Après un premier album, Rock you, Lafayette double la mise avec Suzie White Pills mixé par David Corcos ( Franz Ferdinand, The Cribs, Scenario Rock…) et masterisé par Geoff Pesche au mythique studio Abbey Road à Londres.
Modèle parfait d’un rock en rien passéiste, il renoue avec des accords simples et énervés de sa force première. On retrouve bien sûr la voix magnétique et surprenante de sa chanteuse à la coiffure chantilly démesurée. Mais le groupe séduit par sa puissance de feu. Elle n’a rien à envier aux groupes emblématiques tels que Rage Against The Machine ou Queens of The Stone Age. Quelques accords minimaux sculptent un riff par une guitare fuzzy qui mitraille, la soul dans la voix de la chanteuse : le tour est joué.
Suzie White Pills reste sous la tension d’une électricité corporelle qui secoue l’épaisseur et l’opacité venues de la libido. Mais plutôt que de l’enfermer entre les cuisses, elle éclate du ventre par un rituel musical propre aux orgasmes sonores. Surgissent en un concassage d’os à la fois l’attraction du désir et son resserrement constant puisque rien n’en sera montré en dehors de ses fruits inattendus. Le rythmique comme la soul colonisent un album fait de miel et d’alcool, de joie et de violence. Se méfiant des envoûteurs du prêt à entendre, le groupe se bat au besoin avec ses propres penchants et savoir-faire afin de se retirer des sépulcres du rock dévoyé. Il le reprend à sa main pour le faire renaître de ses cendres. Primitif, il avance sans béquille ou carapace et mord l’arrière train des faiseurs qui en croyant pratiquer le rock ne font que le tapin.
J’avais découvert leur excellent premier album par hasard.
Le second est tout aussi excellent et recommandé, à consommer sans modération…
Je viens de le faire écouter à un collègue de bureau…. qui lui trouve un coté PLACEBO