Charles-Eric Charrier – Oldman (2011 – Joint Venture Records)
« Calme plat et odeur des moteurs » : tout se mêle dans ce disque rare. Il est chaud (par la voix de son auteur) et lancinant par sa musique et une instrumentation qui se dégage des sentiers battus. On est loin de la tradition française Comme l’écrit Benoît Richard : « ce disque marque une étape dans la carrière d’un musicien précieux ». Smith Smith – après avoir travaillé avec lui sur l’album Gold & Wax de Lokka où il était à la production mais aussi pour Stay Gold, Two Head Bis Bis et Koïma – réalise cet album précieux où Charles-Eric Charrier est accompagné seulement de sa basse. Le disque a été réalisé de manière minimaliste : au milieu d’un salon avec quelques micros.
Cette installation sommaire restitue parfaitement l’épure d’une telle musique. Elle est la plus dépouillée qui soit. Elle oscille entre folk instrumentale et conte populaire, blues africain, haïku et musique contemporaine. Mais l’artiste est au-delà des genres. La basse conserve des bruits métalliques qui appuie les mélopée du songwriter. Avare de mots Charles-Eric Charrier propose une œuvre introspectives même si les textes sont fait de choses vues ou entendues et d’émotions qui transparaissent – par exemple sur le visage d’une femme. Reste le jeu de perceptions prenantes et envoûtantes d’un voyage sensuel : la musique fait au loin entendre la mer. Oldman est magnifique de bout en bout de même que la pochette rehaussé des dessins et peintures de Béatrice Templé.
Laisser un commentaire