L’éponyme d’About The Girl (Alias Amandine tout droit venue de la Reims Academy d’où sont déjà sortis Yuksek, Brodinski, The Shoes, The Bewitched Hands ou encore Monsieur Monsieur) est aussi berlinois que londonien dans son esprit. Il flirte avec l‘insouciance. Mais il cache pourtant quelque chose de plus sombre.

“Annie’s daddy”par exemple peut s’écouter comme une mélodie enfantine acidulée. Néanmoins, basse intelligente aidant, une nostalgie s’y cache sous les relents à la fois pop et sombre. Les sons synthétiques se mêlent à la voix éthérée et fluette qui raconte des histoires ou plus précisément décrit des atmosphères, comme pour une bande originale de film. L’effet cinématographique est accentué par la construction des morceaux en progression avec des changements de rythmes et de mouvements.

Cette construction peut sembler répétitive et rappelle ce que les Electrelane égrainaient. Toutefois About the Girl réussit à se renouveler tout au long de l’album et à présenter des titres plutôt variés mais avec une cohérence d’ambiance et de style. A “Annie’s daddy” déjà cité succède le plus catchy “Tiger Evolution”. L’ensemble reste atmosphérique, frais, touchant. Le son est simple, dépouillé et précis sans lyrisme crasse. Tout est sinon carré, du moins bien cadré. Et chaque écoute permet de découvrir des détails cachés.

Reste une équation des plus réussies entre écriture astucieuse et mélodies ingénieuses, cristallines. Entre aussi les espaces du chant et ceux de la musique. Mais on retiendra avant tout la voix émouvante et son ingénuité autant jouée que sincère. Voilà donc un album électro pop, poétique et introspectif, bourré d’émotions et de candeur. Il paraît qu’en plus Amandine se transforme – accompagnée de deux machinos qui jouent les machos – en meneuse de revue des plus délurées. Elle serait même une Lady Gaga non contaminée par le délire de l’auto-célébration. Pour le savoir on attendra d’aller l’écouter. Pour l’heure son éponyme n’est pas à négliger.