Rubik au Kraspek Myzik de Lyon, 7 novembre 2010
Rubik est un groupe finlandais d’Indie Pop Rock. De retour des USA le combo dégingandé est de passage en France. Créé en 2003 il publie en 2005 People Go Missing d’emblée remarqué par les spécialistes. Complètement allumé le collectif ne déçoit pas sur scène, tant s’en faut. Dada Bandits – titre de leur dernier album dont la tournée sert à la promotion – définit bien le groupe. Il existe chez les Finlandais un véritable esprit dada speedé. Et Rubik expédie à une vitesse azimutée leurs morceaux crachés par une multitude d’instruments. Le rock est distillé pour procurer une ivresse immédiate. Il semble sortir autant de la nuit des temps que de celle plus reculée encore de leur Finlande.
Le groupe recrée le rock des origines avec malice, folie et une forme de grotesque revendiquée comme telle. Elle peut faire trembler les trolls des plus obscures forêts au nord de Porvö dont les membres de Rubik sont issus. A tout instant le crash n’est pas loin. Certains spectateurs non prévenus ont du mal à suivre les propulsions du groupe tant il se plait à télescoper les styles. De la trompette on passe au piano, d’un morceau plus calme on se décale vers une perfusion de percussions. Les rythmes s’entrechoquent. L’énergie reste constante. Des titres tels que “Radiants”, “No Escape” ou encore “Wasteland” sont époustouflants en dépit de leur hétérogénéïté. Le show part en tous sens et selon une spontanéité irrésistible qui fait plaisir à voir et surtout à entendre.
Luttant contre l’uniformité et pour la diffraction un tel concert est une leçon de conduite loin des autoroutes sonores habituelles et de bien des sentiers battus. On erre dans la taïga, en ignorant toutes les frontières, en rejoignant la Bad Conscience Patrol, titre d’un de leurs précédents albums.
Photos par Raphaël Halfaoui – Galerie Flickr