El Vy – Return to the moon (2015 – 4AD)
El Vy, c’est la suite de The National. Matt Berninger sévit dans les deux projets. Mais, dans sa configuration en duo, il s’y fait moins démagogue. L’auteur fait un retour sur sa jeunesse lorsqu’il écoutait les Smith, The Cure, Les Cramps et rêvait de devenir rock star. Ce qu’il est devenu sans vraiment l’être.
Plus pop et sombre que les galettes de The National, l’album est introspectif. Il se révèle plein de charmes et doit beaucoup à Brett Knopf. Certes, Return to the moon n’est pas sans postures spleeniennes quelque peu maniérées. Mais il demeure avant tout profond par son caractère autobiographique. Berninger s’y raconte en divers fragments d’un storytelling vraisemblable voire véridique même si (avoue l’auteur) certains détails et personnages sont inventés.
L’album peut agacer et sembler monocorde si on n’est pas sensible à la voix et aux histoires du maître de cérémonie. Il reste sans doute loin de Brian Eno et surtout de Lou Reed, père de telles vibrations. Mais chez lui la sensualité était plus prégnante. Par trop de distanciation l’album de Berninger et Knopf pourrait lasser. Néanmoins même dans sa répétition et surtout sa finesse l’album séduit car il sonne juste. En dépit d’un narcissique que certains trouveront marqué il sort par de réelles avancées de bien des carcans sonores.
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