À leur séparation en 1998, personne ne pouvait croire qu’ils reviendraient. Et pourtant, en 2011, Lisa Gerrard et Brendan Perry ont reformé leur duo mythique pour sortir l’année suivante l’album Anastasis, signant un retour réussi, dans la continuité de ce qui avait fait de ce groupe une légende : des voix surnaturellement parfaites, des percussions envoûtantes couplées à des instruments parfois inhabituels et magnifiques (le yangqin de Lisa Gerrard en tête), des morceaux contemplatifs, mélancoliques, lumineux ou mystérieux, comme autant de prières d’ici ou d’ailleurs, d’hier ou d’aujourd’hui, teintées de classique et/ou d’électronique.
Pour présenter ce nouvel album, le duo s’est lancé dans une tournée gigantesque, entouré de musiciens d’exception. Cette tournée est passée par Lyon il y a quelques jours, pendant le festival Les Nuits de Fourvière. Dans le cadre toujours un peu magique de cet ancien théâtre romain, avec une très belle acoustique, ce concert était encore un peu plus beau.
Dead Can Dance, sur scène, c’est, chose extrêmement rare, aussi juste et riche qu’en studio, réglé avec une extrême précision et dépourvu de chorégraphies gesticulatoires, à l’exception des modestes déhanchés de Brendan Perry quand il s’enflamme. Certains ont pu parfois reprocher au groupe de manquer d’aspérités et de spontanéité en concert. Certes. Mais justement, c’est la méticulosité et le perfectionnisme qui mènent la danse. Brendan Perry, crâne rasé, sourcils en pointe et barbiche démoniaque, voix magistrale de baryton sorti d’un univers chaud de tentations et de rituels. Lisa Gerrard, diaphane et au visage si lisse (lissé ?), à la cape et à la démarche d’une grande prêtresse céleste, voix toujours aussi impressionnante, venue d’ailleurs, contralto sans limites. Les Cieux et les Enfers (ré)unis pour chanter le pouls de la Terre.
Il y aura bien sûr l’album Anastasis, de l’introduction du concert »Children of the Sun » au final »Return of the She-King » mais également des grands classiques devenus intemporels ( »The Host of the Seraphim » ou »Sanvean », entre autres…), interprétés de façon somptueuse. Et il y aura surtout une reprise poignante de »Song to the Siren » (de Tim Buckley et popularisée par le supergroupe This Mortal Coil) par Brendan Perry à faire s’émouvoir une dalle en marbre.
En un mot comme en mille, Dead Can Dance avait et a toujours la volonté de donner des concerts en communion totale avec les esprits qui habitent leur musique ainsi qu’avec ce public d’une très grande diversité, loin des clichés ‘morbido-évanescents’ qu’on leur a collés un peu trop facilement dans le passé, et dans un langage musical unique et toujours ensorcelant.
À noter, pour ceux et celles qui auraient hélas raté cette grand messe ou souhaiteraient prolonger l’expérience dans leur salon, que l’album Dead Can Dance – In Concert est sorti le 22 avril dernier et reprend la setlist classique, qui varie extrêmement peu d’un soir à l’autre.
Encore bravo, et merci. En espérant ne pas avoir à attendre à nouveau vingt ans pour la prochaine fois.
- Children of the Sun
- Anabasis
- Rakim
- Kiko
- Lamma Bada
- Agape
- Amnesia
- Sanvean
- Nierika
- Opium
- The Host of the Seraphim
- All in Good Time
- The Ubiquitous Mr. Lovegrove
- Dreams Made Flesh
- Song to the Siren
- Return of the She-King
Site officiel : http://www.deadcandance.com/main/
Sur Facebook : https://www.facebook.com/DeadCanDanceOfficial
Sur Twitter : https://twitter.com/DCDmusic
Crédit photo live : © Alice Chiche, pour »Le Progrès »
Excellente chronique d’un groupe mythique et mystique!
Merci beaucoup. Cette tournée était inespérée, et en fin de compte, elle est époustouflante.