La thématique apocalyptique était des plus saillantes l’année passée, elle semble toujours être d’actualité (nouvelle dédicace aux habitants de Bugarach). On ne saurait cependant reprocher l’appropriation de la dimension eschatologique, propice à l’ampleur, au sublime, à l’expérimental, au progressif. Un véritable terreau propice aux cultures de SaaR.
La formation a fait le choix d’oéuvrer dans une sphère instrumentale. Cette démarche se double d’une volonté de s’affranchir de toute contrainte musicale, pour mieux faire ressortir ses élans de liberté. Et cette latitude s’exprime tant par des silences que des flamboyances rock affirmées. La singularité de mise classe forcément la formation au rayon du ‘post’ quelque chose. Mais l’étiquette sur le flacon n’est pas la plus importante, pourvu que l’ivresse soit au rendez-vous.
Les intervalles et la précision sont cruciaux dans les mouvements proposés, qui se déroulent et se découvrent à leur rythme, au gré des pulsations et percussions. Du travail en puissance sans taper comme un sourd. Et c’est là qu’il est possible de se demander si le titre de l’album n’a pas induit en erreur : si la progression peut augurer de la fin de quelque chose, elle jette tout autant les jalons d’un autre, monde, territoire, temps ou que ne sais-je. Cet autre vibre, bouge, évolue. Une fin comme tout un chacun souhaiterait en avoir.
- Part I
- Part II
- Part III
- Part IV
Site : http://saar.bandcamp.com/
Super merci pour cette belle chronique!