In Legend – Ballads ‘n’ Bullets (2011 / SPV Records)
Dans le film Legend, il y avait Tom Cruise qui fricotait avec une licorne et affrontait un Tim Curry non pas travesti sucré mais démon rougeoyant et musculeux. Présenté ainsi, le tout semble un brin excessif, voire outrancier. En même temps, il s’agissait d’heroic fantasy, genre dans lequel le fait de se balader en slip et peaux de bête peut paraître approprié. Aujourd’hui, il n’y a guère que le catch qui peut réussir le même tour de force.
Dans In Legend, le dénommé Bastian Emig mêle clavier et rythmique solide pour créer un album de piano metal. Quoi ? Du metal sans guitare ? Voilà de quoi faire se lever des sourcils broussailleux. L’expérience a déjà été menée, mais nombre de tentatives ont sombré dans le ridicule corps et biens. Et âme sûrement, si la faucheuse a bien fait son travail. L’entreprise de faire du ‘Tori Amos sous cocaïne’ peut-elle relever d’autre chose que de la gageure ?
Tout d’abord, Bastian fait bien de citer la rouquine de Baltimore tout de go, tant son jeu semble avoir été influencé par icelle. Il a également sans doute laissé traîner son oreille du côté de Kristeen Young au niveau des cordes frappées, et de Metallica un peu également pour ce qui est des contre-voix. Références hautement honorables prises séparément, mais qui laissent songeur de par leur conjonction.
Pour autant, les compositions ne dissonent pas, pas plus qu’elles ne prêtent à sourire. La description faite par le maître d’oeuvre correspond finalement assez bien au ressenti que peut avoir celui qui écoute. Ballads ‘n’ bullets assume pleinement son aspect excessif, car celui-ci n’est pas vécu ou projeté comme tel. Les montées ne sont que des élans d’enthousiasme non refrénés, mais pas pour autant incontrôlés.
Cette sincérité confère à l’album un côté attachant. Ceci dit, comme souvent lorsqu’il est fait mention de poudre blanche, le risque d’overdose guette. L’assimilation des 14 plages pourra être un effort trop important pour certaines oreilles. Ainsi que le chantait la fille du révérend Amos ‘I guess things go too far / when piano try to be guitars’. C’est sans doute juste dans le fond. Le résultat proposé par In Legend donne néanmoins envie de parcourir un bout du chemin.
- Heaven inside
- Pandemonium
- Elekbö
- At her side
- Vortex
- Life is up to you
- The Healer
- Yue
- Soul apart
- Stardust
- A Hanging matter
- Pretinate
- Heya
- Universe
Myspace : http://www.myspace.com/inlegend
Site : http://www.inlegend.de/
Bizarrement, je préfère My Own Private Alaska.