Il est de multiples manières de parler d’un premier album. Naissance, accouchement, éclosion, apparition, émergence sont autant de mots qui viennent à l’esprit. Mais là n’est pas le plus important. Le principal est qu’un album original soit porté sur les fonds baptismaux.

Dame Gina, née d’un trio de musiciens hommes et de la voix d’une femme, pourrait sembler en cela contre nature à des esprits étroits. Elle se dresse, déjà adulte, et promène sa musique, la faisant virevolter au travers d’un rock multiple et protéiforme. Les premières écoutes semblent assez lisses, presque sans surprise. Néanmoins, quelque chose fait se retourner sur les compositions, un peu comme le regard d’une personne inconnue qui pousse, sans qu’on sache pourquoi, à se retourner.

Le fait que certains titres soient en finnois attire sans doute l’oreille. Les racines ouro-magyar de celle-ci dénotent assurément dans nos contrées latines. Toujours est-il que différentes écoutes plus approfondies permettent de percevoir les multiples influences du groupe. Ainsi que précisé plus haut, la formation ne livre pas un album monolithique, mais bel et bien pluriel, ondulant entre différents sous-genres du rock, et même au-delà.

La synthèse de multiples inspirations n’est jamais aisée, mais Gina ne s’en sort pas trop mal. S’il y a des aspérités au sein de l’ensemble, le tout n’est pas pour autant par trop grumeleux, ce qui pourrait conférer un aspect patchwork à Hush. Une identité est bien créée, et une patte finnoise peut être perçue, mais sans excès. Il faut dire que le groupe intègre le humppa (exemple ici) au nombre de ses influences, et une présence trop marquée de cette composante aurait de quoi dérouter nombre d’auditeurs hors de leur pays d’origine.

1. Hush
2. Path
3. Kavala
4. Funky
5. Too many
6. Sinun
7. Nasty ho!
8. Sorry
9. Beginning of an end

Site : http://www.ginaband.net/