Deap Vally – Sistrionix (2013 – Island)
Le féminisme est une question délicate à aborder, car comme pour toute lutte de droits, il possède ses extrêmes, ses idéaux, sa beauté et sa crasse. Deap Vally, c’est un peu tout ça à la fois.
C’est un peu passéiste que d’emblée poser ce terme de « féminisme » dès que des femmes font des choses d’hommes. Comme s’il fallait encore s’en étonner. Comme si ce n’était encore pas habituel.
Hé ben oui. Malheureusement. En musique, on subit encore les gourdes qui vendent plus pour leur déhanché que pour leur talent. Le gros du boulot reste à faire, une partie de ce boulot est de dégueulasser ce glamour qui nous colle à la peau, nous les meufs, tel une obligation, un devoir.
Allez chier, nous disent les Deap Vally. Deux californiennes pourtant pas aussi trash qu’une Rockbitch ou qu’une Courtney Love mais dont la musique rocailleuse over the top sent fort l’ovaire.
C’est de la garage, saturée, braillante, anti-consensuelle mais abordable, un peu sale et énervante qu’on subit ici. Avec des compositions pop efficaces qui rappellent les White Stripes bourrés jouant dans leur sueur, les Deap Vally posent les chattes sur la table. Ca fait moins de bruit que des couilles, et c’est tout à leur honneur. On le ressent dans la musique : leur groove évoque des courbes féminines plus que du poil sur la poitrine.
Ce n’est pas élégant, ça ne vernit pas les ongles, ça tatoue plutôt la peau des oreilles. Ca fatigue parfois mais ça passe assez rapidement pour ne pas irriter la peau délicate des demoiselles. Ca écorche juste un peu le fond de teint.
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