L’art et la manière. Car la manière de faire peut parfois importer autant que le résultat. La fin justifie-t-elle toujours les moyens ? Difficile à dire sur le plan musical. Toujours est-il que les 4 bretons derrière ce Modus Operandi s’abritent derrière leur anonymat. Et pour un peu on se prend à imaginer Dan Ar Braz avec un masque de Slipknot.

Enfin, niveau influence, on se retrouve plus près de Sacramento avec les Deftones que de Des Moines avec les taulards. Instants planants alternent avec phases plus agressives, tant au chant que sur le plan instrumental, rappelant ainsi l’œuvre de Chino Moreno et consorts. C’est ample quand il le faut, en retrait aux moments opportuns et souvent un peu de tout cela.

L’album sait être menaçant, inquiétant, sans pour autant sonner l’hallali à outrance. Le metal proposé laisse apparent la couleur de l’acier, comme pour mieux témoigner de son potentiel à défaut de ses intentions. C’est un peu une constante de ce Modus Operandi, un art du trompe l’œil sonore (trompe l’oreille ?), celle d’attirer l’attention en un point pour mieux la surprendre. On évoque des musiciens bretons qui souhaitent rester anonyme et, de manière idiote, on cherche du biniou dans les compositions. Mais s’il faut, il n’y a pas de musicien breton là-derrière. Allez, on t’a reconnu Patrick Sébastien. Tu ne nous feras pas deux fois le coup de Joseph Lubsky.

1. Rakc’hoari
2. Red skyes
3. Veils of silence
4. Ikarus
5. Modus operandi
6. Stand in the place
7. Appetizer
8. Whispa mute
9. Blow from whip

Bandcamp : http://modusoperandi-bzh.bandcamp.com/album/modus-operandi