L’Alsace. Ce territoire revêt un éclat particulier aux yeux des pauvres âmes de l’intérieur. Étrange… Comme si des conflits armés pouvaient laisser des traces dans l’imaginaire collectif. Et ajouter à cela la dimension musicale ne peut que susciter une curiosité certaine. C’est donc parti pour une Odyssée, non pas homérique, mais von Elsass donc.

Comme toujours, il est question de point de vue. Il serait possible d’évoquer la dimension pop rock, portée par la chose guitaristique et une rythmique efficace sans être trop exubérante. Mais ce serait là occulter les singularités et par là-même bien de l’attrait de cet album de Rinch. Tout d’abord, il est possible d’évoquer que cette formation a deux visages : duo en studio, elle se mue en quatuor sur scène. Ensuite, comme souvent, si le chant n’est pas d’une technique ni d’une puissance époustouflante, il dispose néanmoins d’un timbre propre, particulier, qui lui confère un charme étrange, pouvant rebuter tout comme susciter l’adhésion.

Mais, ainsi que le suggère tant la construction ternaire que la mise en page du présent avis, c’est bien sûr le troisième temps, l’enfin, qui constitue le point le plus fort. Les textes rédigés et portés sont tout sauf ordinaires, et se révèlent également un tranchant temps à même de blesser l’oreille que de la fasciner. Le groupe en revendique la dimension néo-romantique, mais sans se livrer au jeu du plus gros épithète, il est possible de noter leur verbe audacieux, que ce soit au détour d’une « Ejac sociale » ou autre.

En un mot, Rinch propose un pop-rock efficace, structuré, relevé de textes incisifs et originaux. C’est sans doute que cette dimension que se jouera l’adhésion à cette Odyssée des temps modernes. Après le Concordat, une autre des traits distinctifs de la terre des cigognes.

1. Harmonie
2. La Ciguë
3. Ejac sociale
4. Nouvel ordre SYSTEM
5. Odyssée d’une flèche
6. Edelweiss
7. Odd Della Robia