June Deville, voilà un nom qui rompt avec la pesanteur calorifère ambiante. Il sonne comme le printemps, porteur de rosée et de légèreté. Une promesse de brise, un avant-goût de fraîcheur. Et en fait pas vraiment.
Si la formation de Lausanne peut sembler un poil assagie avec son deuxième album, Swan Songs of the Coyote, le propos reste loin des odes à la langueur, allongé à l’ombre d’un mélèze centenaire s’élançant auprès d’un étang. L’ensemble proposé est résolument rock, avec quelques passages pop et des accents métallisés de ci de là. La rythmique s’avère très présente et importante dans la construction des compositions : l’aspect entraînant voire entêtant de certains titres repose essentiellement sur la triade guitare rythmique, batterie. Voix et mélodie s’inscrivent davantage en tant que développement des éléments plantés par les autres composantes que comme des moteurs à part entière. Bien entendu, il ne s’agit pas là d’une recette immuable, les petites histoires mentionnées sur le site du groupe permettant de voir ce qu’il en est, mais d’une caractéristique assez marquée.
L’album est intéressant, et les titres présentés, à moins d’être allergique au genre, se laissent écouter et réécouter sans déplaisir. Néanmoins, un élément peut fâcher. Sur son intégralité, Swan Songs of the Coyote, avec ses morceaux indépendants les uns des autres, peut sembler avoir des longueurs. Avec 13 titres (dont trois bonus tracks il est vrai) s’étendant sur plus d’une heure, il peut être difficile de conserver son attention intacte d’un bout à l’autre. Peut-être l’envie de trop bien faire. Cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble, mais l’album s’appréciera plus en picorant qu’en réalisant une écoute studieuse et continue.
Cet état de fait n’enlève rien à l’intérêt qu’il est possible de porter au travail des June Deville. Les trois membres semblent réellement vivre leur musique, avoir des anecdotes sur chaque composition, et dans la mesure où les deux albums sont en libre téléchargement, il serait dommage de ne pas donner sa chance au groupe.
- The Grand desperate race for love
- Rebecca’s evil eye
- The Blues of the powerful
- Swords & wines
- Railway flirt (Love in Lausanne)
- Destroy everything
- Jackals of compassion
- Dilettante
- Clouds
- Grass, like Saphir hair
- Forbidden song I
- Forbidden song II
- Forbidden song III
Site : http://www.junedeville.com
Myspace : http://www.myspace.com/junedeville
Quel silence. Pourquoi ne pas prendre la parole?