de temps qu’il faut pour lire Guerre et Paix dans la langue (oui, ce n’est pas tout près la Loire Atlantique, fidèle lecteur !), nous voici dans la place !

Pour ma part, c’est la quatrième fois que je fais le déplacement (c’est un dépucelage pour Camarade Maussade), et – ô surprise – dès le jeudi soir, le premier parking sur la nationale menant au site est déjà plein ! Ça promet du monde… Direction un champ un peu plus loin, et nous voici garés. Après être passés chercher nos précieux sésames, nous installons notre domicile pour quatre jours dans un camping déjà aux trois quarts rempli d’une foule bruyante et bigarrée. Nous prenons bien soin de laisser quelques places de libres pour les copains, et une fois toutes les tentes montées, deuxième surprise : une bonne grosse averse ! Heureusement ce sera la seule du weekend, mis à part une petite bruine un matin : on ne rééditera pas le “mudfest” de 2007, même si depuis je prévois toujours les bottes dans le coffre !

Après une courte nuit, entre vagissements, vuvuzelas (et oui il y en avait déjà !), et hurlements en tous genres, c’est le grand jour. Nous revêtons nos plus beaux atours de satanistes assoiffés de sang (à savoir pour ma part un t-shirt Def Leppard, trop evil le gars !) et direction le site. Alors je vous préviens tout de suite, vu les 115 groupes prévus, nous nous sommes concentrés sur les deux mainstages, à vous lecteur de vous plaindre aux administrateurs des Immortels pour, l’année prochaine, avoir toute une équipe d’envoyés spéciaux, un camion avec liaison satellite, des chambres luxueuses payées par le contribuable… etc… non, en fait ça ne sert à rien d’user vos doigts et vos claviers ! (ndlr : en effet, n’oubliez pas qu’on me surnomme Kim Jong-Ill.)

Vendredi 18 Juin

Arriver en retard au Hellfest, tout le monde devrait le savoir, c’est risqué… Nous loupons malheureusement Finntroll, qui a été avancé. Apparemment le mélange folk/death métal des finlandais a trouvé son public, et le groupe a effectué un très bon set aux dires des quelques spectateurs interrogés.

Walls Of Jericho – Mainstage 2

Après être allés chercher nos jetons, monnaie d’échange locale servant principalement à payer la cervoise, quoi de mieux pour se mettre en jambes qu’un mélange bien couillu de métal et de hardcore, tout droit venu des rues de Detroit ? Nous nous mettons en place devant la scène, et en effet quand la mignonne petite chanteuse Candace Kusculain et ses amis envahissent la scène, c’est un déluge de gros riffs carrés, de refrains scandés que l’on prend dans la tronche. Au grand bonheur des coreux présents en force ce jour là (il y a aussi Biohazard ce soir, sur la même scène), les Walls of Jericho, nous offrent un set sérieux, comme ils en ont l’habitude, l’enchainement de moshes dans la fosse en est la preuve.

KMFDM – Mainstage 1

Vite, un désaltérant à base de houblon, et direction la mainstage 1 pour découvrir KMFDM, figure historique de l’indus, avec Ministry. Personnellement, je n’en attendais pas grand chose, n’ayant pas du tout accroché à l’écoute sur leur myspace, et bien des fois, je ferais mieux de fermer ma mouille : c’est TRÈS bien en live ! Un tempo rapide, droit comme une ligne de chemin de fer de la Ruhr, une guitare bien crade et énervée, un son assez bon (fait suffisamment rare en festival en plein air pour être souligné) je me suis laissé prendre et me voilà à headbanguer pour la première fois de la journée. LA très bonne surprise du jour en ce qui me concerne.

Infectious Grooves – Mainstage 1

Suicidal Tendencies l’année dernière, Infectious Grooves cette année, Mike Muir prendrait-il goût au public du Hellfest ? En tout cas, ce n’est pas moi qui m’en plaindrais, je m’installe pour savourer au mieux ce retour “violent and funky” dans mes années lycée ! Le public se presse devant la mainstage pour profiter dans la bonne humeur de ce mélange de funk et de métal. Comme à son habitude, Mike Muir privilégie le contact avec le public, nous apprend que c’est la première fois qu’Infections Grooves se produit en festival (la groupie en moi fait : “waaaaaaaaaah !”), et enchaine les tubes (”Boom Boom Boom”, “Violent & Funky”, “Monster Skank”). L’ambiance chauffe de plus en plus, ça bouge vraiment beaucoup, toujours avec le sourire : c’est l’heure de mon premier slam : YAHAAAAH ! Les musiciens semblent se régaler autant que nous et sautent partout, le père Muir fait monter un fan tout ému pour une traduction expresse, puis environ 98876867576 festivaliers pour finir leur set en beauté. Vraiment un des grands moments de ce Fest cuvée 2010.

Les estomacs crient famine, et le temps de se trouver quelque chose de mangeable (pas facile haha, heureusement que les bougnats étaient là avec leurs tartines monstrueuses au jambon de pays !) et de se rafraichir le gosier, nous ne suivrons les sets de Sick Of It All et Sepultura que de loin. Néanmoins, même si il ne reste plus grand chose du Sepultura d’origine (seul le bassiste Paulo Jr reste a son poste), l’ado qui subsiste en moi secoue la tête sur les vieux tubes “Arise”, “Territory” ou “Troops of Doom”, chantés avec vigueur par l’impressionnant Derrick “Predator” Greene.

Arch Enemy – Mainstage 2

La nuit s’installe doucement à Clisson, nous nous dirigeons vers la mainstage 2 pour voir en action le death-mélodique d’Arch Enemy. Angela Gossow arrive sur scène le couteau entre les dents, et même connaissant la belle (la bête ?) sa présence scénique est bluffante de puissance. Les frangins Amott nous gratifient eux de shred virtuoses et la foule présente semble sous le charme. Le groupe livre donc un set sérieux, qui pour ma part, manquera quelque peu de fantaisie et d’interaction avec le public. Un poil déçu le Sbel

Fear Factory – Mainstage 1

Sans coup férir, l’usine de peur, forte du retour de Dino Cazares aux affaires, et d’un nouvel album, commence son set sur la scène principale. Au programme un déferlement de rythmes Indus et de guitares torturées… Hélas, un son terriblement brouillon, et des musiciens semblant peu concernés me gâcheront le plaisir que j’avais à les découvrir sur scène. Un concert en demi teinte…

Après cette journée bien remplie, les pieds déjà douloureux, nous loupons les coreux de Biohazard, pour retrouver le calme tout à fait relatif du camping… en avant pour une bonne nuit de demi-sommeil, entrecoupé de hurlements éraillés.

Samedi 19 Juin

Arf… la fatigue au réveil n’a pas d’équivalent, pas de doute, on est bien au Hellfest. Après un café rapidement avalé, en route pour le centre ville de Clisson, pour le petit déjeuner traditionnel au muscadet. Alors, un conseil : si vous venez au Hellfest, n’hésitez pas à profiter du calme de cette ravissante petite ville, et à discuter avec ses habitants tout à fait charmants. Château médiéval, petites rues pavées, les rives verdoyantes de la Sèvre Nantaise et de la Moine, et muscadet savoureux… c’est toujours un bonheur !

Mais le temps passe vite, et une grosse journée nous attend et nous nous redirigeons vers le site du festival.

Tankard – Mainstage 2

Nous suivons le concert en dehors de la foule, assis avec une bière, mais l’enthousiasme des trasheurs allemands est communicatif ! Un set plein de bonne humeur, qui met en jambes pour la journée.

Pretty Maids – Mainstage 1

Nous voici en présence d’augustes glameux vieillissants, qui remplacent Ratt un peu à la dernière minute… Mais attention, point de palliatif ici ! Les danois nous livrent au cours d’une prestation survoltée un heavy métal de très bonne facture. Danni Atkins, le frontman à la voix éraillée, un bassiste poseur à l’extrême (Hal Patino, ex-bassiste de King Diamond siouplait), des riffs très accrocheurs, ce sera pour moi la seconde bonne surprise de ce Hellfest.

Anvil – Mainstage 2

Direction la mainstage 2, derechef et sans attendre, car voilà les canadiens d’Anvil… Si un groupe de métal peut se targuer de revenir de loin, et d’être resté fidèle à ses valeurs, c’est bien Anvil. Pour s’en convaincre, regardez donc le fabuleux film “Anvil, the story of Anvil” de Sasha Gervasi ! Ayant frôlé la gloire au début des années 80, le groupe a sombré dans l’oubli, enchainant les tournées miteuses et les concerts non payés devant cinq personnes, frôlant le split a de nombreuses reprises… Grâce au film, les revoilà sur le devant de la scène, et les sourires tant sur les visages des membres du groupe, que dans la foule font chaud au cœur ! C’est parti pour 45 minutes de heavy métal à l’ancienne, dans une bonne humeur contagieuse, avec un Steve “Lips” Kudlow survolté qui nous fait profiter d’un solo de guitare avec un vibromasseur (gros succès !), de l’hymne du groupe “Metal On Metal”, puis Robb Reiner nous pond un solo de batterie épique… le set des canadiens passe vite, trop vite, c’est déjà le moment de se dire au revoir (pour Lips en parlant dans les micros de sa guitare, re-gros succès !). En espérant les revoir très vite dans nos contrées !

Airbourne – Mainstage 1

Hop, à peine le temps de passer d’une scène à l’autre, nous voici en place dans la foule (et quelle foule !) pour admirer la fougue des australiens d’Airbourne. Leur set commence par un “Raise The Flag” très, mais alors très énervé ! Le public est chauffé à blanc d’entrée, ça bouge, ça bouge même beaucoup ! Joel O’Keefe est comme à son habitude totalement survolté, et bondit d’un côté à l’autre de la scène tel un petit cabri sous amphétamines… tous les classiques du groupe y passent : “Runnin’ Wild”, “Blond Bad and Beautiful”, “Cheap Wine and Cheaper Women”… ainsi que le traditionnel solo de “Girls In Black” effectué à près de dix mètres de haut, après l’escalade périlleuse d’un des montants de la grande scène ! Rock ‘N Roll baby !! Le public est aux anges, moi itou, et c’est donc le moment de mon deuxième slam, histoire d’aller faire un autre câlin aux gros bébés qui nous récupèrent devant la scène. Merci les gars ! Pour résumer, encore une grosse performance d’Airbourne, peut-être bien la meilleure du festival, qui sait…

A peine le temps de se remettre avec une petite bière (plusieurs même, en compagnie des suédois de Freak Kitchen, tout à fait charmants), et pour Camarade Maussade, en bonne groupie, d’aller se jeter, backstage, dans les bras luisants de sueur de Joel O’Keefe (oui, oui, nous somme bien des parvenus !) que voici venir pour moi un des moments TRÈS attendus de ce Fest 2010 : Slash !

Slash – Mainstage 1

Oui, oui, il est bien là, chapeau haut de forme sur cheveux frisés noirs, ray-ban sur les yeux, Slash ! Le vrai hein, pas celui qu’il y avait sur les posters qui tapissaient les murs de ma chambre d’ado… Alors certes, le chanteur n’est pas Axl Rose, Slash est aussi mutique que la carpe du proverbe, et ses nouvelles compos sympa mais sans plus, mais son feeling incroyable est toujours là, et les “Paradise City”, “Rocket Queen”, “Sweet Child O’Mine” et autres “Civil War” me transportent en pleine eucharistie rock ‘n roll ! D’ailleurs je ne suis pas le seul à en juger par les refrains chantés à l’unisson par la foule, présente en nombre, une vraie communion je vous dis, comparable au passage de Europe et son “Final Countdown” en 2009. Les soli virtuoses s’enchainent, et le concert est déjà fini…

Annihilator – Mainstage 2

L’enchainement de dingue de cet après-midi continue, et c’est les yeux encore brillants que je me place pas trop loin de la mainstage 2 pour profiter au mieux de la présence d’Annihilator sous le soleil de Clisson. Encore un groupe que j’avais envie de voir live depuis des lustres, décidément on est gâtés ! La bande à Jeff Waters nous offre un petit panaché de ses classiques thrash : “Set The Wolrd On Fire”, le survitaminé “Ultra Motion”, “Alison Hell”… ainsi que quelques nouveautés tirées du nouvel excellent album sobrement intitulé Annihilator. Dave Padden au chant, maintenant présent aux côtés de Jeff Waters depuis 2003, a vraiment trouvé sa place et livre une prestation irréprochable.

Twisted Sister – Mainstage 1

Le marathon de ce 19 juin continue, le temps de changer de scène et nous voilà dans la foule, de plus en plus dense pour voir la prestation grandement attendue de la sœur tordue. Vous pensez bien qu’après vingt-cinq ans sans fouler le sol français, nous les attendions au tournant. On ne sera pas déçu, Après une courte intro, “It’s A Long Way to the Top” d’AC/DC, puis un tuner de radio crachotant, Dee Snyder investit la scène, à proprement parler ! Toujours au top, la crinière peroxydée, bondissant, se roulant à terre, le frontman de Twisted Sister nous met dans sa poche en un tournemain. Festival oblige, tous les tubes sont sortis du chapeau : “Stay Hungry”, “We’re Not Gonna Take It” (obligatoire), “You Can’t Stop Rock ‘n Roll”… Soudain tout s’arrête et Dee Snyder fait venir un traducteur sur scène, le temps d’un vibrant hommage à Ronnie James Dio, qui nous a quitté en mai de cet année. S’en suit une reprise énorme de “Long Live Rock ‘n Roll” de Rainbow, puis le temps de faire sauter la foule en levant le poing et en braillant “ROCK” sur le refrain de “I Wanna Rock”, et de se prendre pour des sick mother fuckers sur “SMF” que le set s’achève déjà. Encore un moment qui restera dans les mémoires des spectateurs.

Immortal – Mainstage 2

Les cordes vocales en feu d’avoir hurlé les refrains accrocheurs de la sœur tordue, the show must go on, comme dirait l’autre… direction la mainstage 2 (mes pauvres pieds !!) pour aller voir de quel bois se chauffent les peinturlurés norvégiens d’Immortal. Les ayant déjà vus en 2007 ici même, je savais un peu à quoi m’en tenir… Le back-drop représentant des montagnes enneigées éclairées par un pâle soleil d’hiver est hissé pendant l’intro (le thème du film “Quand les Aigles Attaquent”, un de mes films de chevet !), pas de doute nous voici transporté en royaume de Blashyrkh ! Horgh, l’imposant batteur du combo, salue la foule, index et auriculaire tendus, Abbath arrive à son tour accompagné du bassiste Apollyon, et c’est parti pour du blast-beat en pagaille. Hélas, le son est totalement atroce (c’est une habitude pour Immortal, mais à ce point…) et on peine à distinguer les riffs. C’est une telle bouillie sonore que l’on préfère s’éloigner un brin, pour déguster un rafraichissement, en contemplant de loin le jeu de scène des norvégiens : traditionnel pas de crabe et crachage de feu d’Abbath… En bref une prestation honnête, vraiment gâchée par la qualité sonore. Dommage !

Alice Cooper – Mainstage 1

La foule se fait vraiment plus dense de minute en minute, alors que la nuit s’est installée sur Clisson, et tout le monde contemple petit à petit se monter le décor de la scène où Alice Cooper va se produire d’un instant à l’autre. Ça sent le gros show… Ce sera confirmé des l’entrée du sieur Vincent Furnier, enfin plutôt de son alter-ego maléfique Alice Cooper ! Moulinets de bâton de maréchal, arpentant la scène de long en large, on est tout de suite conquis par son énergie, et on se rend vite compte que l’on est en train d’assister là à la performance d’un très grand du monde du rock. N’étant vraiment pas un spécialiste du monsieur, je ne m’étendrai pas sur la setlist, sachez seulement que gros show il était prévu, gros show il y a eu. Apparemment axé sur la chronologie de sa longue carrière, le spectacle d’Alice Cooper est ponctué par ses morts, et ses résurrections : décapité, traversé par une seringue géante, pendu, Alice renait à chaque fois plus fort, tantôt pour distribuer des monceaux de bijoux aux premiers rangs (faux les bijoux… enfin je pense…) tantôt pour décapiter une poupée de bébé (enfin je crois que c’était une poupée !)… Le sang coule à flot ! Ce sera comme ça pendant une heure et demi, encore une fois, un grand moment qui conclue pour nous cette journée épique.

Manquant Carcass, à regret, nous nous dirigeons d’un pas las, mais le sourire sur le visage, vers le repos mérité.

Dimanche 20 Juin

Une nouvelle fois, une matinée passée dans les rues de Clisson, le temps d’un petit déjeuner roboratif, à base de produits locaux, et de se tremper les pieds dans la Moine, dont l’eau fraiche nous remet d’aplomb pour affronter une nouvelle journée fort remplie.

UDO – Mainstage 1

Nous suivons le set des vétérans d’UDO de loin, mais avec l’oreille attentive à leur gros heavy à l’ancienne. Au cours d’une performance qui remet les idées d’aplomb, Udo Dirkschneider et sa voix si caractéristique nous assènent de grands classique de l’époque d’Accept, comme “Balls To The Wall” et “Metal Heart”… 45 minutes de gros riffs fédérateurs, la masse de metalheads n’en demandait pas tant pour se remettre petit à petit de la courte nuit clissonaise.

Behemoth – Mainstage 2

Vous avez aimé la grosse claque que vous avait donné Behemoth au Hellfest 2007 ? Vous voulez reprendre une petite fessée en prime ? En avant vers la mainstage 2, devant lequel flotte déjà le drapeau polonais dans la foule, pour voir le combo de Nergal à l’œuvre. Le backdrop à l’effigie de leur dernier album et le décor ne trompent pas : on n’est pas là pour rigoler, mais pour prendre une bonne correction à base de Black/Death surpuissant. Inferno, le batteur extraterrestre du groupe arrive en premier et salue la foule, puis les autres membres investissent la scène, tout corpse-paints et armure de cuir dehors. Le set démarre sur les chapeaux de roues avec un “Ov Fire and the Void” dantesque, le son est énorme, et la présence scénique de Nergal et ses compères est à l’avenant ! Au rythme de la double pédale inhumaine d’Inferno se succèderont “Demigod”, “Conquer All”, le tubesque “Slaves Shall Serve”… Les membres du groupe toisent leur fans, et continue encore et toujours d’envoyer du lourd, dans une rare adéquation entre univers visuel, lyrique et musical. Le set se termine sur un “Chant for Eschaton 2000″ monstrueux qui nous laissera tout suffocants et blêmes. Comme à son habitude, le rouleau compresseur Behemoth a tout conquis sur son passage, et je me prends à rêver de les voir plus tard, dans la pénombre qui siérait mieux à leur univers.

Exodus – Mainstage 2

Nous voici devant les thrasheurs d’Exodus, qui eux non plus, ne sont pas là pour enfiler des perles. Uppercut direct dans l’estomac avec le set qui commence par l’hymne du groupe “Bonded By Blood”. De la fosse s’élève la poussière, signe d’un mosh vigoureux, qui se terminera d’ailleurs en circle pit furieux à la demande du chanteur Rob Dukes, à l’impressionnante carrure. Le son malheureusement un poil brouillon (décidément !) empêchera d’apprécier à sa juste valeur le show enthousiaste et musclé des américains, mais cela restera tout de même un bon moment de thrash old-school.

Mötorhead – Mainstage 1

“Ladies and gentlemen, we’re Mötorhead, and we play rock ‘n roll !”

La phrase bien connue des fans est lancée d’une voix rauque, la basse saturée tonne dans nos oreilles, pas de doute, MONSIEUR Lemmy Killmister est dans la place ! Le public se presse en masse autour de la mainstage 1 pour profiter au mieux du spectacle… Stetson vissé sur le crâne, lunettes noires, fermement campé sur ses chaussons de rock ‘n roll, Lemmy et ses sbires nous distillent leur mélange explosif de rock, punk et métal. J’ai beau les avoir déjà vus, c’est toujours un plaisir que de les voir enchainer les “Ace Of Spades” et autres “Overkill”. On pourrait juste déplorer un certaine froideur de Lemmy, qui ne bouge pas beaucoup et marmonne dans sa (célèbre) barbe, mais c’est habituel, et puis merde, c’est une légende ! Je profite un maximum du show, dans la foule assez impressionnante de ce dimanche soir… Puis je me dirige vers la mainstage 2 pour suivre les deux derniers morceaux depuis l’écran géant, histoire d’être bien placé pour Slayer.

Slayer – Mainstage 2

C’est TOUJOURS pareil avec Slayer… Mais non je ne me plains pas, qu’est ce que vous allez penser là ? Je ne fais pas partie de ceux qui disent qu’e quand on les a vus une fois, on a vu tous leurs shows. Je reprends donc : c’est TOUJOURS pareil avec Slayer, à chaque fois, je me dis, “Bon mon petit Sbel, tu vas regarder les deux premières chansons histoire de prendre la température, et puis tu te prends une petite bière, et tu profites du show de loin”, peine perdue, je me retrouve à chaque fois à la limite du pit, à vociférer et à headbanguer comme un malade ! Le père Araya a beau être en mode balai dans le cul, la faute à une récente opération du dos, le tempo ralenti un brin (certainement pour les mêmes raisons), la guitare de Jeff Hanneman quasiment inaudible (peut-être la faute à mon placement excentré…), c’est quand même Slayer ! Et ça dépote sévère à chaque fois ! Les thrasheurs de San Francisco nous assènent quelques extraits du dernier album World Painted Blood, puis dès le troisième titre nous gratifie d’un “War Ensemble” du plus beau rouge. La fosse commence à bien se déchainer et la poussière s’élève dans le crépuscule Clissonnais. L’exécution est comme toujours magistrale, “Dead Skin Mask” est malsain à souhait, le classique des classique “Angel Of Death déclenche de nouveau la furie dans le pit, et s’enchainent ensuite pêle-mêle “Disciple”, “Mandatory Suicide” puis “Chemical Warfare”… et là plus rien ! Le groupe quitte la scène… pour mieux revenir sous les appels pressants des fans nous achever avec l’enchainement “South Of Heaven” et le culte “Raining Blood” ! Comme d’habitude avec Slayer, un set dense, très dense, ponctué par la rythmique de fer de Dave Lombardo, les headbangs furieux de Kerry King et la banane perpétuelle de Tom Araya !

Kiss – Mainstage 1

C’est déjà le point d’orgue de ce Hellfest cuvée 2010… Ce fut bel et bien bon, mais il nous reste encore un morceau de choix, et pas des moindres : en effet les organisateurs nous gratifient cette année de Kiss ! Déjà la veille, nous avions eu droit à un grand show à l’américaine avec Alice Cooper, là on monte encore un cran au dessus. Pyrotechnie tonitruante, écran géant couvrant tout le backdrop de la scène, arrivée de Gene Simmons & co sur un élévateur…

“You wanted the best… and you got the best ! The hottest band in the world : KISS !!”

Une fois le rideau qui cachait la scène tombé, nous voici partis pour deux heures de démesure. La foule est énorme et compacte (vous pensez, la seule date dans l’hexagone !) et à la minute où le quatuor peinturluré entame “Modern Day Delilah”, – single du dernier album Sonic Boom – les bras se lèvent et les têtes s’agitent en tous sens. N’appréciant pas plus que ça le groupe, je profite tout de même de cet impressionnante machine, Paul Stanley et Gene Simmons jouant comme personne avec la foule : l’un fait entonner la Marseillaise au public, l’autre toute langue dehors, est plus grimaçant que jamais…

Nous aurons droit à tout ce qui est imaginable sur un show de Kiss, confettis, fumée, explosions de flammes, envol de Paul Stanley jusqu’à la tour de son située à une cinquantaine de mètres de la scène sur “I Was Made for Loving You”, Gene Simmons crachant du sang, et enfin un formidable feu d’artifice !

Les lumières s’éteignent doucement sur le site du festival, les décibels se taisent, la foule hagarde se dirige soit vers un repos bien mérité, soit vers le Metal Corner pour fêter dignement cette fin de Hellfest… c’est déjà fini…

Comme tous les ans, on est à la fois partagé entre le désir de se reposer enfin dans un bon lit, et la tristesse que cette grand messe du Metal soit passée si vite. Ce Hellfest 2010 restera dans les mémoire des spectateurs comme une édition particulièrement réussie, tant du point de vue musical (115 groupes !!), que de l’organisation, chaque année meilleure. Avec 72000 entrée en trois jours, le festival renforce sa position de rendez-vous incontournable pour tous les metalheads. C’est un constat qui était loin d’être évident quelques mois avant, quand on pense aux polémiques grotesques causées par certains politiques, dont nous tairons les noms (suivez mon regard…)

Qu’importent les esprits chagrins, les protagonistes, que ce soit les organisateurs, les musiciens, les fans, ou encore les Clissonais, savent à quoi s’en tenir. En espérant une édition 2011 encore plus grandiose, je vous donne rendez-vous l’année prochaine pour toujours plus de décibels. Stay Rock ‘n Roll !

Plus de photos du Hellfest 2010 sur le Flickr des Immortels.

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