B-Movie : Lust & Sound in West Berlin 1979-1989 (2015)
A la fin des années 70, Manchester vibrait aux sonorités cold wave, new wave et tremblait sous le mouvement Punk, mais ses murs étaient trop étroits pour Mark Reeder. Il s’envola pour Berlin Ouest, où des choses se passaient musicalement, des choses différentes, exotiques, car pas anglaises. Le petit mélomane y trouva bien plus qu’il n’espérait. Il se plongea dans la vie quotidienne mais aussi la vie nocturne d’une ville déchirée en deux, à l’époque où la jeunesse était déchirée partout.
Mêlant images d’archives, films privés et reconstitutions, B Movie : Lust & Sound in West Berlin (La sauvagerie de Berlin-Ouest en français) propose une virée passionnante dans les tréfonds délirants d’une ville où une jeunesse sans espoir mais sans limites s’adonnait à tout sans compter, sans complexes. Une jeunesse qui produisait de la musique sans se poser de questions autres que celle d’aller creuser le plus profond possible dans les abîmes de la création. Une jeunesse underground qui inspira de nombreux artistes qu’on croise ici, Mark Reeder bien sûr, puis Nick Cave, Nena, Malaria!, Christiane F., Einstürzende Neubauten, Die Ärzte, Die Toten Hosen… Tous profondément marqués par la ville, ses rues, ses trous, ses murs – son mur, paradoxalement sa liberté. Sa vraie liberté, celle sans bornes malgré la frontière. Ce documentaire sans doute pas mal fictionné, bien fractionné, fonctionne à merveille, porté par un montage dynamique (peut-être un peu trop ?), des images incroyables, rares et belles (énorme boulot documentaliste) et bien entendu, par une bande son épique. Geil.
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