Une cicatrice n’est pas seulement le souvenir d’une blessure, ni un simple ornement esthétique (mais si, souvenez-vous d’Albator et de son pendant féminin Emeraldas), cela peut être une frontière. Une ligne qui divise et qui interroge, à l’instar de la couture rocheuse découverte sur Japet, satellite de Saturne. Cela ne peut donc qu’être qu’une marque de singularité. En cela, la formation suisse a bien choisi son nom.
Du haut de son année d’existence, Scars Divide propose un EP éponyme qui amalgame, broie, filtre et exploite le substrat de différentes subdivisions du genre metal, metalcore, metal progressif, death, pour ajouter une nouvelle case à la classification de Mendeliev des métaux musicaux. Les sous-genres sont légions, les épithètes collectionnés et soumis à des cultures sous verres parfois hasardeuses, mais pas ici. L’ensemble revêt une dimension indéniablement organique, à l’image de ce chant habité, hanté, propulsé, bien loin des dépôts liés à des alliages (RIP Quentin) mal maîtrisés. Les six titres de cet EP s’écoulent de manière diverse, selon le degré de viscosité du liquide versé ou renversé, mais avec une fluidité non feinte.
Cette maîtrise étonne, au regard de la relative nouveauté des membres de Scars Divide. Mais ici la fraîcheur ne signifie pas scories et la totalité de l’EP peut être versée dans des oreilles curieuses sans trop de risque de rejet, ce qui ne manque pas de laisser songeur quant la suite.
- All that we need
- Salt ice and fire
- The Venom of Leviathan
- Their own demise
- Three meters sixty
- Whispering shores
Site : http://scarsdivide.bigcartel.com/
Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?