Christine & the Queens – Chaleur Humaine (2014 – Because music)

La fiction fit naître Christine dans les bas fonds de Londres, lorsqu’une peine de cœur poussa trois bonnes fées travelottes à se pencher sur son berceau de souffrance.

La réalité fit grandir à Nantes la jeune Héloïse, étudiante nomade qui voulait faire de la musique, folle de danse, de son, de Björk et de Michael Jackson, de Lou Reed et de David Bowie.

Comme souvent, la vérité se situe à mi-chemin et ce premier album est une créature à part entière, fruit de ce nom de scène étrange où se retrouvent pêle-mêle un personnage androgyne singulier et des rencontres plurielles.

Froid en apparence avec ses touches électroniques cliniques, entre pop suavement surannée et trip hop, cet opus bilingue est porté par une voix pénétrée et pénétrante dans laquelle on retrouve une grande chaleur sincère et même, petite surprise, des volettements à la Elizabeth Fraser (Madame Cocteau Twins). Que ce soit pour une présentation pied-de-nez sur le rythmé « Christine » (avec sa phrase imparable ‘Je fais tout mon makeup au mercurochrome’) ou pour un constat dévasté sur la fin du couple dans le point d’orgue « Nuit 17 à 52 » où planerait presque la plume d’un Gérard Manset, le choc thermique est un fil constant qui traverse chaque morceau, lie l’album et l’attache à l’âme au fil d’or.

L’ensemble, que l’on sent extrêmement cadré par une passionnée de chorégraphies saccadées et tranchantes, n’est pas dans l’envie de bouger, ni de danser, mais plutôt celle de se mouvoir, de s’émouvoir par le corps autant que par les oreilles en hommage à ces « Half Ladies », pièce centrale.

Il serait tentant de revenir sur la richesse, sur l’unicité de chaque chanson de ce premier album (après quelques EP hautement recommandables), sur la lancinance brute de « Chaleur Humaine », avec sa déclaration bravache ‘Je suis contre les chastetés’, sur la peine poignante de « Here », sur le culot salvateur d’avoir repris « Paradis Perdu » (Jean-Michel Jarre / Christophe), sur la force frondeuse de « Narcissus is Back ». Mais à quoi bon ? Vous allez écouter cet album. Il le faut.

  1. iT
  2. Saint Claude
  3. Christine
  4. Science fiction
  5. Paradis perdus
  6. Half ladies
  7. Chaleur humaine
  8. Narcissus is Back
  9. Ugly-pretty
  10. Nuit 17 à 52
  11. Here

Christine&theQueens-clip

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A propos Killer Queen
Zone de terreur : Lyon. Spécialiste Goth, Dark, Electro Dark, Indus, New/Cold Wave, Heavenly, Rock sous beaucoup de ses formes.... Amatrice Métal, Jazz, Trip Hop, Punk, Reggae, reprises improbables et pépites étranges de partout. Reine des solutions en tous genres. Grande Prêtresse des Démos. Curieuse notoire.

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