Il faut se méfier des titres : les douze variations de Capelle n’en font que deux que symbolise peut-être la pochette elle-même constituée en ses deux pans. L’œuvre se veut une suite amoureuse en hommage à une femme et à la musique. Deux longues compositions les honorent. La première avec une certaine pompe et une componction de circonstance parfois un peu trop appuyées mais d’où surgissent cependant quelques moments acoustiques assez réussis. Le second opus est beaucoup plus ambitieux même s’il joue paradoxalement de tonalité en demi-teinte.
Son épure tourne le dos à tout effet narratif. Il y a parfois une vibration d’éther en une composition subtile où l’instrument disparaît au profit, comme le disait Schopenhauer, d’une musique à la fois introspective et qui donne une présence à l’absence de l’objet aimé. C’est assez impressionnant de la part de celui qui – dans ce second morceau – devient « le dépeupleur » capable de donner au vide une consistance et une force abstractive des plus réussies.
Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?