Le nom d’un groupe a une vocation première : identifier et singulariser la formation à l’oeuvre et donner un premier aperçu de l’univers musical mis en place. Aussi peut-on se montrer circonspect face à  Snailking, ‘le roi des escargots’ dans notre  bonne vieille langue de Molière. Va-t-il être question de salade, d’hermaphrodisme, de lenteur ou encore d’autre chose ?

Le titre de l’album est Samsara, soit le le cycle des réincarnations inscrit dans la philosophie bouddhiste (ainsi que dans d’autres). Bon, a priori, on s’éloigne du monde des gastéropodes et du petit-gris du Volvestre, ce qui promet un soupçon plus d’ambiance. Parce que bon, les courses de baveux, cela reste réservé à un public restreint.

Lecture faite de leur bio, le trio suédois se définit comme une formation évoluant entre rock psychédélique et doom. Les trois titres proposés, pour 35 minutes de musique, offrent bien le bruissement, l’impression d’étouffement par endroits et de spirale propres au doom. La désorientation est bien présente, à n’en point douter. En revanche, l’aspect psychédélique échappe quelque peu. Le terme renvoie, dans l’inconscient populaire, à un univers bigarré propre à violenter les rétines et esprits sensibles. Mais en l’espèce, le foisonnement ne s’inscrit pas dans un délire chromatique : si des nuances sont bien entendues présentes et développées, la sensation produite est plus proche du stoner-rock que du flower power.

Il est certes possible de revenir à la racine de ‘psychédélique’, à savoir la psyché et l’esprit humain. A ce niveau, une écoute de Samsara aura sûrement un effet, même sur les têtes robustes. Et passé cette interrogation sémantique, les trois titres s’avèrent efficaces. Il convient néanmoins de préciser, comme il est possible de s’en douter au vu du genre, que les compositions de Snailking ne sont pas forcément des plus faciles d’accès, certains développement pouvant dérouter.

1. Shelter
2. In the wake
3. Samsara

Site : http://www.snailking.se