Backtrack Lane – Black truth & white lies (2013 – Autoproduit)

Black truth & white lies, un album tout en contraste. Cela aurait de quoi faire une bonne manchette. Précise et lapidaire comme il se doit. En sus, il y a matière à faire des références à « Noir et blanc » de l’aventurier Bernard Lavilliers ou avec Black tie white noise de David Bowie. De quoi faire de jolies phrases, mais en occultant au passage de nombreuses nuances. Le rock proposé par Backtrack Lane n’en manquant pas, ce serait bien dommage.

Le titre de l’album invite au binaire mais trahit dès les premières notes cet appel. De premières écoutes distraites peuvent laisser se dessiner un paysage urbain mais sauvage, empreint de distorsion, de garde-boues chromés et de cambouis. Une sorte de terre de roman, noir forcément, au pays des deux roues. Une sorte de Canada engoncé dans un clair-obscur.  Mais les sensations associées seraient pour le coup bien pauvres en nuances. Les codes du hard rock sont ici intégrés, mais les effets modernes sont également employés pour conférer une aspect plus syncopé ou chaloupé à certaines phrases. Pour l’enrichir en somme sans le rendre indigeste.

En résumé, et pour en terminer avec les formules toutes faites, il est possible d’affirmer que Backtrack Lane fait du hard rock à l’ancienne, mais d’aujourd’hui. Certaines ballades saturées chaudement engorgées adresse bien entendu un clin d’oeil chargé en mascara à une époque où il était de bon ton de porter des bandanas, à un temps où la voix d’Axl Rose évoquait autre chose que la torture de petits félins. Ce faisant, le groupe parvient à éviter tout de même le fashion faux-pas musical de la chemise à carreaux ; en gros le cliché qui fait ringard.

Pour la peine, les deux fratries de la formations réussissent doublement leur coup : établir un album porté par les heures glorieuses du hard rock ‘à la papa’ (et du coup, me voilà passé dans le camp des papas, mais ce n’est pas une surprise) sans avoir à en subir la lourde haleine chargée de bourbon en pleine face. La production et l’esprit restent actuels, sans surproduction datée mais sans abandonner pour autant les effets de manche. Une transposition réussie en somme.

  1. Black truth & white lies (intro)
  2. Burn it
  3. Untie me now
  4. Ain’t it enough
  5. Bad stories
  6. Excess
  7. Some memories remain
  8. I live again
  9. Watch out
  10. Running again
  11. Hollywood gonzo

Site : http://www.backtracklane.com/

Be Sociable, Share!
A propos Alkayl
Canard cosmique, rôliste patenté, humoriste parallèle.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

*