David Lund – Ever (2015 – Dépôt 214 Records)
De simples petits dessins naïfs ornant une pochette. Il serait aisé de s’arrêter à cette interprétation et à renvoyer cette jaquette à la honteuse exploitation d’un enfant innocent. Pourtant, ces quelques traits sont bien plus révélateurs qu’il n’y paraît quant au contenu de l’album Ever et à sa pop atmosphérique mélancolique.
Les poissons sont liés à l’onde, souvent assimilée à son atour le plus limpide et le plus joyeux. Mais tout sondables qu’ils soient, les océans comportent leurs fosses et abysses. Et en leur sein tout comme dans l’espace, personne ne vous entend crier.
C’est cette impression qui se dégage des compositions de David Lund. S’il est possible de ne retenir que l’écume ou le bond du chevalier en écailles qui crève la surface, les notes charrient des éléments qu’il peut être difficile de percevoir à l’oreille nue. Un peu comme si une spirale descendante tirait la curiosité vers le fond d’une âme aquatique, à la recherche de sensations plus ombre que lumière, néanmoins exprimée avec délicatesse et précision.
Nul boulet ne s’arrime au pied de celui qui fait la descente, le laissant libre de s’échapper vers le haut. Subsiste néanmoins cette curiosité pour un paysage qu’il n’est pas possible de pleinement embrasser du regard. Tout en se faisant frôler par des créatures indistinctes, probablement avatars déformés de poissons.
La voix tout autant délicate que les notes, David Lund parvient à créer une atmosphère mélancolique, parcourue d’une tension infime mais réelle, qui crée une sorte de fascination. Pas si mal pour une première plongée.
- Visual side effects
- Fiction
- Is it a crime
- You are
- Embrace
- Compassion
- Head on the pillow
- Fruit
- Staring at windows
- Ever
Très belle critique, très pertinente!