Le style. Telle semble être la principale difficulté des groupes de metal qui émergent ces dernières années, depuis que la musique a évolué au point de ne plus considérer la simple violence comme une originalité. Ce style, Facedown en a un, et un bon. Au-delà de la violence manifeste d’un thrash southern parfois méchamment old-school qui explose les cervicales de tout headbanger qui se respecte, se dessine un style brûlant, brutal et sombre à la fois qui donne à l’ensemble de l’album une intensité remarquable.
Si The Long lost future est uniforme, il n’est pas répétitif. Ces gars là ont un terrible sens du groove et une impressionnante capacité à ne rien lâcher du début à la fin, à nous plonger dans la chaleur suffocante d’un désert nord-américain de décor de western. L’idée de l’album pourrait se définir dans l’enchaînement de ses deux morceaux les plus courts, “Under the sun” et “Kiss of death”. “Under the sun” est une pause dans la longue traversée d’un désert brûlant ; la guitare bien blues d’un cowboy « sous le soleil », seul moment de répit pour les oreilles sensibles. Et pour cause, la suite, “Kiss of death” est une mandale, un coup de pied dans le train du voyageur solitaire endormi, son chapeau sur les yeux, un retour soudain à une violence extrême parfaitement maîtrisée, dans les riffs assassins et dans les hurlements incendiaires du nouveau chanteur, un rappel qu’ « on est quand même là pour te botter le fion ». Techniquement irréprochables, les thrashers en remettent toujours une couche, notamment dans l’énorme “Smoke Coat” ou dans le tout aussi énorme “N.1 must die”.
The Long lost future a cette qualité rare de ne pas lasser écoute après écoute, en parvenant à toujours surprendre et en gardant un rythme intense, jusqu’à la fin, jusqu’à ce “Evil blues” à l’humour bien gras à la Devin Townsend. Bref, un très bon album de thrash, hyper efficace, rythmé, et surtout original par son concept et un groupe à suivre de très près.
- Lone ranger
- My last tequila
- Horse power
- Smoke coat
- Under the sun
- Kiss of death
- Only human
- N°1 must die
- Blow away the dust
- Poker time
- Evil blues
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Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?