Akin – The Way things end (2011 / autoproduit)
‘Akin ? Mais c’est un âne, Akin.’ D’aucuns disent qu’il faut aller au bout de ses rêves. “Là où la raison s’achève”. Certes. Mais lorsque le processus cognitif s’étiole, il semble plus prudent de renoncer à certains projets ou à la concrétisation de certains jeux de mots. Pour autant, l’accumulation des années peut-elle par elle seule justifier un arrêt ? La procrastination préfigure-t-elle automatiquement l’abandon ? Avant même la première note, la page bandcamp du groupe Akin pose ces questions.
Un coup d’œil sur la discographie de la formation révèle un léger hiatus de 2003 à 2011 dans sa production musicale. Cette pause apparente pourrait incarner une forme de dilution, terme que beaucoup associent au rock ou au métal dit progressif. Mais ce serait là oublier que ces styles ne sauraient exister sans le concept de direction, sous peine de se perdre et de s’étouffer.
The Way things end fait sens dans la mesure où il propose une voie dans laquelle les notes s’engouffrent et poursuivent leur course. Des motifs sont tissés, vont, puis viennent s’ancrer à certains endroits pour mieux se répandre par ailleurs. Les couleurs naissant de ces écarts se renvoient une lumière toute musicale, faisant ainsi valser les nuances et les ombres. Le chant, très lisse et recentré, trop sans doute pour certaines oreilles qui souhaiteraient plus de fantaisie, sert à la fois de ligne de force et de faille. Un peu à l’image d’une fissure lézardant peu à peu la banquise, le reste bouge, s’effondre, se transforme, se recombine alors qu’elle poursuit sa progression. Ce faisant la voix constitue un repère au regard des autres instruments.
Utilisant de manière fluide des instruments classiques, Akin parvient à dessiner des chemins qui se parcourent d’un pas alerte. Ces sentiers mélancoliques battus de réalisme et entretenus avec conviction. Le parcours, pour sinueux qu’il soit, ne revient pas sur ses pas et finit par atteindre son but. Et c’est ainsi que se terminent les choses.
- The 92nd flight
- Cassandra
- Unhearted
- When
- Miracles
- Burning skies
- Enter Spaceman
- No second ride
- Before the storm
- Resilience
- Falling deeper
- Miller’s end
- Coma
- No betrayal
- A better end