Pussy Drinker – Stoned & Drunk (2012/autoproduit)
Passons rapidement sur l’aspect potentiellement tendancieux du nom du groupe. Certes, Pussy Drinker, cela peut renvoyer à une image très imagée à l’endroit des parties intimes féminines, mais en la matière rien ne vaudra le surnom trouvé de manière lumineuse par les créateurs de la série animée American Dad pour George Clooney. « Pussy nailer », « Cloueur de chattes » dans notre bonne vieille langue, ça c’est de la poésie.
Bref, les Pussy Drinker (à la bonne vôtre) proposent une démo de trois titres intitulé Stoned & Drunk, ce qui peut donner à craindre pour l’intégrité de ses chaussures après écoute. Néanmoins, ce n’est pas forcément une impression d’orgie de substances psycho-actives qui se dégage des compositions. Il est question de stoner, alors si l’auditeur se doit d’être assommé, c’est par la simple grâce de la musique. Pour les abus divers, on verra plus tard.
En l’espèce, les morceaux répondent bien aux codes du genre avec une batterie marteau-pilon et une guitare lourde comme un poêlon. L’ensemble est bien entendu pesant, plombé, et crée une atmosphère lourde, basse de plafond, sombre. Les titres sont nerveux sans céder à la précipitation. Pour autant, il manque sans doute une voix à la croisée des chemins entre Tom Waits et Nick Cave, éraillée par des années passées à chanter des chansons paillardes au fond de la mine. En l’absence de voix, les compositions peuvent paraître nues, telles un filon exploité trop vite. En outre, la production fait sonner le tout de manière un tantinet lisse, alors qu’il est possible de s’attendre à ramasser plus d’éclat de roche dans la figure. Mais pour une première excavation, cela est intéressant et permet de faire une escapade à la lueur des lampes frontales. Et sans devoir lâcher de pépite.
- Intro
- Stoned & Drunk
- Outro
Bandcamp : http://pussydrinker.bandcamp.com/album/stoned-drunk