(partie 1)

(partie 2)

Alkayl : Alors, une autre aventure prend fin, mais ce que tu as évoqué jusqu’à présent semble indiquer que le Destin est facétieux avec toi. Que t’est-il arrivé depuis la fin de la Faunesse ?

Fanny : Ben…. j’ai pris deux mois de vacances de musique (si on ne compte pas l’intermède Amanda Palmer, mais on en reparlera un peu plus loin).

Nous avions une dernière date à assurer avec la Faunesse Mécanique, pour un bal d’Halloween : “Le Bal Paradoxal ” qui a été l’occasion de finir en beauté, en faisant danser les gens.

Pour moi c’était la fin de quelque chose, mais certains membres ont plus eu la sensation que ça annonçait le début d’autre chose. C’est vrai que malgré la fatigue et l’usure, le plaisir de jouer était toujours là, et l’envie de jouer ensemble aussi, mais surtout l’envie de sortir du décorum pour simplement faire de la musique. Et voir des danseurs évoluer sur votre musique, vraiment c’est exaltant.

Jouer de la musique à danser, ce sera un autre exercice, en ce qui me concerne, mais ça semble bien plus gratifiant que de se produire dans des bars où une majeure partie de l’auditoire est au comptoir à parler et picoler bruyamment, et où l’autre n’entend pas grand chose.

Personnellement, n’était la gène à entendre ce que je joue, jouer pour les murs ne me dérange pas outre mesure, tant que la “bulle” du groupe est là

Mais bon voilà donc il se peut que la Faunesse mute, et se libère des rouages et du décorum pour faire danser les gens, en trio cette fois : harpe, guitare (électrique bien sûr, et saturée) et violoncelle…

Nous avons déjà le nom, et l’idée de jouer en jeans t-shirt me semble limite délicieuse.

Alkayl : Bon, chez les Immortels,nous n’avons pas les moyens de négocier des exclusivités mondiales, nous attendrons donc le premier enregistrement de ce nouveau bébé. Mais tu évoquais tout à l’heure miss AFP, Amanda Fucking Palmer.

Fanny : Le Bal Paradoxal était passé, et je venais d’apprendre que côté boulot alimentaire, j’étais potentiellement sur un siège éjectable.

Super journée, donc, et en rentrant chez moi, une amie m’annonce qu’Amanda Palmer passait en concert à la Maroquinerie le 2 novembre et quel groupe recrutait des musiciens, dont des cordes.

N’ayant rien à perdre à tenter, j’ai donc répondu à l’annonce et après quelques rebondissements, j’ai été embauchée… genre l’avant veille. J’ai bien entendu paniqué, passé quelques heures enfermée dans ma chambre à tenter d’intégrer les partitions, j’ai re-paniqué et puis le “grand jour” est arrivé.

Il faut savoir, que si j’avais vaguement entendu parler des Dresden Dolls et appréciais quelques titres, je ne connaissais que très peu AFP.

Donc voilà. Je me suis pointé le soir du concert pour l’unique répétition d’une heure avant le soundcheck, toute vierge et pure.

Ce fut une expérience assez décoiffante dont je retiendrai trois moments clés :
- celui où, sur le premier morceau et alors que je devais jouer des trucs bien pêchus, les énormes ventilateurs ont soufflé mes partitions qui se sont littéralement envolées ;

- celui où la tension du câble m’a rappelé que débrancher son micro avant de quitter la scène avec son instrument, c’est pas mal, si on ne veut pas tout arracher ;

- et enfin celui où, à la fin du concert, et en coulisses, Amanda Palmer est venue en personne nous remettre notre cadeau “très spécial” : un patch brodé en lettres d’or (tu sais comme ceux qu’on cousait sur les blousons en jeans quand on était ado et metalleux) au nom d’Amanda Palmer and The Grand Theft Orchestra.

Alors il faut savoir que seuls ceux qui ont joué avec eux sont décorés de cette très haute distinction.

Voilà. C’est le deuxième concert où j’ai le plus flippé sur scène. Mais je ne suis pas peu fière d’avoir relevé ce défi. Surtout parce qu’en écoutant d’autres extraits de concerts de la tournée, je me dis que notre performance n’était pas si pire, loin s’en faut. (na)

Ah et puis pour peut-être aider à en finir avec les mauvaises langues : non les musiciens ne sont pas bénévoles. Les musiciens sont payés. Tous et honnêtement.

Alkayl : Je n’avais pas eu avant de ce genre de rumeurs, mais c’est effectivement important de préciser cela.

Te voilà donc en possession d’un objet collector et d’une nouvelle ligne plutôt prestigieuse pour ton CV.

Fanny : Yep

Alkayl : En parlant de ton CV musical, s’il y avait une prestation scénique que tu pouvais refaire, laquelle serait-ce ? Et une que tu souhaiterais revivre ?

Fanny : Pour les “à refaire” je dirais mmmmmh… Amanda Palmer, avec des pinces à linge pour fixer mes partitions et sans l’incident micro. Sinon il faudrait que je te cite toutes mes (contre) performances musicales et ce serait super long ^^

Celle à revivre, je dirais… heu… Amanda Palmer, mais avec des pinces à linge, etc  pour pouvoir profiter un peu de la musique.

Alkayl : En tout cas Fanny, merci de nous avoir exposé ton parcours. Que peut-on te souhaiter pour ton avenir musical ?

Fanny : heu….. gloire et pognon ?

Alkayl : Le cri du cœur.

Fanny : Tout à fait. Je t’aurais bien dit, sexe drogue et rock and roll, mais à mon grand âge, tu sais… on va vite éliminer la drogue et le rock and roll. Et puis il faut bien assurer ma maigre retraite.

Alkayl : Retraite… Un mot qui laisse bien songeur… Et pour terminer, quelle est ta dernière découverte musicale que tu souhaiterais partager avec nos lecteurs (et nos bots) ?

Fanny : Alors on me souffle dans l’oreillette :  Red Fang et c’est vrai.

Mais sinon tiens tant que je te tiens (tu me tiens par la baaaarbicheeeetteu), on peut rebondir sur une habitude que je pensais voir cesser avec l’aventure Faunesse Mécanique :

 

Chaque année pour mon anniversaire, j’avais pris l’habitude de jouer en concert (parce-que-vraiment-capricorne-c’est-trop-nul-comme-signe-astral-et-que-c’était-un-des-stratagèmes-pour-avoir-des-potes-autour-de-moi-entre-le-foie-gras-la-bûche-et-la-gerbe-des-fêtes-de-fin-d’année).

Donc cette année je m’étais dit “pas de concert” : hé bien non. Donc je prends mon barbu et sa guitare avec moi, et nous assurons l’interim de musiciens de Mansara, une chanteuse dans la mouvance steampunk, mais assez jazzy aussi, les 28 et 29 décembre prochains.

Le 28 ce sera au café des 3 arts à Paris pour la soirée de Noël steampunk et le 29, toujours à Paris, mais à la Cantada, pour le 9ème cabaret du Néant.

Et voilà l’artiste repartie vers de nouvelles aventures…

Sites d’illustration de Fanny : http://lafeeboudin.fr/ et http://mlle.kiliko.free.fr/