Ces deux coquins d’Adrien et Balthazar, maîtres d’oeuvre du projet Fripon, sont-ils de grands lecteurs des chants de Maldoror ? Leur ambition de trouver de nouveaux qualificatifs pompeux à leur musique ‘compacte, cathartique et hallucinée’ pourrait le laisser croire. Ou craindre.

Il n’en est cependant rien à l’écoute. La musique électronique et instrumentale se révèle expressive et versatile sans sombrer dans les excès. Ce la ne rime pas forcément avec une sobriété ascétique. Les effets sont bien entendus présents, mais ne noient ni l’auditeur ni la composition. Ils contribuent, au même titre que les rythmiques et accords présents, à sculpter des ambiances dynamiques, à faire rebondir les notes.

L’emphase est principalement cantonnée au dossier de presse, et les références à Björk, Reznor ou Moroder ne se retrouvent pas forcément. Qu’importe. Les quelques dix minutes passées en compagnie des deux trublions sont rafraîchissantes et piquantes à la fois. L’énergie déployée se déploie sous différents avatars, parvenant en cela à créer un fil directeur ténu entre les quatre titres. On ne saura jamais ce qu’auraient pu faire les deux comparses en école d’art, vu qu’ils en ont été renvoyés. On sait en revanche qu’ils se débrouillent bien en bidouillage musical.

1. Clockwork knights
2. House of bones
3. Inglewood laserfight
4. Fuck your dreams