David Bowie / ★ Blackstar (2016 – Sony Music Columbia)

Les Immortels avaient déjà annoncé la sortie imminente du présent et à peu près vingt-cinquième album à l’occasion de la sortie de « Blackstar », single de dix minutes au clip étrange lui donnant son nom. Et voilà, dans trois jours, il sera là, pour célébrer le soixante-neuvième anniversaire de son auteur, le toujours si unique David Bowie. Ce morceau éponyme, regroupant deux fragments, l’un dérangeant et syncopé, l’autre lumineux et onirique, est l’introduction de ce nouvel opus. Bien des journalistes, mélomanes et/ou adorateurs se sont posés des questions quant à savoir s’il s’agissait de la suite (et fin) du Major Tom d’il y a des décades, d’une métaphore cauchemardesque des terroristes d’aujourd’hui agitant leur drapeau sanguinaire et malsain, ou d’un nouveau départ vers une autre planète Bowie.

Alors en vérité, ce n’est pas que l’on s’en tamponne mais presque (ndlr : j’ai conscience que c’est un avis tout à fait personnel et subjectif, mais je l’assume). Parlons musique. Cette avalanche de batterie et de percussions qui font rêver n’importe quel-le batteur ou batteuse (et on en connaît), ce saxophone omniprésent comme par le passé, enfin, l’un des passés, étaient annonciateurs d’une couleur très jazz qui ne se démentira pas par la suite, que ce soit sur des rythmiques saccadées (le très élégant malgré son titre ‘Tis a Pity She Was a Whore) ou plus teintées de trip-hop (l’obsédant Lazarus ou le spatial Dollar Days). Bien que l’album soit finalement très court, à peine une quarantaine de minutes, il est dense et trace un univers expérimental, toujours expérimental (la belle Sue qui donne envie de remuer les cheveux). Comme souvent, l’auteur-compositeur-interprète aura su s’entourer de pointures et surtout ouvrager chaque note dans une démarche précise et arty.

Coup de cœur plus particulier : le protéiforme Girl Loves Me, turbulent et à la fois ancien et moderne, électrique et sombre.

À un âge avancé et surtout après une carrière qui force l’admiration même de qui ne l’aime pas, David Bowie peut encore titiller, chercher, trouver, fasciner. S’il ne trouvera probablement pas le chemin des radios FM comme à l’époque où on l’appelait le Thin White Duke, il reste le constat de l’évidence : ★ est juste et bon.

1. Blackstar
2. ‘Tis a Pity She Was a Whore
3. Lazarus
4. Sue (Or In a Season of Crime)
5. Girl Loves Me
6. Dollar Days
7. I can’t Give Everything Away
8. Bonus vidéo : Blackstar

Site officiel : http://www.davidbowie.com/news

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