David Bowie – Live in Santa Monica ’72 (2008 / EMI)

David Bowie a eu plusieurs vies. Bien plus que nombre d’entre nous. Parmi ces diverses incarnations, enfilées au gré des années, se trouve la peau de Ziggy Stardust. Débarqué de Mars en 1970 en compagnie de ses musiciens-araignées, cet être étrange disparut le soir du 3 juillet 1973, après un concert resté dans les mémoires. Outre cette performance d’anthologie (Ziggy Stardust and the Spiders from Mars), la discographie de l’androgyne à la chevelure flamboyante se réduisait jusqu’à présent à The Rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars, sorti l’année précédente. C’était sans compter avec la facétie du sieur Jones, qui extrait de ses malles ce précieux… bootleg.

Oui, il s’agit ici d’un bootleg devenu officiel. C’est David lui-même, au revers du boîtier, qui l’explique au travers d’une bafouille reprenant les principaux défauts de cet enregistrement : musiciens sous l’effet de substances, oubli de paroles, balance mal fichue. Mais ce concert revêt aux yeux de l’homme aux yeux vairons une importance particulière, ce qui explique sa sortie.

Faut-il pour autant se fier à David Bowie ? S’il y a quelque chose que l’on ne saurait nier à ce britannique, c’est bien son sens du timing. 35 ans après la ‘mort’ de Ziggy Stardust, il était peut-être temps de ranimer la flamme. Mais à la première écoute de ce concert du 20 octobre 1972, cette mauvaise pensée s’évanouit.

Elle disparaît en effet pour cause de choc auditif : sans nul doute, cet enregistrement n’était pas à l’origine fait pour être diffusé. Le son n’est pas terrible. Pas honteux. Mais pas terrible. Les chœurs sur « Changes » et surtout sur « Five years » sentent la fatigue et les substances prohibées. Le début de « Space oddity » est quelque peu original. Parfois, il faut vraiment savoir qu’un clavier jouait sur scène ce soir là. On en serait presque curieux de savoir si Ziggy s’est livré à son exercice de mime au début de « The Width of a circle ».

Cependant, force est de reconnaître que la magie opère. Indubitablement. La prestation est remplie d’imperfections, constellée d’aspérités, enfumée. Mais elle respire, elle transpire, elle existe. Malgré les outrages du temps subis par les bandes magnétiques, le petit cri d’animal poussé au début de « Ziggy Stardust » fait son office, et on fait mine d’oublier tous les défauts de l’enregistrement. C’est sans doute cela, la magie du rock.

Ce coffret rassemble, outre le traditionnel livret, une reproduction d’une coupure de presse commentant la prestation et quatre photographies cartonnées. C’est un bel objet, qui trouvera sa place dans la discothèque de tout amateur de David Bowie. Ce live n’est certes pas indispensable, contrairement à Ziggy Stardust and the Spiders from Mars – The Motion picture soundtrack, mais qui a dit que le rock se devait d’être indispensable en toute circonstance ?

01 – Introduction
02 – Hang on to yourself
03 – Ziggy Stardust
04 – Changes
05 – Supermen
06 – Life on Mars
07 – Five Years
08 – Space oddity
09 – Andy Warhol
10 – My death
11 – Width of a circle
12 – Queen bitch
13 – Moonage daydream
14 – John I’m only dancing
15 – Waiting for the man
16 – The Jean genie
17 – Suffragette city
18 – Rock’n’roll suicide

Site officiel : http://www.davidbowie.com

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A propos Alkayl
Canard cosmique, rôliste patenté, humoriste parallèle.

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