Et même si les différentes composantes sont bien en place et ne font pas s’enrayer l’arme, la finesse n’est pas cependant nécessaire, que ce soit au  niveau du timbre rocailleux que des nombreuses distorsions. La rythmique est lourde, les pulsations font mal. Et pour bien renforcer son propos avec le bien nommé « Silence is violence », Fishing with guns donne dans le mélodique et l’instrumental en guise de césure, à l’hémistiche de son propos, avant de revenir en contre-pied sur la fin du morceau.

Et de changer de stratégie dans sa chasse à la grosse bête, la dimension hardcore se perçoit de manière plus immédiate par rapport à la précédente phase d’assaut, davantage stoner. les tempi accélèrent, la course s’engage. Hallali et curée en vue ? Rien n’est moins sûr, il faudrait un estomac aux proportions dantesques. Pourtant, c’est bien la mort qu’annonce la dernière piste au titre norvégien. Se trouve-t-on pour autant dans le troisième cercle propre aux gourmands ? Les griffes ne sont pas loin, mais le monstre à vaincre sonne plus intérieur qu’externe. Au travers des trépidations, c’est bien la bête interne qu’il convient de confronter. Et l’écoute, débutée avec le sourire de la traque à entreprendre, se termine avec une sensations de gravité et de mélancolie. Comme si cette lutte avec ses propres démons s’avérait perpétuelle, cyclique, récurrente bien que non continue. Justement…

1. King of monsters
2. Kaijû
3. Murder death kill
4. Moshpute
5. Silence is violence
6. It’s poutring
7. Supercharged
8. The Ghost theory
9. Død

Bandcamp : http://fishingwithguns.bandcamp.com/

Les ingrédients, saccades, voix d’outre-tombe et voile mélodique oppressant, sont de mise et ce dès les premières notes. Le marasme musical est structuré, porté par le voile instrumental de fond qui nappe les grognements impies d’un voile d’angoisse suintant.

Si le genre musical est bien défini, le trio ne s’enferme pas pour autant strictement dans des clichés trop rebattus, quelques emprunts au punk ou au rock moins marqué peuvent être identifiés et sont bienvenus. Loin de perturber l’expérience, ils stimulent l’intérêt de cette pause en territoire profané.

1. Erwacht
2. Verloren
3. Kollektive Einsamkeit
4. Maschinenfählg
5. Dort

Bandcamp : https://rumsdiezeit.bandcamp.com/

L’EP L.O.V.E a été, de manière fort judicieuse, été révélé au monde le 14 février, honorant ainsi tous les Valentins et les Valentines, de la manière qui semblait à ceux-ci la plus appropriée. Sûrement en leur flattant les oreilles donc.

GaidjinN collabore avec Betraying the martyrs sur un titre, « We the blood », ce qui permettra à certains de situer le fonds musical dont il est question. Pour les autres, il est possible d’évoquer la très grande maîtrise technique, mise au service d’ambiances sachant mêler les atmosphères avec certaines lueurs éthérées, en contraste avec des rythmiques musclées et des grognements d’outre-tombe. Clair-obscur, clair-saturé, telles sont les oppositions qui se répondent de manière fluide, mêmes si les heurts sont légion.

Une fois la surprise de l’évolution musicale passée, il est possible de se recentrer sur ce qui est à présent proposé et d’apprécier sans retenue les compositions, riches en nuances. Cet EP est présenté comme un prélude à un album et cela ne peut qu’être intéressant, si tant est est que cela ne débouche pas sur une fugue.

1. We love because he first loved us
2. Swarming creatures
3. We the blood
4. Dying for the love of gods
5. Living for the love of us all
6. Deeper underground

Deezer : http://www.deezer.com/album/11933732

]]> http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/8959/2016/03/14/gaidjinn-l-o-v-e-2016-autoproduit/feed/ 0 http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/8955/2016/03/14/origami-geijutsu-the-hibakuska-haikus-2016-autoproduit/ http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/8955/2016/03/14/origami-geijutsu-the-hibakuska-haikus-2016-autoproduit/#respond Mon, 14 Mar 2016 09:28:03 +0000 http://www.lesimmortels.com/blog/?p=8955 Si l’imaginaire musical s’abreuve à intervalles réguliers de la culture nippone, elle est souvent un habillage, de jolies estampes délavées ne reprenant pas l’âme de l’archipel. Pour autant, est-ce là le plus important ? Si des formations telles que G.Nova s’approprient avec respect l’atmosphère du pays du Soleil Levant, il semble sans nul doute préférable de ne pas sombrer dans la singerie, et de s’abstenir plutôt que de caricaturer. ORigami geijutsU (OR.U pour les intimes) ne teinte pas son mathcore d’harmonies sensément représentatives du Japon. Et cela préserve l’essence des compositions.

Instrumentales, à l’exception du titre de clôture « Paranoid » qui accueille Olivier Haes, celles-ci connaissent leur lot de dissonances et de changements de rythmes plus ou moins abrupts. Et, ruptures faisant, révèlent toute la pertinence du nom du projet porté par ce trio lillois. L’origami permet, au gré de pliures précises d’une simple feuille de papier, à donner naissance à des formes plus ou moins complexes rappelant des créatures, existantes ou non. Et c’est bien à cela que se livre les trois comparses. Au gré de leurs changements de gammes, de rythmes, de notes, il parviennent à matérialiser des univers déstructurés, n’existant que dans les fragments d’instants modelés à coup de boutoirs rythmiques.

De ce foutoir apparent jaillissent de purs éclats d’atmosphères, aussitôt renversés à peine esquissés, comme le premier coup de pinceau sur la toile se voit recouvert par les suivants.

1. Fig. 1
2. The Randlett system
3. Trisection on a leaf
4. Paper yokais awakening
5. Senbazuru
6. Axiom II too slow to fold
7. Differential geometry
8. A Rustle before silence II
9. A Rustle before silance III
10. Paranoid

Facebook : https://fr-fr.facebook.com/origamigeijutsu/

Après quelques habiles esquives de tomates pourries, il est possible de revenir au fond de l’affaire. Et ce même si le principal a déjà été dit. En effet, d’un point de vue surplombant, l’ensemble de ce Supersymmetry flatte et caresse l’oreille tout en la bousculant un brin au gré des pulsations.

En s’approchant un peu plus près de la bête, il est possible de noter un jeu de guitare précis, des rythmiques bien présentes et mises en lumière de manière convaincante et un chant sachant jouer de la nuance. Le métal proposé ne rechigne pas devant la saturation mais parvient à glisser des plages mélodiques sans se Nickelbackiser. L’intervention d’Ani Ritzel de Dharma sur « Breath inside me » se fait d’ailleurs tout en fluidité.

L’écoute permet de percevoir la belle unité se dégageant de cet album, la couleur grise caractérisant visuellement l’objet se révélant des plus adéquates. Cette teinte permet de véhiculer cette idée de nuance, de mélancolie, de léger voile recouvrant des atours pourtant anguleux par endroits.

1. Tainted impression
2. God in Hell
3. Black Circles
4. Breath inside me
5. Persona
6. Walking dead
7. Living time
8. Depersonalization
9. Wasted time
10. A wild night
11. Into the supersymmetry

Site : http://www.khynn.net/

Le titre adresse un clin d’œil à une prétendue dimension démoniaque, non pas forcément que les musiciens s’habillent en Prada, mais on attribue à sa majesté démoniaque la proverbiale capacité de se nicher dans des détails. En l’espèce, ce serait plutôt un penchant, forcément tendancieux, de précision qui pourrait être narré, enluminé, mais sans rechercher un quelconque exorcisme. En effet, tout comme une œuvre de Jérôme Bosch, les 9 titres fascinent, la dimension horrifiques en moins.

1. Rise of Adrenaline
2. The Errorist
3. Visions of Inhumanity
4. Bullseyes
5. Disgusting Secrets
6. Kabuki – 歌舞伎
7. (We were) Gatekeepers
8. Nonversation
9. F.A:T: (Bonus Track)

Bandcamp : https://colossusfall.bandcamp.com/album/hidden-into-details-2015-new-album

En l’espèce, le groupe met à profit ses capacités afin de proposer un hardcore plutôt trépidant, écorché dans son expression mais bien installé dans ses rythmiques. Carré et tranchant en somme. Une touche de rock sudiste en prime, au détour de quelques motifs, comme pour les intros de « Lonesome Ranger » ou de « Under my skin ». Et si le côté rocailleux des pics se fait bien sentir, il est plus aisé d’anticiper l’entrée en scène d’un serpent à sonnette que d’un bouquetin.

La formation fait montre d’une belle maîtrise technique, les développements ne dérapent mais glissent avec aisance. Du carré un rien adouci aux angles mais pas arrondi pour autant.

1. Rockosterone
2. Rebirth
3. Leave me be
4. One more time
5. Lonesome ranger
6. Under my skin
7. The Factory
8. My Rage
9. There we go
10. Head over heels

Bandcamp : http://nevercold.bandcamp.com/

Si le bonheur ne peut être atteint, les notes doivent traduire cette impasse d’accomplissement, cet étranglement de la pensée. En cela le style et les revendications assez directes véhiculées par le quartet parviennent à leur fin. Et si la force constitue le fer de lance de la musique déployée, la dimension mélodique n’est pas absente, l’aisance des guitares se conjuguant avec fluidité aux martèlements divers. Cet aspect jalonne les 14 étapes dont les titres ont autant de bornes marquant le chemin restant à parcourir et sa dimension étouffante.

Un élément marque au long de l’écoute, celui de la durée. Avec 14 titre en 43 minutes, soit une moyenne à peine supérieure à 3 minutes par composition. Rien de notable en soit. Pourtant, l’enchaînement des titres semble s’inscrire en longueur, non pas que l’album soit pénible ni ennuyeux mais plus comme si le poids d’une société hautement perfectible en venait à peser sur les oreilles, ce qui s’avère plutôt conforme aux sensations des citoyens.

1. Soleil noir
2. Nous savions
3. Dernier souffle
4. Ravage
5. Coma
6. Le Monde inverti
7. Immortel
8. Chan chan
9. Sous la bannière obscure
10. Tony
11. Les Pionniers du chaos
12. Solitaire
13. Résigné
14. La Fin des Mondes

Et on notera le titre/clip single en forme de clin d’œil à l’œuvre de Barjavel.

Le groupe britannique mêle sonorités à l’ancienne, lorgnant du côté de certains glorieux anciens (non, pas Cthulhu jeune cultiste) mais plus Mötley Crüe ou Anthrax. La guitare sait pleurer, le chant se répandre, les distorsions emplir l’espace et le martèlement se faire. Sans originalité dégoulinante mais avec efficacité et une justesse certaine. Ainsi qu’avec une dose d’humour science-fictionnesque, comme pour les pérégrinations synthétiques du « Laserwolf ».

Entre bouffée de nostalgie à cheveux longs et curiosité relative à l’œuvre future de ces jeteurs de cailloux de Guersney, une bonne écoute ne saurait mentir. Et puis, ils ne sont pas si méchants que ça, quoi qu’en dise le titre de l’EP.

1. Catspaw
2. Laserwolf
3. Kokodushi
4. Parisian dust

Bandcamp : http://stoneemall.bandcamp.com/