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Vashti Bunyan – Heartleap (2014 – Fat Cat Records)

 Vashti Bunyan fut appelée « The Godmother of Freak Folk » dès son album Just Another Diamond Day (1970). Depuis elle n’a pas engraissé les bacs : Heartleap (qui fait suite à Lookaftering) est son troisième album. Il est annoncé comme l’ultime opus de l’artiste.

L’anglaise avait tout pour devenir une pop star à la Marianne Faithfull. Vers la fin années 60, elle abandonne ses études d’art pour se concentrer à la musique en incandescence à Londres. Elle est découverte par le master of ceremony des Rolling Stones : Andrew Loog Oldham. Elle signe grâce à lui sur le label d’alors du groupe (Decca) et enregistre un des premiers titres écrits par Jagger et Richards pressés par Oldham de créer afin de n’être pas de simples interprètes de reprises. Ce single trouve un public relatif mais fait de l’artiste une Bob Dylan au féminin – titre qu’elle refuse non sans raison. Après son premier album au succès plus d’estime que commercial, les singles suivants sont rejetés par l’industrie musicale de l’époque : il est vrai que celle-ci consommait sans grande humanité la pléthore d’artistes qui se pressait à ses portes…

L’artiste en sort meurtrie, blessée. Il faudra attendre trente ans pour qu’elle émerge du silence en proposant Lookaftering. Son Heartleap est une sorte de suite testamentaire à celui-là. Enregistrés dans son home studio, l’artiste proposes dix titres qui sortent de la brume. Une certaine hypnose est produite dans ses lyriques. Ils tentent de repousser une fois encore le silence Le tempo bat mais de manière ouatée, avec délicatesse et se dégage des musiques étreintes de coup de reins. Un flot se brise, remonte. La nostalgie devient parfois flammèches et ondulations soulevées par l’incandescence où passe la vie et où parfois elle a été brûlée. Attachant.

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  1. Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?