Rival Sons est l’exemple parfait de ce qui anime actuellement un rock qui n’en finit pas de tourner sur lui-même. Est-ce dans une ultime pirouette ? Pas sûr : cette annonce est une vieille lune critique qui perdure depuis les années 70 du siècle dernier. Toujours est-il que les Anglais font du neuf avec du vieux en conjuguant le rock presque bourrin soulevé par la voix de leur chanteur. Elle rappelle parfois celle du leader des Simple Minds. La puberté rock tombe donc dans un état sinon bizarre du moins qu’on a du mal à qualifier. Cela s’écoute parfaitement pour ceux qui – à l’image de celui qui écrit ces lignes – estiment le rock intemporel et qui l’apprécient jusque dans ses trucages et remodelages. Pour les jeunes générations cela semble (ou devrait sembler) plus douteux même si pour ce vieux guignol-machine revisité tout semble encore opérer.
La lead guitare sursaturée des Rival Sons fait son effet et l’organisation du groupe répond à une parade énergisante à mi chemin de la farce, du document et du revival. Le souvenir des années folles du rock innerve donc encore la musique de sa vie antérieure en la renouvelant juste ce qu’il faut pour qu’elle semble actuelle et dépasse le réel dépressif d’une société en crise (euphémisme) qui rappelle pour les générations en herbe et en mal d‘emplois les temps du Thatchérisme.
Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?