Creuser son sillon dans l’électro française n’est pas évident. Entre Le Matos, SebastiAn, Danger… les artistes prolifèrent, avec plus ou moins de talent. Alors forcément, quand je tombe sur un groupe avec des éléments no mosh / no fun, je sens la bonne pioche. Carpenter Brut est un savant mélange de croix inversées, sonorités vintages, label obscur, et tirage limité. Plutôt attirant quand beaucoup se contentent de voitures rouges et de couleurs fluo. Non, je ne vise personne. Vraiment.
Derrière ce projet se trouve un Français. Et il partage la même passion pour les gros claviers qu’un certain… John Carpenter. Petite rattrapage pour ceux qui auraient ratés une étape. Le réalisateur de Christine, The Thing, They Live et j’en passe est également connu pour être un excellent compositeur de bandes originales. Même s’il a rarement eu l’occasion de réaliser celles de ses films à gros budget, son amour pour les synthétiseurs est célèbre.
Vous commencez à sentir le truc, Carpenter Brut c’est un peu une histoire d’hommage humide aux 80’s. Mais façon Tumblr. C’est même une évidence quand on voit l’artwork de cet EP. Au passage c’est le studio parisien Førtifem qui a réalisé le logo du groupe. Choix judicieux quand on sait que c’est une des valeurs montantes du graphisme.
L’aspect visuel de Carpenter Brut est d’ailleurs particulièrement soigné puisqu’il existe un clip pour la chanson “Le Perv”. Sorte de tribute au Giallo. Avec des images tirées d’un film de Lucio Fulci et de gros beats accrocheurs. Il n’y a pas de décrochage, les images et le son collent parfaitement. Bien que je sois plus Argento que Fulci, dès qu’il est questions de tueur, gants en cuir, leg warmer et filles peu vêtues… je suis conquis. Bref, c’est du sucre glace pour le nez. Enfin… vous avez compris quoi. On frise le sans faute. Ce qui se vérifie une fois l’écoute commencée. Sons analogiques puissants, beats accrocheurs et synthés vintages sont la norme. Près de 30 minutes littéralement folles, presque trop peu en fait. Vous pouvez laisser tomber Kavinsky et sa célébrité surfaite… Oups, pardon, j’avais dis que je ne visais personne.
Ce qu’il faut surtout retenir de cet EP est qu’il est très prometteur pour la suite. Dès le début de “Escape From Midwitch Valley” on sent qu’il y a quelque chose de différent. L’intro est très proche de ce que peut faire un obscur groupe de black : Menace Ruine. Ensuite ça décolle, on se prend une claque qui nous tient littéralement en haleine entre frisson et puissance des kicks. On garde cette tonalité sur l’ensemble de l’EP, avec des ambiances travaillées qui donnent envie de bouger. Pour autant chaque morceau fait preuve d’une véritable personnalité. “L.A Venice Bitch 80’s” et ses synthés kitch sont un bon exemple. Les mélodies sont entêtante et les morceaux passent vite, trop vite. “Le Perv” vient clore cet EP de façon magistrale, véritable déferlante de puissance, ce n’est certainement pas un hasard si c’est ce morceau qui a été retenu pour le clip dont je parlais plus haut.
Il est temps de le comprendre, quand autant d’éléments sont exécutés avec talent, c’est qu’on est en présence d’une tuerie. À écouter d’urgence.
- Escape From Midwitch Valley
- Disco Zombi Italia
- L.A Venice Bitch 80’s
- Wake Up The President
- 347 Midnight Demons
- Le Perv
Bandcamp : http://carpenterbrut.bandcamp.com/album/carpenter-brut-ep
Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?