ריף כהן Riff Cohen – À Paris (2013 – Az) « Le blog des Immortels

ריף כהן Riff Cohen – À Paris (2013 – Az)

Par Killer Queen Mercredi 31 juillet 2013

C’est l’histoire d’une jeune femme israélienne bien dans ses pompes à la mode (son mari est le styliste Hed Mayner), souriante et aux cheveux indomptables, née d’un père juif tunisien, d’une mère pied-noire franco-algérienne, qui vit à Jérusalem après avoir vécu à Nice, à Paris et à Tel Aviv. Spirituelle dans sa foi sans verser dans la religiosité, pétillante et légère sans être creuse, ultra-moderne mais aux racines fortes. Anglophone, hébréophone, arabophone et francophone sans jamais se la jouer émissaire géopolitique. Diplômée de musicologie mais bohémienne de la musique aux multiples influences.

Pour réaliser son premier album où se croisent les guitares électriques un brin saturées du rock n’roll ( »Sur le macadam » ou »Je cours ») et les ouds enivrants ( »Meshoch be gufi »), Riff Cohen a décidé d’aller sur la partition comme dans la vie, avec fraîcheur et mélangeant tout ce qui l’a nourri depuis l’enfance. Elle pioche ainsi des textes écrits par sa mère pour en faire la base de ses chansons, les refaçonne et les teinte d’hommages à sa grand-mère ( »Une femme assise »), à sa vie française (le titre éponyme »À Paris ») ou à la méticulosité rythmique acquise à l’Université de musicologie ( »Jean qui rit Jean qui pleure »). Mais attention, ne lui parlez pas de musique du monde. Ce terme creux voire condescendant ne lui plaît pas. Elle lui préfère l’appellation de rock nord-africain, méditerranéen. Un rock qui sait se parer de beaucoup de douceur lorsqu’elle livre une douce ode à ses racines et à sa liberté : « C’est la faute à mes ancêtres, si j’ai des plumes dans le dos… » ( »Chut… »).

Cet album, À Paris, est très justement un album : des pages à tourner, entre ici et ailleurs, en mouvement, des rencontres, des couleurs, des odeurs, des sons, des bien beaux riffs (!) et des paysages, en charmante compagnie. Une piqûre ce vitamines et de sens après ce printemps inexistant et en cet été bizarre.

Nul doute que la voyageuse Riff Cohen ira loin. Il ne reste plus qu’à la suivre.