The Chemical Brothers @Zénith de Paris – 14/01/2011
Depuis 20 ans le couple des Chemical Brothers reste fidèle à son style fait d’orientalismes et de rythme rock très marqué. Peu fécond toutefois ces dernières années, le duo d’électronique inventeur du courant big beat britannique signa en 2010 son septième album Further. Il en poursuit en 2011 la promotion à travers une série de concerts. Ce CD comme les shows qui président à sa diffusion sont un retour absolu vers la techno extatique de leur début.
Au moment où on aurait pu croire que Tom Rowlands et Ed Simons avaient peu ou prou sombré dans le surfait le concert parisien est une bonne surprise. Tant sur le plan scénique que musical. Revenant à l’esprit d’Exit Planet, le groupe n’a pas totalement renoncé sur scène aux « featuriques » du temps de We are the Night. Mais il ose parfois quelques accents shoe-gaze très inattendus. Certes le duo est devenu un groupe qui sacrifie beaucoup à l’aspect « entertainment ». Mais comment leur en vouloir ?
Il faut se laisser prendre au jeu. Cela en vaut la chandelle. On pourra reprocher aux Brothers de ne plus innover. Mais leur concert est une démonstration pertinente de tout ce qu’ils savent faire. Leur show n’a sans doute rien d’expérimental (c’est un euphémisme !). Mais il permet à Further de prendre en live tout son punchy avec sa ligne de basse contagieuse et son beat incessant. Et dans leur prestation scénique Les Chemical à aucun moment ne lâchent prise au milieu de leurs dérives et les ascensions sans fin dont “The Golden Path” reste l’exemple parfait aussi aérien que terrestre.
Qu’un concert conçu pour les images et pour le son se limite au plaisir d’un vaste défouloir n’a rien de scandaleux. Et assister à une telle démonstration ne demande en aucun cas d’intellectualiser. Que le duo ne s’intéresse plus beaucoup aux nouvelles tendances demeure tout compte fait plutôt rassurant. Les frères chimiques restent dans la veine de leurs protons et de leurs neutrons. On en prend plein la tête. Après tout on est venu pour ça. A savoir recevoir le cristal sonore de la musique plein les yeux. Quand le rituel se termine une ascension a eu lieu au milieu des oxymores : à savoir sous une neige incandescente enveloppée dans un linceul de braises.