Tiens donc, un concert métal à Saint Étienne… dans la belle salle du Fil qui plus est ! Oh mais… l’affiche, je dois me méprendre : Septic Flesh, As I Lay Dying et Amon Amarth ??! Pas de doute ça doit être la berlue, laisser moi me rapprocher un peu… mais non, c’est bien ça, je ne suis pas encore bon pour l’asile. On va donc aller y faire un tour, il manquerait plus qu’on loupe ça, vu la rareté de la chose dans la sémillante préfecture de la Loire.
Dès l’arrivée, on se rend compte qu’il y a du monde devant la salle. Et même beaucoup de monde : le concert est sold-out, et des fans désespérés brandissent des cartons quémandant des places. Pour un peu, on se croirait devant Bercy, à la grande époque de Dorothée. Trêve de plaisanterie, c’est quelque chose qui fait plaisir à voir : enfin du métal de qualité, hors de Lyon, et qui draine du public. Nous tirons donc là notre chapeau à l’association D.O.H. L’asso, qui a joué et gagné sur tout les tableaux. De l’aveu même du personnel du Fil, cela faisait une paye que la salle n’avait pas affiché complet. Continuez sur cette voie-là !
C’est aux grecs de Septic Flesh que revient l’honneur d’essuyer les plâtres ce soir. Après la sortie très appréciée de l’excellent album The Great Mass, et après nous avoir fait forte impression au Hellfest, c’est avec plaisir que nous les retrouvons dans l’ambiance plus “intime” (plus de mille metalheadz quand même) d’une salle. L’introduction de “The Vampire From Nazareth” retentit, et fait monter l’ambiance, jusqu’à ce premier riff colossal : premier constat, le son est excellent, et retransmet à merveille les sonorités à la fois sombres et lyriques qui caractérisent le groupe. Seth, particulièrement en forme derrière son pied de micro ouvragé, semble ravi de l’enthousiasme du public stéphanois, et nous gratifie de ses vociférations si caractéristiques, sous l’œil médusé des vigiles, peu habitués à se genre de prestation semblerait-il. La foule est immédiatement conquise, et la fosse s’anime très vite sous les coups de boutoirs de la double pédale de Fotis Giannakopoulos. Les titres s’enchainent : “We The Gods”, “Pyramis God”, “The Great Mass Of Death”, “Anubis” et enfin “Five Pointed Star”. Après une courte demi-heure, Septic Flesh quitte la scène. Dommage, on en aurait bien repris un peu plus.
Après une courte pause bière, et avoir fait un tour rapide pour prendre la température, nous voici de retour dans la salle pour voir à l’oeuvre les américains de As I Lay Dying (que j’abrégerai pour un temps par AILD, parce que hein… bon… c’est pas vous qui écrivez d’abord !). Le metalcore n’étant pas mon truc DU TOUT, je ne connais pas le groupe. Mais il faut bien avouer qu’ils se donnent du mal, c’est jeunes gens : ça saute de partout, ça court d’un bout à l’autre de la scène, et que je te demande un circle pit… il n’y a pas à dire, même si musicalement, les refrains très mélodiques ne me font ni chaud, ni froid, l’attitude est là, et le public en redemande. La fosse se déchaine, et Tim Lambesis arrangue la foule, tout en muscle et en sueur, pour le plus grand bonheur des métaleuses présentes ce soir.
Pour la setlist de AILD, vu ma méconnaissance, faisons confiance à nos éminents concurrents (et néanmoins amis) et livrons-la à la diable : “Within Destruction”, “The Sound Of Truth”, “Upside Down Kingdom”, “Trough Struggle”, “An Ocean Between Us”, “Anodyne Sea”, “Condemned”, “Nothing Left”, “Confine”, et enfin “94 Hours”.
Après un autre court entracte, et un rafraichissement servi par le personnel aussi suant et bondissant que Tim Lambesis (chapeau bas, il y avait du monde à servir), nous voici arrivés au plat de résistance de la soirée : ce soir c’est consommé de Viking, sauce géant de feu, y’en a un peu plus, je vous le mets quand même ?
Dès l’arrivée au Fil, le ton était donné et les t-shirts et les étendards à la gloire des suédois fourmillaient dans la foule, pas de doute, le gros morceau c’est Amon Amarth. Pour nous enfoncer un peu plus ça dans le crâne, il suffisait aussi de jeter un œil sur le backdrop couvrant tout le fond de la scène, ou encore simplement l’affluence record de ce soir : c’est bien simple, très difficile de faire un pas sans marcher sur un pied. Les vikings investissent la scène, et nous livrent tout de go un “War Of The Gods” tout en puissance, histoire de poser un peu plus leur grosse patte velue sur la soirée. Les fans se font entendre, et scandent le nom du groupe entre chaque chanson, un accueil chaleureux que semblent apprécier les membres du groupe. Johann Hegg, le colosse barbu, hilare, gratifiera de nombreuses fois de compliments en français dans le texte, excusez du peu. Les titres s’enchainent, et la prestation d’Amon Amarth est fidèle au Death Mélodique qui les a fait connaitre : c’est très efficace, sans toutefois surprendre de trop… vous direz, on ne va pas à un concert d’Amon Amarth pour être surpris, mais pour prendre une baffe, et c’est ce qui se passe à chaque fois. Le groupe nous assène ses classiques en vrac : “Runes To My Memory”, “The Pursuit Of Vikings”, “Free Will Sacrifice”, “Asator” et “Death In Fire”… le set fait aussi la part belle aux compositions issues du dernier album en date Surtur Rising : un “Destroyer Of The Universe” colossal, “For Victory Or Death”… Le groupe quitte la scène, et revient sous les acclamations pour un rappel redoutable : la doublette “Twilight Of The Thunder God”, et “Guardians Of Asgaard”.
Pour conclure, ce fut là une bien belle soirée : une belle affiche, une ambiance folle dans une ville qui n’est pas ce qu’on pourrait appeler une ville métal (pourtant avec ce passé minier, merde…), bref un pari gagné pour D.O.H. L’asso, Prod Limace, la salle du Fil et le public. On en redemande, et on espère tous que ce ne sera pas qu’un coup d’épée (viking) dans l’eau.
Texte : Sbel
Crédit photos : Maus’ aka Jess
Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?