Ubikar – Demo 2011 (2011 / autoproduit)

Posté par Alkayl le 11 juin 2011 · Laisser un commentaire

Ubikar, cela sonne furieusement comme Ubik, le roman de Philip K Dick. Avec un nom pareil, il y a de quoi piquer la curiosité et se placer en même temps en décalage avec le reste du monde, eu égard à la mythologie entourant le roman et l’auteur. Mais c’est peut-être K Dick qui s’est inspiré du groupe Ubikar pour écrire son œuvre. On ne sait jamais, les réalités sont fluctuantes.

Quoi qu’il en soit, dans la réalité le plus souvent acceptée et partagée, ou du moins, c’est ce que l’on se plaît à croire, Ubikar a bien été formé après la mort de l’écrivain de science-fiction. Le groupe comporte trois membres, donnant tant de la voix que de l’instrument, électronique ou non. L’atmosphère naît donc des cordes, des machines et des timbres de voix, ce dernier élément n’étant pas omniprésent sur toutes les pistes. Un morceau comme “Ghost”, avec un riff qui rappelle le film Officier et gentleman, est presque entièrement instrumental, et cela lui réussit plutôt bien. Se construit une réalité plutôt post-rock, et qui lorgne du côté du trip-hop de par le phrasé des interprètes.

Au regard de sa jaquette, l’univers d’Ubikar est noir et un rien mécaniciste. Et du point de vue instrumental, cela est bien rendu, même si’lon pourrait souhaiter voir développé cet aspect grinçant que sous-tendent les compositions. En revanche, l’utilisation de la voix, avec ce parler surplombant les notes, semble parfois frappé du syndrome ‘Tranxen 200′ : trop de mots, qui peuvent brouiller l’écoute (oui, c’est une contrepèterie, mais elle n’est pas utilisée à dessein). Les phrases sont parfois employées de manière percussive, mais forment souvent une deuxième ligne. Ce faisant, les mots se voient parfois brouillés (je l’avais bien dit que ce n’était pas pour la contrepèterie) par la mélodie et réciproquement, et il peut être difficile d’intégrer en une seule fois le discours et les sonorités.

Il n’empêche que les 4 titres sont portés par une même vibration, et qu’il sera intéressant d’entendre ce que donne cette résonance sur un album complet, tant elle semble à même de porter un concept.