Watain @ Lyon, Ninkasi Kao – 03/10/2010
Ne connaissant ni la musique ni le concept des concerts de Watain, et donc ne sachant pas à quoi m’attendre, je pars dans l’idée simple que ce soir du dimanche 3 Octobre sera placé sous le signe du Black Metal au Ninkasi Kao de Lyon. Je ne le sais pas encore, mais je suis loin du compte…
Les festivités vont débuter avec les français d’Otargos. Ca va vite, le batteur blaste à tout va et l’ensemble se laisse bien écouter, même si les morceaux se ressemblent tous un peu et que certains clichés sont de sortie (le discours sur la religion entre autres…). Les australiens de Deströyer 666 quant à eux vont avoir droit à un accueil plus chaleureux. Il faut dire que leur Thrash-Death old school sera suffisamment différent des deux autres groupes pour apporter un peu de « fraîcheur » à cette soirée. Les compos sont entrainantes, le groupe est très mobile sur scène et le public, plus nombreux que pour Otargos, ne s’y trompe pas et répond massivement aux sollicitations du Frontman.
Quarante-cinq minutes plus tard, le matériel de Deströyer 666 est sorti de scène pour laisser place au décorum de Watain ; et là, le malaise s’installe… Tout commence par le montage d’une sorte d’autel avec un crâne de bouc et quelques bougies, scénario pas original, mais qui fonctionne toujours. Ca continue avec un « bâchage » des retours à l’aide de sacs poubelles… Mais pourquoi donc ? Ca continue encore avec la pose de banderoles «nazi style» à l’effigie du logo du groupe, soit. Ensuite c’est au tour des fameux tridents qui vont rester enflammés tout le concert. Niveau déco, ça va le faire. Puis, sans prévenir, un mec débarque sur scène avec un gros carton et commence à disposer sur des poteaux ni plus ni moins que… des têtes de moutons complètement décomposées ! Puis c’est au tour d’un énorme tas d’ossements de ce qui devait être une vache de trouver place de part et d’autre de la batterie. Quelques minutes plus tard l’odeur de mort se répand dans la salle, les têtes putréfiées des moutons font leur effet : Satan en personne vient de lâcher un méphitique prout dans le Kao. J’ai eu en plus la bonne idée de me mettre au balcon pour profiter du « spectacle », je profiterai donc aussi de l’odeur pendant le show.
Dire que l’ambiance est particulière est un euphémisme à présent. La scène est illuminée par de nombreuses bougies, et une intro funèbre finit d’installer le décor… le groupe fait son entrée, tout corpsepaint dehors, et, après que le frontman, Erik Danielsson, se soit prosterné pendant quelques secondes devant le suscité autel, le groupe entame son set avec ce qui semble être le morceau d’ouverture de leur dernier album. La messe noire peut désormais commencer.
Que dire du concert ? Malheureusement peu de choses. Les cinq premiers morceaux auxquels j’ai assisté (avant de fuir la salle et son odeur de mort) m’ont quand même laissé une forte impression de malaise ; aucun morceau ne se détache du lot, mais l’ensemble fonctionne à merveille, bande-son maléfique de ce qui se passe sur scène ; bref, rarement l’imagerie et la musique d’un groupe n’auront été autant indissociables ! Sur scène, le chanteur Erik Danielsson est impressionnant de charisme, et malgré ses 60 kg tout mouillé (de sang bien sur), il est impressionnant. On est bien loin d’un show de Cradle of Filth ! Le premier rang est réellement en transe, même après s’être fait asperger de sang de porc (qu’on imagine plus très frais) comme c’est apparamment la tradition…
Il m’est très difficile de rédiger un live report plus structuré que cela, tant ce concert m’a laissé perplexe. J’espère que mes photos parleront pour moi. Un concert de Watain ne se “live reporte” pas, il se vit ! Une chose est sûre, il faut que j’écoute un album de Watain, juste pour voir ce que ça donne sans l’image (et surtout sans l’odeur)…