Le blog des Immortels - Chroniques musique alternative » Chroniques Rock http://www.lesimmortels.com/blog Le blog des musiques alternatives et des alternatives musicales Wed, 05 Sep 2012 17:42:59 +0000 http://wordpress.org/?v=2.8.4 fr hourly 1 Bärlin – Bärlin (2012 / autoproduit) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4936/2012/09/04/barlin-barlin-2012-autoproduit/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4936/2012/09/04/barlin-barlin-2012-autoproduit/#comments Tue, 04 Sep 2012 05:00:01 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4936 Oxymoron, j’écris ton nom. Cette figure de style alliant deux éléments a priori incompatibles permet de qualifier une situation aberrante et inconcevable de prime abord. Consacrée notamment par Gérard de Nerval avec son fameux ’soleil noir’, elle se réfère ici à l’album éponyme de Bärlin. La jaquette présentant un intérieur autrefois fastueux mais à présent abandonné et subséquemment en ruine. Cependant, ce décor est trop symétrique, trop posé et appelle la qualification de ‘désordre agencé’. Ainsi est appelé l’oxymore, et celui-ci se retrouve en plein dans la musique elle-même.

Les premières sensations nées de l’écoute de l’album sont du domaine impressionniste. Un timbre particulier, des compositions à la fois pop, rock et jazz avec foisonnement de cordes ; tout cela conduit à brouiller les repères. Puis, petit à petit, les compositions s’enchaînant et se répétant au gré des écoutes, les éléments se mettent en place. Une ville grise délavée de pluie et nimbée du jaune des réverbères, des êtres aussi enfumés que les salles qu’ils peuplent, des murs défraîchis, des portails rouillés. Un monde qui se raconte avant de disparaître. Ou alors qu’elle disparaît. Ou encore qui a déjà disparu.

Cette impression d’effacement, de brume masquant les contours est traduite par toutes les ruptures et décalages réalisées au gré de l’album. De prime abord, le tout est déstabilisant car il rompt avec des déroulement plus éprouvés et indubitablement moins éprouvants. Mais les débordements et le chaos pouvant apparaître çà et là ne sont nullement aléatoires ou entropiques. Ce barnum de façace est en réalité, comme le spectacle du promoteur du même nom, parfaitement ordonné et parvient, en conséquence, à créer et maintenir une atmosphère étrange et piquante. Le premier contact est étrange, mais cette délicate sensation d’étrangeté, similaire à celle suscitée par le visionnage de la série Twin Peaks, est au final un délice et mérite largement l’effort de la prise de contact.

  1. Pristina
  2. Sins
  3. Lilian marks
  4. Sleepwalker
  5. Morphine
  6. City of quartz
  7. Indigo notes of love
  8. Dreams
  9. Two sides girl

Bandcamp : http://baerlin.bandcamp.com/

]]> http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4936/2012/09/04/barlin-barlin-2012-autoproduit/feed/ 0 Cold Specks – I predict a graceful explosion (2012 / Naïve) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4860/2012/08/23/cold-specks-i-predict-a-graceful-explosion-2012naive/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4860/2012/08/23/cold-specks-i-predict-a-graceful-explosion-2012naive/#comments Thu, 23 Aug 2012 10:00:23 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4860 Dans la banlieue pauvre de Toronto où vivait sa famille et ses six frères et soeurs , celle dont le pseudo est Al Spx n’avait qu’un endroit pour s’isoler et rêver son futur : le placard de sa chambre où elle s’enfermait. Elle se voyait déjà devenir guitariste d’un groupe de rock en écoutant les Strokes, Tom Waits et surtout le live de Sam Cooke au Harlem Square Club. Très vite elle ose, se lance, perce. Très vite aussi certains de ses premiers titres furent censurés sur les radios qui n’aiment trop souvent que les produits euphorisants et anabolisants.

Sa voix est un instrument supplémentaire au milieu de ceux qui l’accompagnent. Existe en elle quelque chose d’incantatoire quoique voilé. Cela crée – avec des orchestrations adéquates – un climat atmosphérique et éthéré raffiné. Il ne passe pas pour autant l’éponge sur les aspérités du réel. Celle qui revendique le swing gospel baigne son onirisme dans une réalité sombre à l’opposé du gospel séraphique qui n’est pour Michaux qu’une « des réjouissances pseudo célestes pour gens simples ». A la fois poétique et noir, loin d’une odieuse mollesse du spirituel caricature de toute élévation, cet album produit en Angleterre crée un décalage avec ses racines du sud des USA. Par la reconfiguration que propose Jim Anderson et dans cette haute couture, la rebelle et décadente artiste a de quoi faire largement oublier Tracy Chapman à laquelle on se plaît ou complaît à la comparer..

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Beak> – >> (2012 / Invada) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4845/2012/08/11/beak-2012invada/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4845/2012/08/11/beak-2012invada/#comments Sat, 11 Aug 2012 19:29:02 +0000 JPGP >]]> ]]> http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4845 Beak est né il y a deux ans. Il développe rock minimaliste fondé sur le trio Geoff Barrow (membre de Portishead entre autres et producteur du label Invada), Bill Fullet (Fuzz Against Junk) et Matt Williams (Team Brick). Leur krautrock reste le modèle postmoderne de ce qu’on appelle le mötorik et la dub noise.

Se contentant d’une sorte de logo, >>, pour tout titre, Beak prouve que la musique peut se passer de mots. Si dans son précédent album le groupe avait beaucoup joué des bourdonnement électroniques (Sunn O))) – autre groupe adepte des signes – n’était alors pas loin d’eux), il revient ici à une musique essentiellement répétitives faites de « durations » propre à une forme d’hypnose.

L’album refroidit d’emblée par “The Caol” sorte de machine célibataire en rien désirante avant de se consacrer à un parfait motorik teinté cependant cold-wave. Le titre “Spinning Top” est plus qu’honnête mais “Wulfstang II” reste le moment majeur de l’album. Soigneusement composé d’une ligne lancinante, le morceau germine de divers types de torsion que l’on retrouve ensuite avec “Eggdog”, “Liar” et “Kidney” point d’orgue final .

Plus ambitieux et ample que le premier album du groupe, >> possède une tension très particulière aussi primitive que fascinante dans ces effets hypnotiques. Arrêtons cependant de comparer le groupe à Neu! et de Can ou à Joy Division même si de telles références restent flatteuse. Beak crée en effet sa musique.

Elle est fondée sur une sorte d’improvisation d’exécution (l’album fut plié en une petite quinzaine de jours) mais mûrement réfléchie et préparée – en concert notamment où le groupe impressionne. Il garde une inventivité évidente à la dynamique électronique volontairement primitive. En conséquence Beak ne serait-il pas, par excellence, un groupe post-punk par l’esprit et par sa dimension ludique ?

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Pussy Drinker – Stoned & Drunk (2012 / autoproduit) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4840/2012/08/07/pussy-drinker-%e2%80%93-stoned-drunk-2012autoproduit/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4840/2012/08/07/pussy-drinker-%e2%80%93-stoned-drunk-2012autoproduit/#comments Tue, 07 Aug 2012 19:26:50 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4840 Pussy Drinker - Stoned & DrunkUn coup de pelle de stoner de la part de Pussy Drinker et ça repart.]]> Passons rapidement sur l’aspect potentiellement tendancieux du nom du groupe. Certes, Pussy Drinker, cela peut renvoyer à une image très imagée à l’endroit des parties intimes féminines, mais en la matière rien ne vaudra le surnom trouvé de manière lumineuse par les créateurs de la série animée American Dad pour George Clooney. « Pussy nailer », « Cloueur de chattes » dans notre bonne vieille langue, ça c’est de la poésie.

Bref, les Pussy Drinker (à la bonne vôtre) proposent une démo de trois titres intitulé Stoned & Drunk, ce qui peut donner à craindre pour l’intégrité de ses chaussures après écoute. Néanmoins, ce n’est pas forcément une impression d’orgie de substances psycho-actives qui se dégage des compositions. Il est question de stoner, alors si l’auditeur se doit d’être assommé, c’est par la simple grâce de la musique. Pour les abus divers, on verra plus tard.

En l’espèce, les morceaux répondent bien aux codes du genre avec une batterie marteau-pilon et une guitare lourde comme un poêlon. L’ensemble est bien entendu pesant, plombé, et crée une atmosphère lourde, basse de plafond, sombre. Les titres sont nerveux sans céder à la précipitation. Pour autant, il manque sans doute une voix à la croisée des chemins entre Tom Waits et Nick Cave, éraillée par des années passées à chanter des chansons paillardes au fond de la mine. En l’absence de voix, les compositions peuvent paraître nues, telles un filon exploité trop vite. En outre, la production fait sonner le tout de manière un tantinet lisse, alors qu’il est possible de s’attendre à ramasser plus d’éclat de roche dans la figure. Mais pour une première excavation, cela est intéressant et permet de faire une escapade à la lueur des lampes frontales. Et sans devoir lâcher de pépite.

  1. Intro
  2. Stoned & Drunk
  3. Outro

Bandcamp : http://pussydrinker.bandcamp.com/album/stoned-drunk

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Les Filles du Désir – A Tribute to Noir Désir (2012 / Sirona Records) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4826/2012/07/29/les-filles-du-desir-a-tribute-to-noir-desir-2012sirona-records/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4826/2012/07/29/les-filles-du-desir-a-tribute-to-noir-desir-2012sirona-records/#comments Sun, 29 Jul 2012 14:40:00 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4826 Les Filles du Désir - A Tribute to Noir DésirLe collectif Les Filles du Désir rend hommage à Noir Désir avec la manière.]]> Face à une compilation, il est toujours difficile de savoir à quoi s’attendre. Le contenu est parfois moins, souvent plus inégal qu’un album conçu et proposé par une unique entité artistique. Bien entendu, chacun se plaît le plus souvent à anticiper qui tirera le mieux son épingle du jeu. Ici, l’exercice en lui-même a par ailleurs de quoi faire se soulever plus d’un sourcil. Il est en effet question d’un hommage à Noir Désir porté par des voix féminines. Cela pourrait paraître facile et être taxé de simplement surfer sur le manque suscité par la fin de l’aventure du groupe bordelais.

Mouais. Enfin, en constatant que la sélection a été réalisée par le sieur Pedro, plus connu sous le pseudo HIV+, il est de bon ton de se rappeler que celui-ci n’a jamais vraiment donné dans la facilité. Autant donc se nettoyer de toute idée préconçue, de toute attente spécifique et écouter d’une oreille curieuse les différentes pistes.

La voix de Bertrand Cantat a un timbre particulier et conférait par conséquent une dimension particulière et habitée aux textes. Quelle que soit l’appréciation portée sur le résultat des différentes relectures, les reprises portent réellement une vision, une appropriation de la flamme véhiculée par Noir Désir tout en la resculptant, qui à sauce rock sauvage, qui au moulin des machines.

Bien que très divers sur la forme, l’ensemble semble animé par la même envie de partager son affection pour le groupe au travers de ce tribute. Certains titres retiendront plus l’attention que d’autres, mais le tout est des plus homogènes en terme de qualité. Ainsi, R3-Mute livre un “Aux sombres héros feat MisCa Radio Mix” des plus aquatiques, comme perçant aux travers des flots et ne dépareille pas aux côtés d’un enroué et sale “Comme elle vient” de Flipin’heck ou bien encore de deux extraits de Nous n’avons fait que fuir.

Alors, certes, en 16 pistes, l’ensemble de la discographie de Noir Désir n’est pas balayée par le menu, et certains morceaux phares, comme “Tostaky” ou “L’Homme pressé” ne figurent pas dans le tracklisting. Mais A Tribute to Noir Désir n’est pas un simple exercice de style et donne autant l’envie de réécouter les titres qui la composent que les versions originales, ce qui semblait être son but affiché. Et le tout sans exiger un euro.

  1. Nat & the Bat Cat – Si rien ne bouge
  2. Zitta lo Manadine – Toujours être ailleurs
  3. Les 2 Sans Tribu – The Wound
  4. Paganella – One trip one noise
  5. Flippin’heck – Comme elle vient
  6. Jezabella – Les Ecorchés
  7. Teenage sin taste feat Valère – Pictures of yourself
  8. Brain Leisure feat Varla – Sweet mary
  9. Lee Gloo – Lost
  10. Varla & The Crypt – L’Appartement
  11. R3-Mute – Aux sombres heros feat MisCa radio mix
  12. Punish Yourself vs Sonic Area ft B’Loon – Nous n’avons fait que fuir II
  13. Cheerleader 69 ft Lynn SK – Nous n’avons fait que fuir I
  14. Rivkah – Joey I
  15. Stromptha feat Valère – Apprends a dormir
  16. Popoï Sidoh ft Sabatel (The Boucing Cheshire Cat) – La Chaleur

Site : http://www.sirona-records.com/

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Serj Tankian – Harakiri (2012 – Serjical Strike / Reprise Records) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4820/2012/07/25/serj-tankian-harakiri-2012-serjical-strikereprise-records/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4820/2012/07/25/serj-tankian-harakiri-2012-serjical-strikereprise-records/#comments Wed, 25 Jul 2012 21:36:18 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4820 Serj Tankian - HarakiriNouvel album pour Serj Tankian loin d'être suicidaire.]]> D’aucuns avaient tenté d’enterrer Serj Tankian lors de la pause annoncée par System of a Down. Les précédents albums solo de l’américain d’origine arménienne et né au Liban, ainsi que la reprise d’activité du groupe,  avaient contraint les oiseaux de mauvaise augure au silence, aussi ne peut-on pas leur en vouloir d’esquisser un sourire à la lecture du titre de l’album Harakiri. Hélas pour eux, celui-ci ne sonne nullement comme un chant du cygne, et encore moins de l’autruche.

Imperfect harmonies pouvait sonner pop à certaines oreilles au regard de différentes de ses composantes. Cette remarque, ou regret c’est selon, n’a pas cours en l’occurrence. Si l’album précité semblait décrire une parabole dans la trajectoire de ses titres, la ligne est ici beaucoup plus directe, un peu à l’image d’un carreau tiré par son arbalète. Cela ne signifie pas pour autant se prend pour Metallica façon St Anger et se dépouille de la totalité de ses ornements. Serj Tankian met bien entendu en avant son timbre particulier, sa capacité à alterner phrases toutes en légèreté et passages plus pêchus selon le terme consacré. Et bien entendu, il fait ses propres chœurs.

L’impression qui se dégage de l’écoute est celle d’un sourire. Intérieur, le sourire, plus que physique à l’écoute de titres qui n’incitent pas forcément à la franche rigolade, comme “Occupied tears” traitant du conflit israélo-palestinien et citant l’Holocauste ou encore”Uneducated democracy” ou “Reality TV” traitant notamment des sujets chers au cœur de l’un des co-fondateurs d’Axis of Justice, en l’espèce l’éducation ou les dérives médiatiques. Le sourire, intérieur donc, auquel il est fait référence est celui d’un artiste qui semble en paix avec lui-même et qui souhaite tout de même faire part de son ressenti et de ses indignations.

Et porté par cette sensation agréable, on en viendrait, sans malice aucune, à souhaiter entendre une reprise audacieuse de “Ching Chime” par Avril Lavigne, elle qui avait apporté une relecture particulière à “Chop Suey” lors de l’une de ses trop nombreuses prestations scéniques.

  1. Cornucopia
  2. Figure it out
  3. Ching chime
  4. Butterfly
  5. Harakiri
  6. Occupied tears
  7. Deafening silence
  8. Forget me knot
  9. Reality tv
  10. Uneducated democracy
  11. Weave on

Site : http://www.serjtankian.com

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Grassering – Autophagie (2012/autoproduit) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4753/2012/07/06/grassering-autophagie-2012autoproduit/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4753/2012/07/06/grassering-autophagie-2012autoproduit/#comments Fri, 06 Jul 2012 10:00:18 +0000 Alkayl http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4753 Grassering - AutophagieUn album de Grassering à savourer avant qu'il ne se consomme lui-même.]]> grasseringDéjà deux ans et presque demi que l’EP de Grassering a été chroniqué en ces pages. Deux ans et demi que son teint d’albâtre a risqué le coup de soleil en s’exposant. A ce moment-là, certaines remarques avaient pu être formulées. Sont-elles toujours d’actualité ? Des évolutions sont-elles survenues ? C’est là tout l’enjeu de suivre un groupe sur la durée et de voir les EP se muer en albums à part entière.

La première production du groupe s’était distinguée par une ambiance auto qualifiée de dark dub. Ici, l’aspect dub n’est plus mis en avant, la formation préférant se ranger derrière la bannière rock. Il est toutefois possible de percevoir une pulsation trip-hop au gré des contre-temps. L’emballage global reste cependant bien rock, avec riffs mis en avant.

Le côté sombre d’Autophagie est porté sans  se révéler par trop noir. C’est l’obscurité qui offre le contraste au diaphane de ces peaux. Et c’est d’ailleurs le titre correspondant, “Les Peaux diaphanes”, qui caractérise le mieux cet album : atmosphère posée en délicatesse au moyen de quelques notes puis spirale légèrement ascendante qui se déroule. Le chant, en français, semble ici plus musclé que dans les souvenirs liés à l’EP. Il peut à la fois s’ancrer dans le sol et s’élever ensuite vers les nuées. En langue anglaise, les mots semblent glisser de manière encore plus fluide, mais peut-être selon des sonorités plus communes.

Cet album de Grassering constitue un bon moment et l’atmosphère instillée ne se dissipe qu’avec la dernière piste. Il crée les sensations d’une plongée dans des scènes en suspension, obscurcies par un danger impalpable mais néanmoins perceptible, mais au sein desquelles une petite voix joue le rôle de fil d’ariane.

  1. Brain
  2. Interdit
  3. Narcose
  4. Les Peaux diaphanes
  5. L’Allié
  6. Logorophobie
  7. Goodbye London
  8. Keen
  9. Nuits Noires
  10. De l’affrontement désuet de deux faces du même dé

Site : http://www.grassering.com

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T. Rex – Electric Warrior (2012/Universal) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4747/2012/07/02/t-rex-electric-warrior-2012universal/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4747/2012/07/02/t-rex-electric-warrior-2012universal/#comments Mon, 02 Jul 2012 18:43:56 +0000 JPGP http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4747 T. Rex - Electric WarriorRéédition d'un album de T. Rex électrisant.]]> trex

Une nouvelle mode a vu le jour il y a deux ans avec la réédition du Exile on Main Street des Rolling Stones. Jusque-là, les majors en perte de potentiel économique se contentaient de ressortir les albums mythiques en de simples rhabillages remasterisés parfois peu distinguables des originaux. Désormais cela ne suffit plus : on accompagne pour l’occasion des morceaux et versions abandonnées. Mais avec T. Rex un pas de plus est franchi au moment où le coup va se doubler avec le Ziggy Stardust de David Bowie.

En septembre 1971 sortait Electric Warrior. Tous les titres – de “Get It On”, à “Cosmic Dancer”, de “Jeepster” à “Mambo Sun” – furent et demeurent de petits chefs d’œuvre. Produit par Tony Visconti cet album resta plus de six mois au sommet des charts et fit de Marc Bolan une pop star charismatique trop vite disparue. Le guerrier électrique demeure néanmoins une référence absolue non seulement du glam-rock mais de l’histoire de la pop.

Pour cette réédition un coffret Super Deluxe contient non seulement l’album mythique : il est accompagné des faces A et B de singles du groupe, de versions de travail et des prises alternatives des titres de l’opus. Pour couronner le tout, un DVD propose des performances live et une sorte d’album de photos. Mais toute cette bourre n’est qu’anecdote superfétatoire.

On retiendra donc l’album et ses syncopes de cadences rythmiques. Sans passé, présent ou avenir, il existe pourtant dans le temps où il fut créer comme il perdure quarante années plus tard. La voix de Bolan se mêle instinctivement à la couleur de la musique – une couleur en noir et en or comme sa pochette.

Electric Warrior conserve une dimension obsessionnelle rare. Toute l’aura du rock y est reprise au moment où Bolan revisitait ses racines « à sa main » qui torturait sa guitare. La musique est en déflagration mais aussi en suspension. S’y éprouvent une authenticité sans faille, une fusion esthétique délirante en un sens de l’espace musical particulier. Le rythme binaire combiné aux harmonies sinusoïdales donne à la « surface » de chaque plage une tonalité érotique singulière, exacerbant le désir d’y pénétrer, de s’y perdre.

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Aña – Ces roses flotteront sur l’océan (2012/En Attendant) http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4726/2012/06/19/ana-%e2%80%93-ces-roses-flotteront-sur-leau-2012en-attendant/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/4726/2012/06/19/ana-%e2%80%93-ces-roses-flotteront-sur-leau-2012en-attendant/#comments Tue, 19 Jun 2012 10:57:46 +0000 Killer Queen http://www.lesimmortels.com/blog/?p=4726 Aña – Ces roses flotteront sur l'eauEntre aquatique et aérien, Aña propose un nouvel EP de qualité.]]> anaL’expression ‘l’album de la maturité’ prête souvent à rire tant elle est convenue, semée à tout vent, et finalement fondamentalement privée de son sens. Et pourtant… Leur précédent maxi, très réussi (évoqué par là ) laissait présager une suite toute en nuances et demi-tons ciselés, intimiste et toujours réalisée de bout en bout par le duo multi-talent et multi-fonction que forment les Normands Amandine et David.

Quatre ans après, voici que les roses flottent sur l’océan. Rarement titre, pourtant emprunté à l’un des morceaux phares de l’album, comme le veut l’usage, n’a aussi bien cerné l’essence même d’un album : des roses, comme autant de morceaux électro-pop sombre (”I see”), trip-hop lumineux (”Reflections”), pop-rock entêtant (”The shadow of the doubt”) ou aux portes de la new/cold wave moderne (”La dernière lumière rouge”) flottant sur un univers aux contours paisibles et maîtrisés. Si l’on peut regretter que la douce voix cristalline d’Amandine ne soit pas parfois un tout petit peu plus articulée et intelligible, elle porte seule et avec beaucoup de beauté et de fausse indolence, de fausse indifférence des textes intimes, en français ou en traduction anglaise, sur la maternité (”Mother”) ou la fuite du temps (”A lonely man”).

Le point d’orgue de cet album restant le somptueux et lancinant final éponyme “Ces roses flotteront sur l’eau”, mêlant toutes ces influences pour un morceau dont on ne sait plus très bien si c’est de tristesse ou de joie nouvelle qu’il vous transperce.

Cet album, très équilibre entre sombre et juste ce qu’il faut de lumière, est une belle réussite, le sillon d’Aña se creuse dans un paysage d’instinct organique et de légèreté mélancolique. 

  1. Reflections
  2. La Dernière lumière rouge
  3. West
  4. The Shadow of the doubt
  5. Mother
  6. I see
  7. A Lonely man
  8. Une Étoile scintille
  9. Ces Roses flotteront sur l’océan

 

Myspace du groupe : http://www.myspace.com/anawave

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