آمال المثلوثي Emel Mathlouthi – كلمتي حرة Kelmti Horra (2012 / World Village, Harmonia Mundi)
‘Oh tyran, le temps t’effacera, mes mélodies sont éternelles…’.
Cette phrase, extraite de la chanson »Dhalem », résume parfaitement la musique, la vie, le combat d’Emel Mathlouthi. Toutes les révoltes ont leurs icônes. Le contexte actuel difficile de la Tunisie ne fait pas exception, et la jeune trentenaire, guitare et voix pour armes, est une digne égérie de la Révolution de Jasmin. Elle ne l’a pas volé, engagée et enragée. Courageuse et frondeuse, son premier album est dédié à tous les espoirs de son pays et elle n’a pas hésité à porter la chanson-titre de Kelmti Horra, un chant de bravoure clamant la liberté de parole d’un peuple, en pleine agitation de la rue, au milieu du couvre-feu, en chantant près des barricades de Tunis (à voir par là…).
Sa musique est faite à l’image de la liberté que la jeunesse de son pays réclame : des instruments traditionnels (percussion, violon, guitare…) mêlés à des sons plus bruts (guitare électrique, batterie…) et à un maniement savant d’électronique teinté de trip-hop. Le tout habité d’une voix impressionnante, faisant sortir d’une toute frêle petite femme des notes d’une précision absolue, un lyrisme mélancolique du fond des âges, une rage qui décoiffe par sa modernité, des accès de colère et de peine, des appels.
Les textes sont chantés le plus souvent en arabe, bien qu’Emel Mathlouthi n’hésite pas sur scène ou en plateaux télé à faire des incartades en français, en anglais ou en espagnol. Ils ont du sens et de l’amplitude, ils évoquent le stylo et le papier face à la dictature ( »Libertà »), ils racontent ce que l’on ne peut raconter quand la haine a tout submergé et tout détruit ( »Ma Lkit ») ou le désarroi d’un pays en souffrance de ne pouvoir se reconstruire en paix ( »Ya Tounes Ya Meskina »). Et quand elle chante, elle ne sourit plus, elle devient dure, comme pour (sup)porter ces combats en regardant loin, en pointant ceux qui ne sont pas là pour en prendre pour leur grade.
Depuis 2006, où, finaliste du prix RMC Moyen-Orient, elle a capté l’attention du public, le poing levé, ils sont de plus en plus nombreux à l’écouter. À l’entendre. À la comprendre. Et à l’aimer.
- هدوء (Houdou’on / Calme)
- ما لقيت (Ma Lkit / Je n’ai pas trouvé) → le clip
- يا ظالم (Dhalem / Oh tyran)
- Stranger (Étranger)
- يا تونس يا مسكينة في (Ya Tounes Ya Meskina / Pauvre Tunisie)
- الطريق طويل (Ethnia Twila / La route est longue)
- كلمتي حرة (Kelmti Horra / Ma parole est libre) → le clip
- دفينة (Dfina / Enterrement)
- عندما (Hinama / Quand)
- ما فيه الكفاية (Yezzi / Assez)
En plus, pour la version bonus :
- À l’infini
- Libertà (حرية / Liberté)
- 14جانفي (Le quatorze janvier) → le clip
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Crédit photo : Emel Mathlouthi aux Nuits de Fourvière, Lyon, 27 juin 2013, © Alexandre Simonet