Sonar – Static motion (2014 – Cuneiform Rune)

 Trois guitares et une batterie: on pourrait s’attendre à un rock plus ou moins classique. Or, il n’en est rien. Surgit une musique a priori statique et selon une mouvance post-minimaliste. Il paraît ici linéaire. Mais de fait les lignes musicales l’arrache à une certaine vacuité inhérente au genre que les Sonar alimentent et consument. Il devient dans Static Motion source, s’enflamme et interroge la matérialité de la musique.

Surgissent des creux où le son s’engouffre et laisse voir des énigmes harmoniques dans un mouvement réfléchi hérité de Robert Fripp et de King Crimson. Les sons se transforment en nappes débordantes non sans un certain enchevêtrement que la linéarité primaire ne laisse pas apparaître de prime abord. Dans un tel chant du cygne, l’empilement des strates modulaires arrête l’itération élémentaire initiale. Preuve que le modèle populaire trois guitares + batterie peut devenir le tremplin d’une musique où se dessine une « poétique de l’œuvre ouverte » chère à Eco. Il est vrai que la configuration rock tragique s’ouvre à bien des interstices où l’hybridation sonore vient se nicher.

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A propos JPGP
Honorable poète, fin critique et mélomane terrible.

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