Les tournées dites des idoles ou les émissions de pots (souvent réellement) pourris rappellent à la face du monde que la ville de Toulouse a offert au monde de la musique « Les Démons de minuit ». Certes, mais elle a également donné naissance à des zombies fluorescents, décadents, cyberpunks, entre autres choses. Et après bien des pérégrinations, Punish Yourself pose ses baluchons du côté du Mexique, non pas pour révérer la sainte trinité mais plus pour fêter El Dia de los Muertos avec un brin d’avance. C’est donc parti pour des calaveras chatoyantes.

Des ingrédients mésoaméricains, tels que les naguals et sa forme animale, ici le jaguar, ou encore la symbolique du soleil héritée des mayas sont mêlés aux représentations plus connues du pays ainsi qu’à la sauce électro-indus propre au groupe. Cet ensemble prend sans problème, décrivant une nuit trop chaude et trop longue, passée entre vivants, morts-vivants et êtres bien décédés pour le compte. Les plages instrumentales alternent avec celles chantées dans un enchaînement forcément syncopé mais sans être pour autant bancal. Le son est plus âpre, moins rond que par le passé, mais restitue bien la sensation d’une gorgée de téquila « maison » et du flottement qui l’accompagne.

Ce séjour à Guadalajara a forcément un côté ‘trip’ au cours duquel il est parfois difficile de conserver ses repères habituels. Mais c’est tout de même là le lot commun lorsqu’on écoute un album de Punish Yourself. La débauche coutumière se coiffe d’un sombrero, couvre-chef ne parvenant pas à oblitérer le martèlement induit par les beats electro et les riffs distordus. Le front est lourd, l’haleine sent le mezcal au coyote, le corps est parsemé d’épines de cactus récoltées durant une dense trop sensuelle avec le végétal. Un lendemain de -bonne- soirée en somme. Et s’il est possible de regretter le manque de trompettes mariachi qui auraient pu accompagner les coups de rein d’un Tom Jones latino mort-vivant, l’album est suffisamment trépidant, moite, macabre et moustache pour que cela passe somme toute totalement inaperçu.

01 bienvenido al estado libre y reunido de Mexxxas
02 ALL YOU ZOMBIES
03 NATION TO NATION
04 (William Seward’s got a gun, 1951)
05 SPIDERS 375 NECROMANCERS
06 COMPAñEROS DE LA SANTA MUERTE
07 SHE BUYS ME DRUGS
08 ABAJO/BAJADA
09 La Reina de Agujas, Santisima Muerte en su traje de carne y sangre
10 GUNSLINGER
11 Becomes the next sun
12 BEHOLD THE JAGUAR CHRIST
13 NAGUAL BLUES

Site : http://punishyourself.free.fr/